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Chiff' - Page 74

  • Au bon roman

     

    Autour du Bon Roman, jeune librairie au concept inhabituel, les passions se déchainent: menaces, enlèvements, attaques et attentats, qui a dit que la littérature est sans danger?

     Au Bon Roman... Une librairie comme on les fantasme, le pari fou de deux passionnés, Ivan et Francesca: un lieu où les bons livres se trouvent réunis, offerts à la convoitise et la gourmandise de ceux qui aiment les livres, les histoires qui font vivre et palpiter. Un lieu où l'on se retrouve, ou l'on lit entre deux rayonnages, où l'on discute, d'où l'on repart les bras chargés de rêve et les yeux pleins d'étoiles. Comment ne pas tomber amoureux d'un tel endroit? Je l'avoue, je n'ai pas résisté. Je n'avais qu'une envie au fil des pages, courir  au 9 rue Dupuytren et pousser la porte du Bon Roman, saluer Ivan et les autres, fouiner dans les rayons et y passer des heures, oublieuse du temps qui passe au dehors.

    Mais comme le Bon Roman n'existe pas, je me suis contentée de suivre avec bonheur les tribulations de cette bande de joyeux lecteurs. Parce qu'il ne faut pas s'y tromper, Au bon roman n'a rien d'une histoire douce. Le rêve d'Ivan et Francesca n'est pas anodin: réunir dans une librairie les bons romans et seulement les bons romans a un sens et une portée qui dépasse celle de l'amour du livre et déchaîne les haines et la volonté de nuire. Le rêve qui se réalise se transforme progressivement en cauchemard au fil des attaques personnelles, des articles incendiaires, des contre-attaques commerciales, puis des agressions qui obligent à contacter la police. Non la violence n'est pas soluble dans la culture, pas plus qu'elle ne l'est dans un roman, bon ou mauvais. Mais l'amitié non plus et c'est bon de se l'entendre rappeler.  Ne l'oublions surtout pas, " De toutes les fonctions de la littérature, vous me confirmez qu'une des plus heureuses est de faire se reconnaître et se parler des gens faits pour s'entendre." Ivan et Francesca, Ivan et sa douce, Ivan, Francesca et leurs libraires, Ivan, Francesca et les lecteurs qui viennent s'approvisionner chez eux, nous aussi. Le Bon Roman, c'est la littérature en partage, la chaleur qui se dégage des retrouvailles et des moments passés à lire ensemble ou à parler des lectures faites autour d'une table ou simplement debout. 

    Laurence Cossé aime la littérature et ça se voit: ses pages fourmillent de références toutes plus alléchantes les unes que les autres, distillées sans arrogance aucune: ce sont des livres qu'elle aime et elle en parle avec une passion communicative. Impossible de résister, il faut lire crayon en main pour noter petit à petit auteurs et titres de toutes époques et de tous pays. J'ai particulièrement aimé la réflexion sur la bonne litttérature à laquelle elle invite. Sans être toujours d'accord avec elle, je dois reconnaître la justesse des arguments, l'intelligence du propos et l'absence de jugement sur les pratiques de lectures. La bonne littérature pour elle? Celle qui apporte la vie, qui aide à vivre, à évoluer, à supporter le quotidien. Tout ce qui nourrit... Il y a une page magnifique où Francesca crie son amour de la littérature et son désarroi face aux attaques dont elle et le Bon Roman font l'objet:

    "Depuis qu'existe la littérature, la souffrance, la joie, l'horreur, la grâce, tout ce qu'il y a de grand en l'homme a produit de grands romans. Ces livres d'exception sont souvent méconnus, ils risquent en permanence d'être oubliés et, aujourd'hui où le nombre des publications est considérable, la puissance du marketing et le cynisme du commerce s'emploient à les rendre indistincts des millions de livres anodins, pour ne pas dire vains. Or ces romans magistraux sont bienfaisants. Ils enchantent. Ils aident à vivre. Ils instruisent. Il est devenu nécessaire de les défendre et de les promouvoir sans relâche, car c'est une illusion de penser qu'à eux seuls ils auraient le pouvoir de rayonner. Nous n'avons pas d'autre ambition.

    Nous voulons des livres nécessaires, des livres qu'on puisse lire le lendemain d'un enterrement quand on n'a plus de larme tant on a pleuré, qu'on ne tient plus debout, calciné que l'on est par la souffrance; des livres qui soient là comme des proches quand on a rangé la chambre de l'enfant mort, recopié ses notes intimes pour les avoir toujours sur soi, respiré mille fois ses habits dans la penderie, et que l'on a plus rien à faire; des livres pour les nuits, où, lagré l'épuisement, on ne peut pas dormir, et où l'on voudrait simplement s'arracher à ces visions obsessionnelles; des livres qui fassent le poids et qu'on ne lâche pas quand on n'en finit pas d'entre le policier dire doucement: Vous ne reverrez pas votre fille vivante; quand on n'en peut plus de se voir chercher le petit Jean follement dans toute la maison, puis follement dans le jardin quand quinze fois par nuit on le découvre dans le petit bassin, à plat ventre dans trente centimètre d'eau; des livres qu'on peut apporter à cette amie dont le fils s'est pendu, dans sa chambre, il y a deux mois qui semblent une heure; à ce frère que la maladie rend méconnaissable.

    Chaque jour Adrien s'ouvre les veines, Maria se saoule, Armand est renversé par un camion, une Tchétché (Turkmène, Four) et douze ans est violée. Chaque jour Véronique essuie les yeux d'un condamné, une veille femme tient la main d'un mourant affreusement défiguré, un homme receuille un petit enfant hébété parmi les cadavres.

    Nous n'avons que faire des livres insignifiants, des livres creux, des livres faits pour plaire.

    Nous n'en voulons pas de ces livres bâclés, écrits à la va-vite, allez finissez-moi ça pour juillet, en septembre je vous le lance comme il faut et on en vend cent mille c'est plié.

    Nous voulons des livres écrits pour nous qui doutons de tout, qui pleurons pour un rien, qui sursautons au moindre bruit derrière nous.

    Nous voulons des livres qui aient coûtés beaucoup à leur auteur, des livres où se soient déposés ses années de travail, son mal au dos, ses pannes, son affolement quelquefois à l'idée de se perdre, son découragement, son courage, son angoisse, son opiatreté, le risque qu'il a pris de rater.

    Nous voulons des livres splendides qui nous plongent dans la splendeur du réel et qui nous y tiennent; des livres qui nous prouvent que l'amour est à l'oeuvre dans le monde à côté du mal, tout contre, parfois indistinctement, et le sera toujours comme toujours la souffrance déchirera les coeurs. Nous voulons des romans bons.

    Nous voulons des livres qui n'éludent rien du tragique humain, rien des merveilles quotidiennes, des livres qui nous fassent revenir l'air dans les poumons.

    Et quand il n'y en aurait qu'un par décennie, quand il ne paraîtrait qu'un Vies minuscules tous les dix ans, cela nous suffirait. Nous ne voulons rien d'autre."

    Un côté de la lectrice en moi adhère avec enthousiasme, l'autre, qui prend aussi plaisir à lire ce qui est dit médiocre (et l'est sans doute ou pas) a ressenti un brin d'agaçement parfois à ce qui peut parfois apparaître comme une condamnation sans appel des romans grand public mais ne l'est pas. Ce qui est dénoncé, c'est plutôt la volonté de mettre sur un pied d'égalité le bon, le médiocre et le mauvais, et la volonté de tromper qui va avec. On en prend conscience avec des passages comme celui-ci: "L'idée était qu'on ne peut pas opposer littérature populaire et littérature élitiste, qu'il est même sans intérêt de vouloir les distinguer, outre que c'est bien difficile. L'une et l'autre comptent quantité de livres anodins et quelques chefs-d'oeuvre, la seule distinction qui vaille consiste à promouvoir les grands livres, dont certains sont très simples et d'autres difficiles." Le regard porté sur le microcosme de l'édition et du journalisme est acéré et touche souvent juste. Un brin d'ironie, une touche d'humour allègent un propos qui amène à débat.

     Une chose est certaine, les questions posées sont intéressantes et obligent à réflechir de nouveau à certaines choses: qu'est-ce que le bon et le mauvais en matière de culture, le bon est-il légitime et le mauvais illégitime ou est-ce le mauvais qui est en train de devenir légitime? Quid de la diversité des pratiques culturelles? Le tout est enrobé dans une prose alerte et agréable, et dans une intrigue qui intrigue, ce qui est finalement une bonne chose pour une intrigue. Tout ça pour dire que c'est un roman qu'on ne lâche pas et qui respire l'amour des livres, des lecteurs, des auteurs, des libraires et de la littérature.

     

    Je ne résiste pas à vous livrer un autre de mes passages préférés pour terminer: "Mon grand-père m'a laissé bien davantage, la passion de la littérature, et quelque chose de plus, de fondamental, la conviction que la littérature est importante. Il en parlait souvent. La littérature est source de plaisir, disait-il, c'est une des rares joies inépuisables, mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est. C'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres. Il insistait: Tu notes bien que je parle du roman?. Il n'y a pas que les situations d'exception, dans les romans, les chois de vie ou de mort, les grandes épreuves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banales; et en réponse, toutes les attitudes humaines, tous les comportements, des plus beaux aux plus misérables. Lisant cela, on se demande: Et moi, qu'est-ce que j'aurais fait? Il faut se le demander. Écoutes-moi bien: c'est une façon d'apprendre à vivre. Des adultes vont te dire que non, la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne."

    Sur les conseil de Laurence Cossé, j'ai déjà lu Jean Echnoz, Christian Gailly, Noëlle Revaz m'attend patiemment. Les chroniques suivront très bientôt.

    L'avis d'Amanda,  de Cuné,  Yspaddaden,...

    Laurence Cossé, Au bon roman, Gallimard, 2009, 5/5

  • Books, veni, vidi, vici, etc.

    Au commencement il y eu une idée bizarre et un jeu de piste. Qui bizarrement ne resta pas un one-shot comme annoncé mais fit des petits. C'est ainsi que le 6 juin, 42 participants et 6 glamourous organisatrices se retrouvèrent sous une pluie battante avec armes et bagages pour cavaler dans tout Paris pour les premiers, patienter avec une infinie patience pour les secondes.

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    Il y eu donc:

    - des énigmes à concocter, des lots à trouver, des montagnes de SLAT à coudre, de l'huile de coude, quelques milliers de mails, des coups de fil, une journée test, et de l'agitation (seul Rhett peu y résister comme nous le savons tous maintenant);

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    - puis de la pluie, des parapluies, le GPS de Perette un peu faiblard sur les "faites demi-tour avec prudence", le funiculaire de Montmartre, mon caddie à papillons et les nouvelles baskets d'Amanda;

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    - de saines lectures et un café pour s'abriter de la pluie

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    - un brin de panique en attendant des équipes qui faisaient turbiner leurs neurones à l'abri de cafés
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    - des brainstormings endiablés réunissant des personnages aussi différents que le chaperon rouge, le baron perché, Tohru et Kyô, le Petit Nicolas et sa maman, le tout sous le regard goguenard des SGO (so glamourous organisatrices pour ceux qui auraient vécu hors de la planète Books ces derniers temps);
    - un dîner presque parfait, un prix du cirage de pompe et des livres à gogo. ainsi que des croissants et des stop-tout.
    Ils furent 48 à repartir, 48 à revenir (vous avez manqué perdre moi-même et le caddie ainsi qu'Amanda et ses baskets roses dans la station de métro des Abesses par la faute d'un diabolique ascenseur, le monde s'en serait-il remis, je me le demande) avec de nouveaus souvenirs rigolos: c'était un sacrément bon moment!
    Merci aux participants, merci aux généreux donateurs!
    Dites les SGO, on en discute de cette troisième édition?
    Pour tout le reste des informations, et pour voir apparaître petit à petit les magnifiques oeuvres de nos courageux participants, Books and the City, le blog, c'est par-là!
  • Barococo

    Barococo de Yû NAGASHIMA

     

    Un employé temporaire, une boutique d'antiquité au nom étrange, un petit monde qui se croise, se déchire et se réconcilie... La vie comme elle va à Tokyo au gré du cri du goéland à queue noire.

    Oui je sais, ça ne vous avance pas beaucoup. A ma décharge, il est difficile, voire impossible de résumer Barococo par le fil linéaire d'une histoire. J'ai un peu pensé à Hiromi Kawakami en lisant ce roman japonais lauréat du prix Kenzaburo Oé en 2007 (prix créé en 2005 par une grande maison d'édition japonaise pour promouvoir la littérature japonaise à l'étranger; le livre du lauréat est traduit en français, en anglais et en allemand). On est devant des tranches de vie qui se suivent avec des ellipses ou pas. On voit se dessiner au fil des pages la vie d'un petit groupe d'hommes et de femmes. Rien de neuf, rien d'original: disputes, amitiés naissantes, mariages, cadeaux, escapades, petites bizarreries. Le quotidien tout bête. On le voit se dérouler au travers du regard presque entomologique et parfois humoristique que porte le petit employé de la boutique. Velléitaire, un peu mou, on est loin du héros!

    Pour ma part, j'apprécie cette littérature japonaise, détachée, presque froide, et pourtant attachante. Je l'aime d'autant plus qu'elle révèle souvent des facettes du Japon plutôt méconnues: on est loin de l'image de ce Japon où le travail et la dignité sont des vertues centrales, où la jeunesse exorcise la pression qui repose sur elle dans les excès vestimentaires. On est loin aussi du tableau glaçant qu'en dresse Ryu Murakami. Ou du monde étrange de Haruki Murakami. Un homme qui vit de petits boulots, une femme en mal d'enfant qui passe son permis de conduire un deux roues, un antiquaire aux réactions étranges, une étudiante en art qui fabrique des boites en bois, un grand-père très vieux Japon, une française fan de sumo, tout ce petit monde se croise et évolue dans un petit quartier résidentiel. A y repenser a posteriori, je n'en garderai pas un souvenir palpitant et prégnant, et je ne trouve guère de choses à ajouter mais j'ai passé un excellent moment en compagnie de cette petite troupe.

     

    Yû Nagashima, Barococo, Ed. Philippe Picquier, 2009, 3/5

  • Fovéa

    Je ne vais pas revenir sur le fait que j'aime Léa Silhol, je le crie à tous vents blogosphériques depuis l'ouverture de ce blog voilà 2 ans. J'aime ses romans, j'aime ses nouvleles, j'aime sa plume et son univers finement ciselé et voilà que je recommence...

    Je n'étonnerai donc personne en révélant que j'ai aimé Fovéa. J'ai aimé Fovéa mais j'ai aimé Fovéa malgré. C'est en effet un étrange objet que ce recueil mêlant photographies, illustrations, nouvelles et poèmes dont certains sont fantastiques, d'autres ancrés dans le réel.

    Si l'organisation du recueil semble anarchique de prime abord, sa structure se dégage assez vite. Après plusieurs textes introductifs, les textes s'organisent en tryptiques avec comme fil conducteur, en tout cas pour moi, le sentiment amoureux et ses déclinaisons: amitié, amour naissant, amour mourant, admiration, foi. Le tout au prisme de la perception. Le regard est important dans Fovéa: ce que l'on perçoit, les déformations visuelles, les miroirs, les reflets, les vitres. C'est sombre, parfois glauque, souvent déstabilisant. Et donc assez passionnant si on accepte de se laisser aller.

    Les textes longs, inédits ou remaniés sont superbes. On y retrouve Lucifer opiomane et les suites de sa rencontre avec le poète, et surtout, surtout, Jebraël et ses compères que j'avais tant aimé. Ces nouvelles publiées initialement dans la première version de La Tisseuse (chez Nestiveqnen) étaient devenues introuvables. C'est un bonheur de les retrouver. Et puis les énigmes, les textes à lire dans un miroir, les photographies, les illustrations font de ce recueil une expérience de lecture différente de ce à quoi on peut ête habitué et oblige à sortir des réflexes et habitudes de lecture. Peu à peu leur sens se dessine, se complète, change.

     J'avoue avoir été parfois un brin crispée, mais rien qui ait gâché mon plaisir bien au contraire! C'est un recueil sur lequel je reviendrai, certaine d'y appréhender de nouvelles dimensions, d'y comprendre d'autres éléments de l'univers de Léa Silhol.

     Le labo Error Type. L'avis de Lucie Chenu.

  • Henri Rivière, entre impressionnisme et japonisme

    Ce que j'aime dans les musées et galeries parisiens, c'est qu'au détour d'un affiche, d'une balade du dimanche, on peu soudain tomber en amour avec une oeuvre. C'est ce qu'il m'est encore arrivé avec Henri Rivière qui m'était jusqu'alors totalement inconnu: des gravures superbes, des aquarelles à couper le souffle, des dessins touchants, des couleurs et des atmosphères sublimes, je suis entrée dans une univers fascinant.

    Mais présentons donc ce monsieur avant de se répandre en compliments divers et variés dont il n'a plus que faire, étant décédé 1951.

    Autodidacte, Henri Rivière commence sa carrière artistique au sein du groupe d'artiste qui fréquente le mythique Chat Noir et se fait connaître comme créateur du Théâtre d'ombre dont on peut voir des morceaux au Musée d'Orsay.

    Les spectacles qu'il conçoit à cette époque remportent un grand succès. Rivière transpose les tableaux successifs des spectacles en lithographies qui sont exposées au tout début de l'exposition: La marche à l'étoile, L'enfant prodige, Le juif errant, autant de pièces qui annoncent la suite d'une oeuvres passionnante.

    Dès ce moment j'étais perdue: des gravures douces, dans des teintes pastels, extrêmement poétiques se succèdent. En regard, des eaux-fortes plus sombres comme L'enterrement aux parapluie, attirent l'oeil. Dès lors, il est clair que Henri Rivère est un graveur hors pair.

     Dès la deuxième salle, on entre de plain pied dans ses recherches: au cours de sa carrière, Henri Rivière va explorer une grande partie des facettes de l'art de la gravure: eaux-fortes, lithographie, gravure sur bois, l'aquatinte, le vernis mou, etc. Il a ainsi parfois réalisé les mêmes sujets de différentes manière. Voir ces oeuvres misent en regard permet de découvrir les techniques de gravure. C'est d'autant plus intéressant que le étapes successives de la gravure et de sa colorisation, les dessins préparatoires, les matrices sont également exposées.

    C'est également à partir de cette deuxième salle que se révèle la fascination de Rivière pour la Bretagne et l'art japonais. La Bretagne, il va y séjourner régulièrement et en tirer deux séries magistrales: Paysages bretons et La Mer, études de vagues.

    Il collectionne les estampes japonaises et se lance dans la gravure sur bois en couleurs, retrouvant de manière empirique la technique japonaise et gravant de nombreux paysages bretons tous plus beaux les uns que les autres.

    L'influence japonaise, on la retrouve de manière évidente dans les Trente-six vues de la Tour Effeil, hommage aux Trente-Six vues du Mont Fuji de Hokusai. Comme lui, Rivière joue sir les cadrages, les points de vue, les saisons, la lumière pour donner une vision atypique du Paris du début du 20e siècle.

     Emaillant l'accrochage des oeuvres de Rivière, des estampes de Hokusai et Hiroshige issues de la collection personnelle de l'artiste permettent non seulement de comparer le résultat des techniques des uns et des autres, mais de perçevoir pleinement l'influence profonde que l'art japonais a eu sur lui.

    Suivent des lithographies en grand format à destination décorative: Les aspects de la nature, La féérie des heures, Beau pays de Bretagne...

    Enfin, c'est l'oeuvre d'aquarelliste de Rivière qui est mise à l'honneur: une oeuvre foisonnante qui fait faire un tour de France en paysages. J'y ai retrouvé avec plaisir mon sud natal. Et découvert les différentes étapes de l'exécution des aquarelles.

     

    Une très très belle exposition à la BnF, site Richelieu, que je vous encourage à aller découvrir si ce n'est pas déjà fait!

    Les reproductions d'oeuvres viennent du site Les amis d'Henri Rivière. Elles seront supprimées à la demande. Pour en savoir plus sur cet artiste, filez à l'adresse suivante, il y a de quoi faire: http://www.henri-riviere.org/v2/!