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japonisme

  • Henri Rivière, entre impressionnisme et japonisme

    Ce que j'aime dans les musées et galeries parisiens, c'est qu'au détour d'un affiche, d'une balade du dimanche, on peu soudain tomber en amour avec une oeuvre. C'est ce qu'il m'est encore arrivé avec Henri Rivière qui m'était jusqu'alors totalement inconnu: des gravures superbes, des aquarelles à couper le souffle, des dessins touchants, des couleurs et des atmosphères sublimes, je suis entrée dans une univers fascinant.

    Mais présentons donc ce monsieur avant de se répandre en compliments divers et variés dont il n'a plus que faire, étant décédé 1951.

    Autodidacte, Henri Rivière commence sa carrière artistique au sein du groupe d'artiste qui fréquente le mythique Chat Noir et se fait connaître comme créateur du Théâtre d'ombre dont on peut voir des morceaux au Musée d'Orsay.

    Les spectacles qu'il conçoit à cette époque remportent un grand succès. Rivière transpose les tableaux successifs des spectacles en lithographies qui sont exposées au tout début de l'exposition: La marche à l'étoile, L'enfant prodige, Le juif errant, autant de pièces qui annoncent la suite d'une oeuvres passionnante.

    Dès ce moment j'étais perdue: des gravures douces, dans des teintes pastels, extrêmement poétiques se succèdent. En regard, des eaux-fortes plus sombres comme L'enterrement aux parapluie, attirent l'oeil. Dès lors, il est clair que Henri Rivère est un graveur hors pair.

     Dès la deuxième salle, on entre de plain pied dans ses recherches: au cours de sa carrière, Henri Rivière va explorer une grande partie des facettes de l'art de la gravure: eaux-fortes, lithographie, gravure sur bois, l'aquatinte, le vernis mou, etc. Il a ainsi parfois réalisé les mêmes sujets de différentes manière. Voir ces oeuvres misent en regard permet de découvrir les techniques de gravure. C'est d'autant plus intéressant que le étapes successives de la gravure et de sa colorisation, les dessins préparatoires, les matrices sont également exposées.

    C'est également à partir de cette deuxième salle que se révèle la fascination de Rivière pour la Bretagne et l'art japonais. La Bretagne, il va y séjourner régulièrement et en tirer deux séries magistrales: Paysages bretons et La Mer, études de vagues.

    Il collectionne les estampes japonaises et se lance dans la gravure sur bois en couleurs, retrouvant de manière empirique la technique japonaise et gravant de nombreux paysages bretons tous plus beaux les uns que les autres.

    L'influence japonaise, on la retrouve de manière évidente dans les Trente-six vues de la Tour Effeil, hommage aux Trente-Six vues du Mont Fuji de Hokusai. Comme lui, Rivière joue sir les cadrages, les points de vue, les saisons, la lumière pour donner une vision atypique du Paris du début du 20e siècle.

     Emaillant l'accrochage des oeuvres de Rivière, des estampes de Hokusai et Hiroshige issues de la collection personnelle de l'artiste permettent non seulement de comparer le résultat des techniques des uns et des autres, mais de perçevoir pleinement l'influence profonde que l'art japonais a eu sur lui.

    Suivent des lithographies en grand format à destination décorative: Les aspects de la nature, La féérie des heures, Beau pays de Bretagne...

    Enfin, c'est l'oeuvre d'aquarelliste de Rivière qui est mise à l'honneur: une oeuvre foisonnante qui fait faire un tour de France en paysages. J'y ai retrouvé avec plaisir mon sud natal. Et découvert les différentes étapes de l'exécution des aquarelles.

     

    Une très très belle exposition à la BnF, site Richelieu, que je vous encourage à aller découvrir si ce n'est pas déjà fait!

    Les reproductions d'oeuvres viennent du site Les amis d'Henri Rivière. Elles seront supprimées à la demande. Pour en savoir plus sur cet artiste, filez à l'adresse suivante, il y a de quoi faire: http://www.henri-riviere.org/v2/!