Parcourant du regard les catégories, je me suis soudainement rendu compte qu’il y avait une sacrément belle lurette que je n’avais pas papoter autour d’une autre des mes activités : hanter les salles obscures !
Et je reviens avec une solide déception. Encore que, y étant allée peu convaincue, peut-on réellement parler de déception…
Un tueur en série ensanglante Marseille. Louis Schneider, flic au SRPJ, mène l'enquête malgré l'alcool et les fantômes de son passé.
MR73, dernier film d’Olivier Marchal avec Daniel Auteuil est un cumulé de clichés comme j’en ai rarement vu au cinéma. Car si les blockbusters les cumulent, les clichés, c’est souvent en connaissance de cause, et pas avec un sérieux confondant comme dans le cas qui nous occupe. Commissariats crasseux, flics alcooliques, violents et corrompus, belles bagnoles, criminels aux têtes de criminels, rien n’est épargné. J’oubliais, Daniel Auteuil, tout alcoolique qu’il soit trouve plus perdu que lui : il se console en recueillant l’ensemble des animaux abandonnés de Marseille. En regard de la décrépitude des lieux et des hommes, le fait que tous circulent dans de magnifiques voitures de service, que le commandant de la criminelle habite dans une magnifique villa avec piscine surplombant la mer semble pour le moins invraisemblable. Et je ne cite là que ce dont je parviens à me souvenir !
Le scénario, apparemment tiré de faits réels est bourré d’ellipses, de raccourcis, de lieux communs et de flash-backs. Rien qui permette de suivre correctement l’histoire si tant est qu’il y en ait une ! Au générique de fin, le rapport entre les différents récits qui s’entrecroisent est toujours un mystère digne de l’Atlantide.
Le tout est d’autant plus sordide que les giclées de sangs sont exagérées, les corps filmés sous les angles les plus scabreux et le symbolisme hasardeux. Opposition naissance-mort, Christ en croix éclaboussé de sang quand le « héros » se fait justice, dialogues tellement profonds que le dernier des people parviendrait sans peine à faire mieux, rien n’est oublié !
Quand à la photo, elle accentue l’impression de décor en papier mâché : crépuscules crépusculaires, nuits trop profondes pour être vraies, ciels orageux hallucinants S’y ajoutent des envolées instrumentales qui visent sans doute à faire comprendre au malheureux perdu là que le moment est particulièrement important !
Reste heureusement quelques moments de franche rigolade, comme le moment où nos deux héros en manteaux de cuir à la Néo et armés de fusils à pompes sont matés par un méchant qui fait d’un seau un objet contondant des plus efficaces !
Bref, 2h20 d’ennui entrecoupé de quelques éclats et la sensation pesante d’avoir été prise pour une imbécile !