Honte sur moi pour quelques générations (ou pas), je n'avais jamais lu Michael Moorcock. Une lacune qui ne pouvait rester impunie, mais voilà, devant la multitude de cycles en quarante-mille-douze tomes commis par le grand homme, je me sentais prise de faiblesse. Heureusement, la Grande-Science-Fiction est pleine de bienveillance, c'est un one-shot qui a atterri sur ma PAL. Et y est resté un sacré bout de temps.
Gloriana est un étrage objet littéraire. Écrit dans une langue précieuse, construit comme un conte cruel qui se moquerait des impératifs du genre dont le moindre n'est pas le fameux "Ils vécurent heureux", c'est une variation sur le thème du pouvoir, image déformée de l'histoire d'Elisabeth I d'Angleterre. où Henry VIII est transformé en ogre avide de sang, où Arioch est invoqué à tout bout de champ, où la reine incarne une ère de paix et de prospérité, dont la fragilité se révèle au gré des intrigues de cour et des complots qui la minent. C'est brillant, inutile de le nier: Michael Moorcock se livre à une exploration intelligente des multiples visages du pouvoir et des passions humaines, qui n'édulcore rien de ce que les sens peuvent causer comme désastres. Les personnages sont pour la plupart superbes, à la fois archétypaux et complexes, des vieux conseillers à l'espion en passant par une reine déchirée entre son devoir et ses drames de femme. Les descriptions du palais et de ses habitants emportent dans un luxe et une magnificence qui se font au détour d'une salle inquiétants, morbides, voire sordides. Dommage que le récit soit plombé par des longueurs et par un style par moment trop travaillé.
J'en retire un sentiment étrange, fait d'admiration, et d'un léger ennui, et en tout cas la contentement d'avoir enfin découvert un petit bout de l'oeuvre de Moorcock.
Moorcock, Michael, Gloriana ou la reine inassouvie, Folio SF, 2000, 569p., 3.5/5
Au Nord du monde, dans la petite ville d'Evangeline, le sherif Makepeace continue à surveiller, solitaire, les rues désertées, sauvant ce qui peut l'être des ruines qui l'environnent, se défendant parfois contre les quelques hommes et femmes qui passent, survivants de moins en moins nombreux de la catastrophe qui a dévasté le monde. Mais au coeur de ces terres abandonnées, les preuves de la survie de l'humanité se multiplient, poussant Makepeace à prendre la route.
Nous sommes en 1940, des français déterminés à continuer la lutte contre ceux qui ont envahi la France affluent à Londres. Parmi eux, des femmes qui vont intégrer le corps féminin des Forces Françaises libres. C'est la voix de ces femmes que fait entendre Tereska Torrès.
Les pirates qui ont attaqué Mathison ne savaient pas que s'y trouvait l'ex-capitaine Alicia de Vries, commando de choc du Cadre Impérial. Grosse erreur. Laissée pour morte après qu'elle ait abattu ceux qui avaient massacré sa famille, elle survit, sauvée par Tisiphone, l'une des trois Erinyes qui jure de l'aider à accomplir sa vengeance en échange de son âme. C'est le début d'une quête qui va mener la jeune femme au coeur d'un complot qui menace rien moins que l'Empire.
Une femme déjà vieillissante voit soudain ressurgir dans sa vie le seul homme qu'elle ait jamais aimé, l'homme qui l'a presque ruinée avant de disparaître. Et qui vient achever ce qu'il avait si bien commencer vingt ans plus tôt.