
Amis de la baston décérébrée, passez votre chemin, Succession, ou plutôt la succession de Les légions immortelles et Le secret de l'empire ne joue pas dans cette catégorie quand bien même les scènes de batailles à coups de canons laser ne manquent pas. Le fait est que j'aime Scott Westerfeld d'amour depuis V-Virus, et encore plus depuis Leviathan. Le fait est aussi que je n'avais jusqu'alors pas eu l'occasion de me pencher sur ses oeuvres pour les grands (après tout, s'il faut remplir une déclaration d'impôt, il faut aussi quelques compensations, et les oeuvres pour les grands de Westerfeld ainsi que le blouson en cuir de Gaiman et les serviettes en font partie, mais je m'égare). C'est chose faite.
Pour ceux que je n'ai pas encore perdus, un bref résumé de l'intrigue: un empire, un empereur immortel qui récompense les bons et loyaux services en octroyant l'immortalité dont il a percé les secrets, des opposants politiques qui n'aiment guère le pouvoir des morts, des adversaires dont le but est de répandre dans l'univers les
consciences composites (autrement dit, les IA), une prise d'otage, une guerre, un commandant promis à l'immortalité amoureux d'une sénatrice qui se bat contre l'immortalité, une révolution en gestation et j'en passe. Pas forcément très alléchant à vue de nez, mais Scott Westerfeld marie avec talent deux histoires d'amour et une guerre avec une intrigue qui fait courir ses ramifications du côté des intelligences artificielles, des dérives du pouvoir, des luttes politiques, de la définition de l'humain quand il se marie avec l'artificiel. C'est un roman riche de ses personnages et de sa réflexion de fond, qui n'oublie pas l'action, bien qu'on puisse regretter quelques descriptions de batailles longuettes. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un peu plus d'humour aurait allégé l'ensemble, j'aurais aimé que ce fameux secret qui fait courir les héros soit un peu plus fouillé, mais ne vous y trompez pas, j'ai beaucoup aimé (et je vais me jeter sur l'IA et son double. Ah zut, oublié sur un coin de mon bureau. Ben ce sera pour demain alors).
Nevertwhere,...
Westerfeld, Scott, Succession, Pocket, plein de pages mais pas tant que ça, 3.5/5
Ah oui, et ça compte double (ou pas) pour le Summer Starr Wars!
4e de couv.:Oskar Schell est inventeur, entomologiste, épistolier, francophile, pacifiste, consultant en informatique, végétalien, origamiste, percussionniste, astronome, collectionneur de pierres semi-précieuses, de papillons morts de mort naturelle, de cactées miniatures et de souvenirs des Beatles. Il a neuf ans. Un an après la mort de son père dans les attentats du 11 septembre, Oskar trouve une clé. Persuadé qu'elle résoudra le mystère de la disparition de son père, il part à la recherche de la serrure qui lui correspond. Sa quête le mènera aux quatre coins de New York, à la rencontre d'inconnus qui lui révéleront l'histoire de sa famille. Après le choc de Tout est illuminé, cet étonnant objet littéraire et typographique explore à nouveau, mais sur un autre registre, les chemins d'une mémoire à jamais perdue. Quand tout a été oublié, il ne reste plus qu'à inventer.
Ce n'est pas que je veuille pas faire plaisir à mon lectorat en délire, mais le problème fondamentalement fondamental avec les recueils de nouvelles, c'est qu'ils sont un brin compliqués à résumé sauf à se taper un passage en revue de la table des matières aussi exhaustif qu'enquiquinant . Or donc, s'il m'arrive et me plaît parfois d'être enquiquinante, il m'arrive tout aussi bien d'être 
"Chayin rendi Inekte, cahndor de Nemar et co-candhor des terres conquises, fils choisi de Tar-Kesa et dieu lui-même, cessa de me tirer et de me faire glisser sur les roseaux. Des membranes nictitantes s'abaissèrent brusquement sur ses yeux nours. Durant un instant de silence, les regards des deux hommes se rivèrent et il échangèrent ainsi l'équivalent d'un millier de pareles. Puis Chayin hocha la tête et me poussa vers la porte. Ou plutôt vers le point où elle devait se dresser, derrière un rideau de pluie tellement blanche qu'elle semblait en ébullition [...]."
Au cours d'un voyage qui l'a mené à Belgrade, Kaboul, en Turquie, au Pakistan, en Inde et en bien d'autres endroits, Nicolas Bouvier aboutit au Japon où il va rester une année, vivant de sa plume, explorant le pays où il reviendra quelques années plus tard avec son épouse et ses enfants. De ces expériences sont nées ses chroniques japonaises publiées en 1970, un des monuments de la littérature de voyage.