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gaiman

  • L'apocalypse aura lieu samedi prochain après le thé! Si, si!

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    « La fiiiinnnn du monnnnnnndeeeee » *gong*
    Ben oui, la fin du monde. L’Antéchrist est né, les cavaliers de l’apocalypses approchent à presque grande vitesse sur leurs motos, les grenouilles pleuvent et les prophéties expliquent clairement (pour leur auteur du moins) que si, on y est !
    Sauf que Rampa le démon (enfin, l’ange qui a trébuché) et Aziraphale, ange et libraire bibliophile ne sont pas tout à fait d’accord. C’est vrai quoi, l’Enfer c’est pas le paradis, et le Paradis peut se révéler un enfer pour qui aime pêle-mêle : les premières éditions, les Bentley de collection, les bons repas et une bonne cuite de temps en temps.
    Et puis de toute façon, rien ne dit que l’Antéchrist, Adam de son petit nom, est d’accord pour tout démolir. Il est bien trop occupé à jouer à la Guerre des étoiles avec ses copains et à jouer les fauteurs de trouble dans son petit village. Et puis il faut compter avec les sorcières, les inquisiteurs, quelques démons majeurs et mineurs, la Voix de Dieu, le Plan Ineffable, la sœur sataniste Mary Loquace, Toutou le molosse de l’Enfer et un certain nombre d’autres facteurs qui risquent de mettre à mal la fin du monde.
     
    Que dire, que dire ! Oui, je suis une inconditionnelle de Neil Gaiman ET de Terry Pratchett. Oui, mon avis est donc empreint d’un certain manque d’objectivité ! Et pour être franche peu me chaut !
    Après tout, il n’y a aucune raison de bouder son plaisir quand deux plumes talentueuses s’allient pour le meilleur et pour le rire ! Car pour rire, on rit !
    Il faut voir l’enchaînement de scènes burlesques et absurdes de la création du monde à sa fin (enfin, fin, pas vraiment, mais une fin est une fin même si elle est un début) ! C’est dense, le rythme ne faiblit jamais : on commence par une expulsion, on finit par une tempête en passant par un échange de bébés raté, un stage d’entreprise qui tourne à la bataille rangé, quelques courses poursuites, une balade en scooter volant et autres joyeusetés.
    Et les personnages sont tous plus désopilants les uns que les autres : Rampa est un dandy pas si méchant que ça ; Aziraphale a filé son épée de feu à Adam et Eve quand ils ont été virés du jardin d’Eden, histoire qu’ils aient un truc pour se défendre et se tenir chaud. Bref, ni très méchants, ni tout à fait gentils, ils font face à une humanité qui les dépasse : capable de la plus grande des bontés comme de la plus atroce méchanceté ! Et bien plus imaginative que ce que les bureaucrates du ciel et de l’enfer pensent !
    Comme en plus il y a là-dessous un certain nombre de petites piques sur les crasses humaines, les croyances diverses et variées, les extrémismes, les intégrismes et autres –ismes, on ne peut même pas reprocher à l’ensemble d’être complètement crétin !
    On ne note pas de fossé entre le style des deux auteurs, le tout est vraiment cohérent et même les notes de bas de page sont désopilantes.
     
    Un excellent roman en tout cas, conseillé en cas de déprime même passagère !
    Merci à Fashion pour le prêt !
     
     
    Goelen, Caro[line],  Pascal  donnent leur avis!
     
     

    Neil Gaiman, Tery Pratchett, De bons présages, J’ai lu, 2004, 439 p.

  • Une araignée qui se balançait, lalalala...

    J'ai laissé des traces de ma folle passion pour Neil Gaiman un peu partout, donc nulle surprise si je dis que son dernier roman m'a fait tout aussi follement plaisir. On y retrouve les mêmes thèmes qua dans American Gods, le même type d'histoire. Big Charlie est comme tout le monde. Il travaille, il mange, il dort, il est fiancé. Sauf que, petit détail, son vieux papa est un dieu. Oui, Anansi, le dieu araigné qui raconte des histoires et qui fait des blagues à tout le monde, le dieu qui lui a fait honte toute son enfance et son adolescence avec son sens de l'humour pour le moins particulier. Et voilà t'y pas que le paternel décède! Et que Big Charlie se découvre un frère, Mygal, qui à priori a hérité de tout le bazar magique de la famille. C'est le début de la fin qui commence pour notre malheureux héros. Fantômes, dieux et demi-dieux, oiseaux et araignées, psychopathes et policiers vont d'entremêler dans un joyeux foutoir.

    On suit Charlie à travers une succession de situations et d'évènements tragico-comiques en oscillant entre fou rire, compassion et jubilation. Ce que j'aime particulièrement est la capacité de Neil Gaiman à faire passer des aphorismes, des idées à travers des phrases qui à première vue n'ont rien d'inoubliable. Sous l'aspect désopilant du texte et de l'histoire se cache aussi une réflexion assez intéressante sur la violence, la place de l'imaginaire dans la nature humaine, les relations familiales et l'hérédité. Attention, le tout reste léger. Ne pas chercher trop de philosophie dans l'ensemble, on ne l'y trouverait pas! On y découvre cependant certains aspects de la culture du sud des Etats-Unis et les personnages savoureux font le reste. Dédicace spéciale à Maeve qui balade son aura de fantôme et sa vengeance à travers le monde entier, et au voisinage pour le moins agité des locataires du cimetière qui m'a fait penser à Tim Burton. Neil Gaiman s'est amusé en l'écrivant, et ça se sent!

    "Bon, songea-t-elle, la mort c'est sans doute comme tout le reste dans la vie: on en comprend une partie au fur et à mesure, et on invente le reste."

    Neil Gaiman, Anansi Boys, Le diable Vauvert, 2006, 490 p.

  • Au royaume du rêve

    Ses noms sont nombreux : Dream, Morphée, Sandman. Maître des rêves et des cauchemarsn il règne sur le royaume de la nuit.  
    Comme ses six frères et sœurs, il est la matérialisation d’un concept. Destin, Mort, Rêve, Désir, Désespoir, etc. Ni dieux, ni humains même s’ils en ont l’apparence, ils sont tant que ces concepts dirigeront les hommes.
     Au départ, j’ai été rebutée par le dessin. Je ne suis vraiment pas fan de comics. Mais par la grâce de Neil Gaiman, tout arrive ! Même trouver sexy un marchand de sable punk ! J’ai eu l’impression de me trouver perdue dans une nouvelle de Lovecraft, cet univers sombre, glacial, voire terrifiant et en même temps terriblement fascinant. Avec en plus une dose certaine d’humour. Ceci n’engage que moi, je n’y connais de toute manière pas grand-chose ! Gaiman propose à ses lecteurs des histoires exigeantes, bourrées de références à la littérature, la mythologie, la religion et abordant des thèmes de sociétés des plus divers. Dans un joyeux foutoir, Caïn et Abel croisent Lucifer, quelques super héros, Shakespeare, un certain nombre de divinités diverses et variées et une belle brochette de tueurs en série. Un bonhomme est un lieu et on trouve toujours quelqu’un pour aggraver le bordel. Dream déprime, Death l’engueule pendant que Desire fait n’importe quoi. Impossible de lâcher le bouquin, et comme je n’arrive pas à mettre la main sur le t. 3 à la bibliothèque, je commence à lorgner dangereusement vers les librairies. Et puis les illustrations pleines pages de David McKean sont vraiment magnifiques.
    Ca valait le coup de persister !
     
    Neil Gaiman, Sandman, t. 1, Préludes et nocturnes, t. 2, La maison de poupée, Delcourt, 2004

  • Entre loups et poissons

    Il y a des bruits étranges dans les murs de la vieille grande maison de Lucie… Des loups ? Mais si les loups sortent, alors tout est fini ! Qui dit ça ? Tout le monde voyons !
    Une petite merveille entre bande dessinée et album. L’histoire est assez caractéristique des albums avec cet effet de répétition et de fin en suspens auquel le texte de Neil Gaiman, tout en fantaisie donne une sacrée dimension. La chute est vraiment marrante.  Il est servi par des illustrations extraordinaires, mêlant dessin, photographie, collages. Le bonheur.
    Neil Gaiman, Dave McKean (illustration), Des loups dans les murs, Delcourt, 2003
     
    Même équipe, même verdict ! L’histoire absurde d’un papa qui va être échangé contre deux poissons rouges, puis contre une guitare, contre un masque de gorille, contre un lapin… Et l’histoire de son petit garçon qui semble être une réincarnation de l’ogre des contes de fée ! Savoureux ! Et les illustrations ! Coup de cœur !
    Neil Gaiman, Dave McKean (illustration), Le jour où j’ai échangé mon père contre deux poissons rouges, Delcourt, 2000