Avec tout le bien que j'avais entendu dire ou lu de ce roman, je me suis dit que ce serait dommage de passer à côté! Et bien m'a pris de l'ouvrir!
L'histoire est toute simple: Bérangère et Vincent se marient. Toute la famille et les amis sont présents. Chaque chapitre présente le point de vue d'une personne différente: petite fille d'honneur, prêtre, parents proches ou éloignés, amis.
Tous les chapitres ne se valent pas. Par exemple, celui qui est consacré à Damien, l'ami célibataire avec qui on espère caser les soeurs non encore mariées ne m'a pas fait plus d'effet que ça. Mais les autres sont assez extraordinaires: la petite Pauline qui porte son regard d'enfant sur le couple de ses parents et les petites vilenies des adultes, le marié lui même, ses doutes et des peurs, la mariée et sa grand-mère par exemple. Assez extraordinaires même si la révélation finale et les dernières lignes flirtent avec le sirop, ce qui est dommage.
Toutes les failles des relations familiales, des relations de couple se révèlent. Le regard de Blandine Le Callet est à la fois aigu, presque acerbe, et incroyablement tendre. Bien sûr on ne se reconnaît pas dans tous les aspects de ce mariage de grands bourgeois, mais nous avons tous je pense assisté à ces cérémonies et fêtes où bien des tensions et des inimitiés remontent à la surface. Rien n'est épargné et c'est à la fois très drôle et émouvant! La célibataire que je suis a fini par se dire que finalement, un simple passage devant monsieur le maire et une bonne bouffe toute simple ne serait pas un mal! Rien de très original, mais une bonne lecture donc, sauf avant le mariage!
"La pièce montée arrive, sur un plateau immense porté par deux serveurs. Il voit osciller au rythme de leur marche cette tour de Babel en choux à la crème surmontée du traditionnel couple de mariés [...]. Il se demande qui a pu inventer un gâteau aussi ridicule [...]. Il paraît que si le gâteau est monté trop tôt, les choux se détrempent et s'affaissent, le caramel se dissout et tout dégringole. C'est peut-être ça, le mariage, au fond: vous êtes bien mignons aujourd'hui, mes petits mariés, mais attendez encore un peu: votre joli petit couple va en prendre plein la figure, et vous allez vous ramasser en beauté."
D'autres avis: Laurent , Tamara, Laure, Clarabel, Gambadou...
Blandine Le Callet, Une pièce montée, Stock, 2006, ed. LdP, 2007, 252 p.
David, veuf de 60 ans vit seul et isolé dans la vallée de Sisteron. A la veille de Noël, la neige tombe, recouvre tout. Et son ami Antoine marche seul dans la nuit vers sa maison. Effrayé de le retrouver mort, David va partir à sa recherche dans la nuit et le froid. Commence pour lui une longue errance où les uns après les autres, disparus et souvenirs vont se rappeler à lui.
Mme Campan fut lectrice à la cour puis femme de chambre de la reine Marie-Antoinette, de l'arrivée de celle-ci à la cour à la révolution française. Instruite, lettrée, fine, elle mit ses souvenirs par écrit bien des années plus tard, alors qu'elle était devenue une éducatrice respectée. Les extraits de ses mémoires, présentés par Martine Reid dans la petite collection des Folios à deux euro est un vrai bonheur. On voit revivre la cour dans ses petits détails, dans le quotidien au lieu de ne voir qu'une galerie des glaces et un Trianon, on voit la politique du royaume en train de se faire. Le regard acéré de la dame ne fait que peu de cadeaux. Fidèle et loyale à sa reine, elle la défend, sans pour autant passer sur ses petits défauts et ses ridicules et sans oublier une rigueur historique qui liui fait honneur. On voit revivre la femme cachée sous la couronne et les fastes. Cest passionnant et agréable à lire. Ceux qui ont aimé le Marie-Antoinette de Sophia Coppola y trouveront largement leur compte.
Par contre, Nathalie Rheims retrouvée par hasard au fond de ma bibliothèque ne m'a pas fait plus forte impression qu'à ma première lecture qui date d'il y a quelques années. Ses Lettres d'une amoureuse morte sont un oeuvre hybride, à cheval sur le poème et le récit. Une amante éconduite pleure sur l'amour mort et sombre dans une dépression noire au point de se laisser mourir. Mon manque de sensibilité s'explique sans doute par mon absence d'expérience de ce genre de passion, mais j'avoue m'être un brin ennuyée. Ou alors c'est mon coeur de pierre? Après tout on me reproche toujours de m'être écroulée de rire à la fin de la Cité des Anges (suis-je donc la seule personne en ce bas monde à trouver ce film totalement ridicule? Bien sûr que quand on fait du vélo les yeux fermés on se plante!)! Quelques très belles pages toutefois.
Non, il ne s'agit plus du drame du LCA. En fait, j'ai fait une tentative de désherbage de ma bibliothèque personnelle. Bien sûr, ça n'a pas marché, mais j'ai retrouvé au hasard des étagères La Princesse de Clève. Et à force de le feuilleter, j'ai fini par le relire. Bon, il faut dire que les souvenirs que j'en gardais, dix années s'étant passées étaient flous, et que finalement, c'est comme si je l'avais lu pour la première fois.