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Littérature pour "Adolescents" - Page 8

  • Tentation

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    Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Belle et Edward filent le parfait amour sous le ciel gris de Forks. Mais un incident survenu le soir de l’anniversaire de Bella pousse Edward à rompre et les Cullen à déménager.
    Brisée, Belle doit non seulement affronter l’absence de celui qu’elle aime mais le retour de Victoria venue venger la mort de son compagnon, les bizarreries de son ami Jacob et ces étranges créatures qui parcourent la forêt.
     
    J’ai un peu traîné, mais poussée par la nécessité de rendre enfin le deuxième tome de cette série à sa légitime propriétaire Mimine, je m’y suis mise ! Le premier tome m’avait beaucoup plu, mais pour être tout à fait franche, j’ai trouvé le second plus léger. Les événements s’enchaînent parfois un peu trop vite et les ficelles sont parfois un tantinet épaisses.
    Bella est un personnage que j’apprécie (tout comme celui d’Edward, on se demande pourquoi) mais ses souffrances d’amoureuse blessée à rallonge et ses atermoiements sentimentaux m’ont un peu lassée sur la fin même s’il faut reconnaître à Stéphanie Meyer une grande finesse dans l’analyse des sentiments de son héroïne ! Ceci étant dit, c’est vrai que la manière de décrire la vie de Bella après la rupture est bien menée, notamment l’emploi des pages blanches pour les mois de dépression et la description de cette période de sa vie à la toute fin du roman par le père De Bella, Charlie. Le procédé est intéressant.  Et puis bon, tout cela sert à introduire un triangle amoureux qui va sans nul doute devenir central dans la suite des événements ! Jacob-Bella-Edward, Loup-garou-Humaine-Vampire, les tensions risquent de s’accentuer ! Car oui, pour faciliter les choses Jacob aime Bella qui ne sait pas si elle aime Jacob, qui lui, hait profondément tout ce qui se rapproche d’un vampire. Quand à Edward, il aime Bella qui l’aime aussi et qui veut devenir un de ces vampires que Jacob déteste tant ! Compliqué ? Je ne vous le fais pas dire !
    Ce que j’ai préféré finalement dans ce volume est l’apparition des loups-garous dans la vie de Bella. Son destiné tant de vivre des événements pour le moins inhabituels, c’est son meilleur ami, Jacob qui se transforme. La découverte de ces êtres, de leur mode de vie et de leur fonction est passionnante. Surtout que l’on voit la lutte que Jacob mène contre lui-même pour accepter cette transformation et maîtriser les instincts et la violence de l’animal comme de l’homme qu’il est subitement devenu. D’autant que cela va de pair avec une description plus poussée de la société vampirique, de ses codes et de son histoire.
    Pour en revenir aux ficelles, il n’en reste pas moins que je me suis laissée prendre par l’histoire et que je ne les ai plus guère vues au bout d’un moment, me contentant de ne pas bouder bêtement mon plaisir !
    Il ne me reste plus qu’à ouvrir le troisième tome, histoire de pouvoir le rendre à Mimine et de savoir ce qu’il va advenir de nos héros !
     
     D'autres amatrices:  Fashion, Allie, Lilly, Stéphanie.
     
  • Fascination

    fascination.jpgAvant que de parler de ce qui nous intéresse ici, il faut que je vous dise que mes relations avec Stéphanie Meyer datent d’il y a maintenant un certain temps. Bien avant que la blogosphère ne s’empare du phénomène et par la grâce d’une Mimine frangine plus qu’enthousiaste.
    Jugez plutôt : elle m’aura raconté de la première à la dernière page Fascination en trois heures de balade familiale. Elle a harcelé son monde jusqu’à se faire acheter le tome 3 en anglais la semaine de sa sortie ! Elle était tellement malheureuse que j’ai bien failli devoir traverser Paris jusqu’à la librairie anglaise la plus proche pour lui envoyer en chronoposte ! J’aurais pu la balancer sans une ravine à titre de représailles, mais je me suis contentée de lui piquer les deux premiers tomes de la série que je lui avais (masochisme quand tu nous tiens) offert.
     
    Bref ! Maintenant, ça y est, j’ai sauté le pas ! J’ai enfin lu le premier tome du récit des amours de Belle et Edward. J’en ai raté ma station de métro pas plus tard que la semaine dernière !
     
    Résumé : Isabella, dite Bella quitte sans aucun enthousiasme son bien-aimé Arizona pour rejoindre son père dans une petite bourgade pluvieuse du New Jersey. Elle ne sait pas qu’elle va croiser là-bas une créature de légende, un vampire dont elle va tomber profondément amoureuse. C’est le début d’aventures qu’elle n’aurait jamais pensé vivre un jour.
     
    Que dire qui n’a pas déjà été dit sur la toile ! C’est un très bon roman que nous sert Stéphanie Meyer.
    Si la plupart des personnages ne sont là qu’à titre décoratif et pour la vraisemblance du décor, (Jessica, Mike, etc.), Stéphanie Meyer a travaillé sur les principaux personnages jusqu’à leur donner une personnalité intéressante qui se dessine petit à petit. Bella l’adolescente maladroite et complexée, Edward le mystérieux, les membres de la famille Cullen…
    J’ai apprécié le fait que l’histoire d’amour de Bella et Edward ne coule pas de source. C’est une affaire d’attirance, de répulsion, de fascination avant que de devenir une passion amoureuse. Passion amoureuse qui n’est pas exempte de hauts et de bas d’ailleurs ! Et qui est contrainte par la nature d’Edward comme par les relations familiales et amicales de chacun des deux. Sans compter le fait que leurs natures et univers respectifs ne semblent guère être compatibles. Une chose est certaine, Stéphanie Meyer est tombée amoureuse : sa description des symptômes ne trompe pas !
    Ce sont l’un comme l’autres des personnages attachants, auxquels, du moins dans le cas de Bella, il est possible de s’identifier. D’autant qu’ils n’oublient ni leur sens de l’humour ni celui de l’autodérision quelque soit la situation.
    L’auteur utilise a mon avis intelligemment le mythe vampirique, réemployant des clichés connus (la soif de sang, la pâleur, etc.) et réinventant d’autres aspects des choses, comme le fait que les vampires se mettent à chatoyer au soleil par exemple.  Elle distille au compte-goutte les informations et fait entrer le surnaturel par petite dose, ne l’employant à plein qu’une fois le lecteur habitué. Du coup, il semble presque normal que les vampires jouent au base-ball en pleine montagne et de manière un peu… particulière !
    En tout cas, elle sait mener une histoire, maintenir le suspense doser les révélations et maîtrise les rebondissements de main de maître. Et elle fait passer son amour des livres : des Hauts de Hurlevent à Jane Austen, les références sont nombreuses et sympathiques ! Il est vrai que je suis un peu simplette puisque pour moi, qui aime Jane Austen ne peut être fondamentalement mauvais !
    Le style est simple mais soutenu, aéré et très agréable.
     
    Bref, que du plaisir !
     
    Mimine, je te ramène tes bouquins ! Et je pose une option sur le troisième tome ! N’essaie même pas de le soustraire à ma vue ! Je le trouverai de toute manière !

    Et pour un tour de blogosphère, allez donc voir chez Allie, Lilly, Flo, Chimère, Karine, Fashion Victim, Stéphanie, et last but not least, Mimine!

  • Toujours fâché!

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    Sur l'idée de Cathulu, nous avons lu et nous publions le même jour notre billet!!Première expérience du genre pour moi!!

    Aurore est de retour est elle n’est pas contente ! C’est le moins qu’on puisse dire et on peut ajouter qu’elle est toujours fâchée ! C’est que l’adolescence est une maladie dont on ne se débarrasse pas comme ça ! Et que si l’amoureux a été largué, l’amour est toujours aussi compliqué, le collège lourdingue et la vie familiale agitée ! Jugez donc : voilà notre Aurore exilée chez ses ancêtre, un papi sourd comme un pot (quand il veut) et une mami bouddhiste et zen, Lola tombe amoureuse à répétition, les profs ont une vie sexuelle et les trolls de sa classe peuvent parfois être sympathiques !
    Entre ça, les canards mutants, le camping, le Dalaï-Lama, le rose saumon et le doré, l’accent de Vladouch, on ne s’ennuie pas ! Aurore si, mais c’est de son âge.
     
    Pour tout dire, si Cathulu ne m’avais pas proposé cette lecture commune, je n’aurais peut-être pas continué le journal d’Aurore ! J’avais peur d’être déçue, que le procédé tombe un peu dans la routine ! C’est bien sûr un peu le cas. On connaît les personnages, leurs réactions probables, etc. Mais ce qui est intéressant, c’est qu’Aurore fatigue son lecteur comme elle fatigue son entourage et comme elle se fatigue elle-même. Du coup, elle est obligée d’évoluer. On la voit commencer à changer d’un âge ingrat très très ingrat à un âge ingrat juste ingrat ! Et c’est intéressant ! D’autant que son regard sur son entourage, ce qu’elle vit et sur elle-même est toujours aussi drôle, caustique. Elle est d’une mauvaise foi abyssale, le sait et en joue avec un culot qui la rend à la fois très agaçante et attachante ! Bref, une adolescente quoi !
    Et puis sa famille et ses amis valent leur pesant de cacahouète ! J’ai passé un très bon moment en leur compagnie ! Ils ont un petit côté Malaussène en moins déjanté si vous voyez ce que je veux dire !
    Et puis mine de rien il y a des petites réflexions sur la vie comme elle va, l’amitié, la famille, l’amour.
     
    Bref, je vais attendre le tome 3 s’il doit advenir !

     

  • Le combat d'hiver

     



    Quatre adolescents évadés de leur orphelinat prison reprennent le combat perdu 15 ans plus tôt par leurs parents contre la barbarie de la dictature. Milana à la voix d’ange, Bartoloméo le charismatique, Milos et Helen les courageux. Poursuivis par une phalange sûre de son impunité, ils vont devoir se battre pour leur vie, leur liberté et celle des autres. Un combat perdu d’avance ? Peut-être, mais un combat qu’il faut mener.
     
    Mourlevat offre avec Le combat d’hiver un excellent roman de politique fiction pour adolescents comme pour adultes. Dans le combat qu’ils découvrent et reprennent, les quatre adolescents dont Mourlevat a fait ses héros perdent leur naïveté, leur innocence, leur regard d’enfant sur le monde. Ils avaient 17 ans, vivaient des choses dures dans leur orphelinat, mais en en sortant, ils découvrent que conserver sa liberté signifie parfois se salir les mains, risquer de perdre son âme. Ils découvrent la complexité. Car si la phalange est parvenue au pouvoir, c’est que la population l’a voulu, et si elle s’est maintenue au pouvoir, c’est que personne n’a plus eu le courage de se dresser ouvertement contre elle. Ils découvrent que la différence entre la vie et la mort tient parfois aux concessions et aux compromissions que l’on est prêt à faire.
    Les thèmes abordés tout au long de ces pages sont traités de manière approfondie et sans céder à la facilité. Mourlevat n’hésite pas à décrire la peur, la panique, les interrogations morales. Il n’hésite pas à décrire le sang qui coule. Il allège le tout avec deux belles histoires d’amour sans pour autant sombrer dans le sentimentalisme. Car tout ne finit pas bien. Et c’est bien justement, car c’est ainsi que va la vie. Ce faisant, il met en valeur la courage la loyauté, l’amitié, l’amour, le désir de liberté et la force de combattre pour ses idéaux. J’ai aimé le rôle qu’il donne à l’art, à la musique. Par le chant, un peuple trouve le courage de se battre, par la musique vient la pensée et la révolte.
    Ce qui est extraordinaire c’est la résonance que l’auteur parvient à donner à son intrigue. En utilisant des références à l’Antiquité, des paysages typiques de l’Europe de l’Est, il amène à penser au passé européen. Les systèmes décrits, notamment politiques ne sont pas inconnus. C’est avec une petite touche semi-fantastique qu’il construit un univers bien particulier.
    De la grande littérature « jeunesse ».
     

     

    Jean-Claude Mourlevat, Le combat d’hiver, Gallimard Jeunesse, 2006, 330 p.
  • Dans l'île mystérieuse

     

    La vie est parfois compliquée. Les parents de Charlotte travaillent aux Etats-Unis, la laissant vivre avec son handicap entre son oncle Sébastien et un internat sinistre. Si seulement sa meilleure amie Jennifer ne la délaissait pas. Si seulement il n’y avait pas cette opération qui peu aussi bien la guérir que la clouer sur un fauteuil roulant à vie. Mais c’est quand rien ne va plus que soudainement un rayon de soleil apparaît. Pour Charlotte, c’est l’île mystérieuse, et cette fille étrange, Ludivine, qui veut être son amie.
     
    Malgré le résumé quelque peu mièvre, il s’agit d’un très beau roman pour adolescents sur le thème du handicap. Charlotte est une adolescente rendue hargneuse, dure, insolente par son handicap, par le regard des autres. Elle cache ainsi son désespoir et son besoin profond des autres et de leur amour. Des autres qu’elle juge incapable de comprendre ce qu’elle vit.
    Claire Julliard fait un tableau réaliste et dur du handicap, et surtout, de la manière dont une personne handicapée peut ressentir le regard des autres : une pitié insupportable, une dureté insoutenable, une indifférence soigneusement calculée qui blesse par-dessus tout. Si Charlotte se révolte, c’est contre ce regard là, contre les remarques atroces du genre : « si j’étais comme ça je préférerais mourir » ? Son sale caractère est une solide carapace de protection. Et pourtant, elle n’est pas dans un fauteuil Charlotte, elle marche. Mais c’est d’autant plus dur que ceux qui l’entourent se disent que ce n’est pas si grave.
    C’est là qu’intervient l’île qu’elle découvre un jour d’escapade, cette île secrète qu’elle veut sienne. C’est là qu’elle se retranche, qu’elle s’isole, au risque de fermer complètement à une humanité qui n’est pourtant pas si mauvaise que ça. Parce que même si la bêtise et la méchanceté sont présentent, il y a aussi l’amitié, le soutien, la solidarité qui permettent de s’en sortir mieux. Au départ, elle refuse que Ludivine accède à son île. Puis, petit à petit, elle s’ouvre, réapprend à faire confiance, elle accepte Ludivine avec ses qualités et ses défauts. Elle redécouvre en fait ce qu’est une véritable amitié. Ce qu’on reçoit et ce qu’on donne. La métaphore est facile, mais elle fonctionne bien. Même si l’écriture est parfois un peu trop poétique pour être crédible dans la bouche d’une adolescente en révolte, c’est un roman touchant et instructif, un roman qui fait réfléchir sur le regard que nous avons quand nous croisons quelqu’un dont les muscles ou les os, ou les nerfs ne fonctionnent pas bien. Je l’ai refermé en ayant l’impression d’avoir mieux compris quelques petites choses de la vie.
     
    « Poser un pied devant l’autre et marcher, aller droit, de côté ou bien faire demi-tour, ça n’a l’air de rien. Simple comme respirer ou dormir. Sauf si on a quelque chose qui cloche dans la tête ou dans le cœur, ou dans les muscles. Alors il faut bien se résoudre à se déplacer tout de travers. Ca devient une épreuve que les autres ne soupçonnent pas. Les autres, ils ont l’arrogance des bien-portants, la morgue des va-t-en-avant. Ils vous regardent traîner la jambe avec des yeux ronds. Ils se retiennent de dire ce qu’ils pensent. A croire que c’est eux les victimes, eux que le sort martyrise. »



    Claire Julliard, Robinsone, Médium de l’Ecole des loisirs, 2001, 180p.