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Littérature pour "Adolescents" - Page 7

  • Dans la valse hésitation

     

     

    Ca y est !!! J’ai enfin lu le troisième tome de la formidable histoire de Bella, Edward et Jacob !! Difficilement, il faut bien l’avouer !!

    Comment ? Je n’ai pas aimé ?? Non, non, ce n’est pas ça du tout !! Mais il faut savoir que les œuvres de Stéphanie Meyer ne m’appartiennent pas et que leur légitime propriétaire, mademoiselle Chiffon était fort heureuse de retrouver le Hésitation qu’elle avait évidemment escroqué à Maman Chiffon à sa sortie grâce à son imparable regard de cocker désespéré ! Il m’a donc fallu poursuivre ma lecture avec un toons sautillant lisant par-dessus mon épaule et me demandant toutes les trois lignes si :

    1)      j’aimais autant que les autres

    2)      où j’en étais et ce qu’il se passais

    Comme si elle ne le savait pas puisqu’elle a tellement lu et relu ce bouquin qu’il lui suffit presque de regarder l’épaisseur de pages lues pour savoir à quel passage précis sa malheureuse frangine en est.

     

    M’enfin bon. Ceci n’est finalement pas la question.

    On retrouve donc Bella filant le parfait amour avec Edward. Jacob boude toujours dans son coin, Edward et lui ne peuvent toujours pas se supporter. Mais une série de meurtres mystérieux à Seattle remet en question l’antagonisme ancestral de vampires et des loups-garous. Les deux rivaux vont être forcés de collaborer pour le bien de tous, et surtout, celui de Bella, de nouveau traquée par de mystérieux ennemis.

     

    Stéphanie Meyer sait prendre le lecteur dans ses filets, c’est moins qu’on puisse dire !! Action, amours contrariées, alliances et trahisons, déchirements, tout y est ! Sans doute pas au point de comparer Hésitation avec Les hauts de Hurlevents (ce qui a provoqué d’ailleurs le seul commentaire acerbe de mademoiselle Chiffon au sujet de l’Oeuvre), mais néanmoins à un degré de qualité qui permet de prendre à cette lecture un grand plaisir !

    On en apprend de plus en plus sur les vampires comme les loups-garous. Histoire des clans comme des personnes qui les composent, modes de vie, fonctionnement, etc. Avec ces précisions, le monde qui entoure Bella se précise, se complexifie. Et rend d’autant plus difficile son choix.

    Car non contente d’attirer de plus en plus les ennuis, Bella hésite entre ses deux prétendants. Nous voilà donc avec un triangle amoureux de bonne tenue ! Et une Bella qui devient plus « opaque ». Placée devant des choix difficiles, déchirée entre deux amours, enfermée dans des peurs et des convictions qui l’empêche d’avancer, elle hésite, blesse, fait des caprices.  Bref, elle n’est plus une petite fille poursuivant son beau rêve, elle est une femme qui tente de faire les choix qui donneront réellement un sens à sa vie. Deux hommes, deux vies, deux amours, avouez que cela autorise quelques petites crise ! Pour autant, l’humour n’est pas absent ! Les confrontations de Jacob et Edward valent leur pesant d’or notamment !

     

    Bref, un excellent tome 3 ! Il n’y a plus qu’à attendre le quatrième !


    Stéphanie Meyer, Hésitation, Hachette jeunesse, 2007, 615 p.

  • Loin, très loin de tout

     

    Owen a 17 ans. Nathalie a 17 ans. Ils sont tous les deux en décalage avec le monde adolescent dans lequel il vive. Pour eux, pas de sport, de flirts.Leur bonheur, ils le trouvent pour le premier dans l'étude, pour la seconde dans la musqiue. Ensemble, ils vont apprendre à assumer leur différence.

     

    A voir ce court résumé, rien de bien alléchant, je vous l'accorde. Pourtant, ce court roman pour adolescents d'ursula Le Guin est une petite merveille. D'abord par le style très agréable à lire, soutenu tout en restant crédible dans la bouche de jeunes gens. Ensuite parce que cette histoire qui a été écrite en 1976 reste d'une fraîcheur et d'une pertinence surprenante.

    Ursula Le Guin a très bien su décrire à travers es deux personnages les affres du passage à l'âge adulte. La découverte de l'amour et de la sensualité, la sensation d'être incompris, mal dans sa peau. Le sentiment d'être différente de ceux qui nous entourent. En plus Owen comme Nathalie sont à aprt. Ils sont de ces petits cancards qui ne parviennent pas à se fondre dans la masse de leurs camarades. Qui restent désespérement solitaires et en marge à un âge où rien n'est plus important que le groupe. D'ailleurs, Ursula Le Guin livre une analyse de ce phénomène de groupe lapidaire, efficace et qui n'a rien a envié à celles des sociologues!

    C'est ensemble qu'ils vont apprendre à s'ouvrir, à partager, à assumer leurs envies et leurs ambitions.

    On pourrait être devant un roman pour adolescent de plus décrivant les affres d'un premier amour, des premières décisions à prendre. Mais l'intelligence et la finesse de cette grande dame de la scince-fiction donnent au final un petit bijou de finesse et de psychologie!

     

    Une belle découverte!

     

    L'avis de Kalistina.

     Ursula Le Guin, Loin, très loin de tout, Actes Sud, 1999, 110 p.

  • Le petit coeur brisé

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    Mélaine a perdu ses parents, puis son grand-père, puis sa grand-mère. Aujourd’hui, à l’âge de 11 ans la voilà héritière d’une fortune non négligeable et prise en charge par deux vieilles cousines excentriques. Dès lors sa vie prend un tour pour le moins agité. D’autant que le petit médaillon brisé qui appartenait à sa grand-mère et les albums de photographies de famille la mettent sur la piste d’un sombre secret de famille.
     
    Le petit cœur brisé est un roman attachant. Attachant pour son héroïne, Mélaine, mais aussi pour sa galerie de personnages loufoques. Les deux cousines photographes dont l’une est atteinte de narcolepsie, les cousins pour le moins envieux de l’héritage, le notaire et la nourrice, etc. Attachant pour son intrigue : entre le policier, l’histoire de famille et le fantastique. La tension monte progressivement, et on a hâte de comprendre où l’auteur veut en venir. L’humour allège un peu le tout. Car Moka n’hésite pas à enfoncer les clous ! Les meurtres sont de vrais meurtres et les méchants n’épargnent rien aux gentils, descriptions à l’appui (n’exagérons rien, il n’y a pas de giclées de sang et de tortures affreuses) ! Les parents peuvent faire disparaître un enfant gênant, les orphelins sont rarement épargnés.
    En plus du reste, (et de l’aveu même de l’auteur), le deuxième niveau de lecture aborde des sujets difficiles : le deuil, l’affirmation de soi et les secrets de famille. A la mort de sa grand-mère, Mélaine part à la découverte d’une famille dont elle ne savait finalement rien. Et petit à petit, elle se construit : en apprenant à connaître ses grands-parents, ses parents un peu aussi, elle apprend à exister, elle qui était transparente.
    Bref, une belle découverte !
     

    Moka, Le petit cœur brisé, L’école des loisirs, Médium, 2001, 165 p.

  • Sous le regard de la dame blanche

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    Kaïna a fait promettre à sa petite-fille Mamata de fuir son village natal et le mariage qui l’attend, d’aller chercher à l’ombre de la Bonne-Mère un avenir meilleur. De fuite en lutte, de larmes en sourire Mamata va puiser en elle la force de continuer à vivre même si la réalité de l’autre côté se révèle bien plus cruelle que tout ce qu’elle aurait pu imaginer.
     
    Kaïna-Marseille est un texte fort.
    A travers le regard de Mamata, on découvre le cheminement d’une immigrée clandestine, d’une de celles qui se condamnent à l’exil et au danger. Elle raconte Mamata, elle raconte le voyage jusqu’à la capitale, la prostitution pour obtenir les faux papiers, le bateau, ce cousin violent qui l’accueille, la fuite et la peur, la famille que l’on se crée pour survivre, la tolérance au bout du chemin. Et enfin, face à la mer, elle parle à sa grand-mère pour lui permettre de reposer en paix. Sans rancœur, sans peur et sans amertume. Avec une volonté de vivre et une acceptation des bonnes comme des mauvaises choses qui force le respect.
    Les mots de Mamata sont ceux d’une enfant trop vite grandie, d’une femme prête à toutes les compromissions pour éviter le renoncement, pour obéir aux vœux de cette grand-mère morte pour que sa petite-fille ait la chance de vivre libérée des traditions et de la pauvreté, pour mettre au monde l’enfant qu’elle porte.
    Le rythme des mots, la poésie de la langue, la sérénité et la force qui se dégagent de ce personnage sont bouleversants. C’est un texte dense, riche, intense entre théâtre et poésie, roman et homélie.
     
    « Le troisième enseignement de ma vie de femme : mieux vaut un frère que l’on se choisit qu’un cousin dont on rêve. J’ai pris parole Kaïna. Le ciel a entendu. Que la nuit porte mon message. Tu peux aller en paix grand-mère, car depuis que je t’ai perdue, j’ai gagné un enfant, un frère et un nom. Isabelle Ternier t’honore chaque jour. Mamata aussi. Et Kaïna dans mon ventre. Elle qui vit déjà une vie de femme libre sans amertume. Je sais que tu seras en paix dans ton voyage. Car j’ai déserté l’enfance. »
     
    Ps: cette collection d'Actes Sud a fait l'objet de critiques virulentes sur le thème "que donnons nous à lire à nos adolescents". A titre personnel, je trouve que proposer aux adolescents des textes, certes difficiles par les thèmes traités et exigeants par le style ne peut être qu'un progrès. Surtout quand cela n'est pas fait dans la complaisance et le voyeurisme. J'ajouterais que le fait qu'un éditeur ajoute sa pierre à l'édifice d'une littérature "jeunesse" de qualité doit être salué.

    Catherine Zambon, Kaïna-Marseille, Actes Sud, coll. D’une seule voix, 2007, 60 p.
     
     
  • Camelot

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    Enfermés pour l’été à l’institut Saint James, Nathan, Eric, Mathieu et David travaillent à obtenir leur diplôme de fin d’étude. Ils forment une petite bande solidaire. L’arrivée d’Arthur va changer la donne. Charismatique, fascinant, il va recréer avec eux, la confrérie des chevaliers de la Table ronde.
     
    Je ne connais pas grand-chose aux romans de pensionnat, je n’ai qu’un très vague souvenir de Les disparus de Saint Agil, mais j’ai été séduite par le dernier roman de Fabrice Colin. Dans un univers clos, assez malsain par l’absence de mixité, l’enfermement, il introduit de la tension, un suspens, une atmosphère étrange. En réutilisant le mythe arthurien, il amène par petites touches l’étrangeté, le fantastique, perdant son lecteur dans une foule d’interrogations. On suit ces cinq adolescents jusqu’à une chute surprenante qui marque leur entrée dans le monde adulte.
    «  J’étais jeune. On ne réfléchit pas quand on est jeune, on ne passe pas son temps à peser le pour et le contre. On se laisse porter par le courant. C’est une forme de sagesse qui en vaut une autre. »
    Et qui ne résiste pas à la rencontre avec le monde des adultes et la folie.
    Avec la fougue, l’inconscience de l’adolescence, à cause du besoin de reconnaissance et d’amitié, ils se heurtent à une réalité trouble à mille lieues des rêves de chevalerie, de justice qui étaient les leurs.
     
    Du rythme, du mystère, de l’aventure, bref, un excellent roman jeunesse !
     
    L’avis de Fashion, de Clarabel et de Lily 

    Ps: en plus l'auteur est bel homme!
     
    Fabrice Colin, Camelot, Seuil, 200 p., 2007