Once upon a time, Chiffonnette occupait agréablement son temps autour d'un cocktail d'une tasse de thé avec quelques compagnes de broderie, tapisserie, cancanage , bref, avec quelques compagnes, quand au cours d'un échange jusque là serein portant dans le désordre sur Star Wars, Starship Troopers, le pantalon de Han Solo et un certain Doctor (voire des piranhas avec des dents vraiment très pointues) survint un affreux, encore que glamourous, hurlement: "KWAAAAAAAA! Tu n'as jamais vu Firefly????????" (oui, avec autant de points d'exclamation, je vous le jure, je les ai entendus). Non, Chiffonnette n'avait jamais vu Firefly. Et s'en sentit subitement fort marrie. Surtout quand elle eut entendu le descriptif suivant: western de l'espace, Mal, explosions (si, quand même un peu), contrebande et arnaque, vaisseau spatial, Joss Whedon. Je vous livre là une version incomplète et sans le ton.
Or donc, Chiffonnette repartit avec sous le bras, Firefly et Serenity (pour toute explication, voir là) et l'ordre catégorique de regarder le tout fissa. Ce qui fut fait avec d'autant plus de diligence qu'il s'agit effectivement d'une série absolument fabuleuse, inventive, débordante de qualités, de personnages géniaux, de rebondissements et d'action. Ce qui me permet au passage de maudire la Fox sur cent-soixante-quatre générations pour avoir flingué la dite série.
Si vous n'avez pas encore abandonné, sachez que nous allons maintenant entrer dans le vif du sujet. Enfin presque. J'aime donc Firelfy, Mal, les vaisseaux spatiaux, la baston et les explosions. Aussi, quand on me met sous le nez un roman dont la quatrième de couverture rappelle assez furieusement Firefly, Mal et promet de surcroît de la baston, des vaisseaux spatiaux et on peut le supposer, des explosions, je couine. Et je trépigne. Élégamment, cela tombe sous le sens.
Encore là? Bien. Frey donc.
Soit, la couverture fait hausser un sourcil. Soit, certaines tournures de phrase m'ont fait grincer des dents. Mais alors quel bonheur à lire! C'est un roman bourré d'action qui reprend effectivement un peu de l'ambiance de Firefly, rend ainsi un bel hommage à cette série tout en s'en démarquant tant avec ses personnages hauts en couleur qu'avec un univers qui emprunte aux histoires de pirates avec leurs repaires secrets, leurs cartes mystérieuses et leur code d'honneur, et y mélange au passage un brin de créatures mystérieuses et de magie. On ne s'ennuie pas une minute à suivre les aventures de cet épuipage de bras cassés mené par un capitaine pas bien flamboyant, à les voir révéler dans l'adversité leurs qualités, leurs failles et finir par former une espèce famille totalement dysfonctionnelle où même le chat a de sérieux problèmes psychologiques. Il faut dire qu'entre un capitaine qui aime l'arnaque, un médecin qui tête de la bouteille, un démoniste qui cajole son golem, une navigatrice qui a un peu de mal à respirer un froussard et un crétin, un grand baraqué taciturne, sans oublier un vaisseau un peu cabossé il y a de quoi faire. Le tout est souvent hilarant, prenant à défaut d'être franchement inventif, et en tout cas vraiment plaisant à lire. C'est malin, j'ai envie de revoir Firelfy maintenant!
ps: oui Fashion, je vais te rendre Mal, promis juré. Et même, pour me faire pardonner je vais te prêter Frey. Son manteau est presque aussi chouette que celui de Mal.
Simatural en parle beaucoup mieux que moi, l'avis de Blackwolf.
Wooding, Chris, Frey, Bragelonne, 2011, 424p., 4/5
Aya grandit heureuse jusqu'au drame qui déchire sa famille.L'incendie criminel, la mort de son père, de sa petite soeur sont le point de départ d'une série d'épreuves et de deuils qu'affrontent ceux qui restent. Avec pour faire face, le danbé, la dignité en malinké, règle de vie et de conduite de Massiré, la mère d'Aya, qui inculque à ces enfants cette discipline. Affronter les épreuves, les surmonter, c'est ce que fera Aya, encore et encore.
Sans plus attendre, voici donc The secret adversary!
Julius Herscheimer américain jusqu'au bout des ongles, Annette, la glaciale Rita, sir James... Et déjà, Agatha Christie parvient à la perfection à faire tourner son lecteur en bourrique: le coupable était là, et bien là, presque depuis le début. Sous le nez des héros et des lecteurs. Évidemment, quand on le sait... C'est tellement évident! The secret adversary, Mr Brown dans ma traduction est en plus un roman aux accents modernes, avec ses héroïnes qui n'ont pas froid aux yeux, ne manquent pas d'humour, se lancent dans le mariage comme dans une grande aventure et sont même, même, capables de faire un effort dans les grandes occasions en faisant preuve de leur bonne éducation. Tuppence à cet égard est absolument adorable en fille de pasteur sortie du droit chemin. Et que dire de ces jeunes gens qui laissent toute la place qui leur revient à leurs compagnes! Je me demande dans quelle mesure Agatha Christie dévoile dans ce roman le désir d'aventure qu'elle comblera plus tard, en tout cas, il semble qu'elle y ait projété un peu le couple qu'elle formait alors avec Archie, son époux. On trouve là tout ce qui plus tard fera son succès et rendra ses romans inoubliables: ce ton tellement british, le style, l'art de l'intrigue. S'il est resté parmi ceux que je chéris, c'est sans doute parce qu'il a fait parti des premiers Christie que j'ai lu après le traditionnel Les dix petits nègres, mais aussi parce que c'est un roman réellement attachant, léger mais prenant et surtout, drôle. Du grand art Mme Christie!

