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  • Ailleurs

     

    Olivia quitte un mari violent et l'Australie avec ses deux enfants pour se réfugier dans la demeure familiale en France. Elle y retrouve sa mère impotente, son frère et sa belle-soeur qui viennent de perdre leur enfant à la naissance. Autour du corps de ce bébé se noue un huis-clos étouffant et troublant.

    "Julia Leigh est une magicienne. Sa prose adroite diffuse une impression de contrôle serein tandis que la terre tremble sous nos pieds". C'est ce que l'on peut lire sur la quatrième de couverture, de la plume même de la grande Toni Morrisson. Et l'on ne peut qu'acquiescer. Ailleurs est effectivement un roman brillant qui met en scène l'affrontement de deux mondes: celui de deux enfants plein de vie et celui d'adultes, violent, traître, où les non-dits, les traîtrises et les frustrations créent des tourbillons de ressentiment et de souffrance rentrée. Avec sa plume douce, toute en demi-teintes, très visuelle, Julia Leigh distille à petites gouttes le malaise et se plaît à frôler la rupture. On est toujours en équilibre entre réalisme et étrangeté, dans cet ailleurs qui donne son titre au roman, en dehors du temps et dans un lieu à peine rattaché au monde. Pas ou peu de prénoms, pas ou peu d'ingérences de l'extérieur, juste la souffrance et la folie qui menace jusqu'à ce que l'acceptation de la mort permette de revenir à la vie. Sans doute ce sentiment d'étrangeté vient du regard adopté, qui est souvent celui du fils d'Olivia, un jeune garçon incapable de comprendre et de cerner les actes des adultes qui l'entourent, mais l'art de l'atmosphère que révèle l'auteur en jouant simplement sur les faits est proprement époustouflant.

     Lu dans un moment de fatigue, Ailleurs ne m'a pas transportée, mais je dois reconnaître la qualité et la force de ce roman sombre et profond. A découvrir.

    L'avis de Cathe, celui de Lamousmée, celui de Papillon, de Sylvie.

     

    Julia Leigh, Ailleurs, Christian Bourgeois, 2008, 105 p.

  • Breaking down

    Je pourrais faire passer ça pour un talent inné de l'a-propos, pour la volonté sans faille de ne pas parler avant que les lieux de perdition que sont les librairies ne soient approvisionnées en version française, mais force m'est de reconnaître que je suis juste en retard, la faute à une flemmingite aigüe, aux vacances et à un rhum. Ben oui! Et pourtant, pourtant, je l'ai lu en anglais mesdames et messieurs! Une performance que tout ceux qui connaissent mon niveau d'anglais jugeront à sa juste valeur! Une folie qui dit assez à quel point j'avais envie d'en savoir plus!

    Bref. Revenons à nos vampiresmoutons. Edward veut Bella, Bella veut Edward. Seule condition posée par notre vampire préféré pour transformer Bella, un mariage. Une demande à genoux, une bague et un consentement paternel plus tard, nos tourtereaux repartent vers de nouvelles aventures.

    Stephenie Meyer's Breaking Dawn

     

     Je ne sais pas trop quoi dire que Fashion n'ait pas déjà dit. Le moins qu'on puisse dire est que Stéphanie Meyer remplit amplement son contrat. Ce quatrième tome attendu par des hordes de fans en folie tient toutes ses promesses! Pas de spoiler ici, je ne tiens pas à mourir dans d'atroces souffrances, mais je pense pouvoir tout de même écrire que rien n'est épargné aux héros et aux lecteurs. Plutôt que de choisir une veine guimauve du genre "il vécurent heureux et chassèrent plein de pumas dans la montagne", Stéphanie Meyer surprend et brode à merveille sur le thème qu'elle a choisi, continuant par ailleurs de tirer les ficelles de ce qu'elle a mis en place dans les trios tomes précédents sans les perdre. Et quand je dis qu'elle surprend, elle surprend (même s'il y a certaines choses que j'ai senti venir ce qui m'a éviter de hurler)! Je trouve même à titre personnel que ce qu'elle met en place en terme de mythe vampirique ouvre des perspectives intéressantes. Elle n'hésite pas à parler galipette, relations familiales, amicales, tolérance tout en parvenant à garder le rythme et le suspense. Chose appréciable, on ne reste pas dans le huis-clos de la famille Cullen, mais on découvre de nouveaux personnages avec leurs pouvoirs, et d'autres que l'on connaissait moins, comme Leah, finalement bien plus attachante que ce que l'on aurait pu croire.

    L'alternance des points de vue Bella-Jacob-Bella donne une dynamique intéressante au récit et permet, avec le changement de regard sur les événements de creuser mieux la psychologie des personnages. Et ce qui ne gâche rien, Jacob fait un narrateur hilarant, fascinant, attachant et touchant. Edward est fidèle à lui-même et toujours aussi fabuleux! On a les réponses aux questions que l'on pouvait se poser, l'univers de Fascination s'étoffe et prend de l'ampleur, tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes! Seul regret sur la fin, la tension retombe un peu comme un soufflé. Ceux qui ont déjà lu sauront de quoi je parle!

     En attendant de pouvoir vérifier quelques petites choses en VF, j'ai relu les trois premiers tomes histoire de confirmer mon avis sur le tout... On ne se refait pas! Et mon avis sur le tout? Une sacrément bonne série malgré quelques grosses ficelles et un style parfois un peu trop simple!

    L'avis de Karine:), de Stéphanie, de Maijo

  • Cette bonne vieille Betsy

     

    Planète Terre, un de ces jours. Les Nods ont débarqué sur cette planète où s'agite une poignée de bestioles bizarres dont l'intelligence ne casse pas trois pattes à une Cocop. Désireux de faire de le bonheur de l'humanité, les extraterrestres vont commencer à se mêler des affaires des hommes avec bonté, honnêteté et abnégation... Enfin, c'est ce qu'ils disent.

    Oh que voilà une lecture sympathique, bourrée d'humour, de références, d'ironie corrosive et d'un sens du joyeux bordel tout à fait satisfaisant! Si, si, je vous jure! Guillaume Suzanne, sur un format court, offre une histoire complète, complexe et savamment menée de bout en bout. Rien de neuf sur la planète SF, mais un renouvellement sympathique et agréable des conventions du genre, de jolies inventions et des personnages hauts en couleur. La Terre telle qu'il l'imagine est transformée en un espèce d'enfer où des entités omniscientes et omnipotentes font le bien. En tout cas, ce qu'elles estiment être le bien: poubelles intelligentes pour le tri, réglementation sévère de la circulation, éradication pure et simple du tabac, il ne reste plus grand chose pour s'amuser de l'avis de la population! Finalement, se voir amener sur un plateau le moyen de résoudre tous les problèmes enlève du piquant à l'existence. Il ne reste guère que quelques petits complots à l'occasion, si tant est qu'un complot puisse être un vrai complot dans ces conditions, une ou deux, ou quelques millions de morts étranges... Car nos braves aliens ne sont pas aussi gentils et désintéressés qu'ils veulent bien le faire croire, ce que prouve amplement la chute de l'histoire, amère et violente.

     

    On s'interroge donc entre deux sourires, un éclat de rire et un noeud à l'estomac sur le libre-arbitre, le dirigisme, la manipulation.

     

    L'avis de Fashion, celui de Lucile, de Brize et de Chimère. Une critique sur Scifi Universe.

     

    Guillaume Suzanne, Les poubelles pleurent aussi; Griffe d'Encre, 2008, 75 p. (4/5)

  • Le fleuve Shinano

     

    Yukié Takano est belle, belle comme sa mère qui s'est enfuie après l'avoir mise au monde, lascive comme sa mère qui l'a conçue dans l'adultère, libre et dure comme peu de femmes le sont dans le Japon du début du 20e siècle. Ses amours vont être à l'image du Shinano, ce fleuve qui traverse sa région natale: violents, tourmentés et imprévisibles.

    Adapté d'un roman de Hideo Okazaki, ce manga en trois tomes de Kazuo Kamimura et Okazaki est une petite merveille graphique et poétique.

    Ce n'est pas tant le scénario lui-même qui m'a marqué, que le dessin. Sobre, clair, il prend toute son ampleur dans des planches sur pleine page d'une rare beauté. On se sent basculer dans les paysages où se déroulent les aventures de l'héroïne, on reprend sa respiration avant de replonger dans les affres sentimentaux de la jeune femme. La métaphore du fleuve représentant la vie avec ses crues, ses pièges, ses tourbillons prend vie avec les représentations du Shinano. Avec ce dessin, le récit prend toute son ampleur et s'épanouit. Des poèmes s'intègrent aux planches, des extraits de lettres aussi. Un peu comme une voix off dans un film qui fait entendre la voix de personnages superbes.

     C'est si beau qu'on en oublie presque le fond de l'histoire, le parcours amoureux de cette jeune femme hors du commun. Yukié est une sorte de fleur véneuse qui fait le malheur des hommes qu'elle croise comme eux font le sien. Ce qu'elle cherche dans leurs regards, dans leurs étreintes, elle ne le trouve jamais et fuit toujours plutôt que de perdre sa liberté. En faisant cela, elle se refuse paix et tranquillité, et sombre de plus en plus profondément dans un enfer qu'elle a elle-même créé. Elle se perd, et se condamne à être rejetée par une société sévère. C'est ce parcours amoureux qui se révèle être la faiblesse de l'oeuvre finalement: on s'imprègne au premier tome de l'histoire de cette toute jeune fille, avant de se lasser petit à petit de ses aventures et mésaventures de femme fatale puis de reprendre le fil dans un troisième tome, plus sombre et amer. Autant sa personnalité peut apparaître comme complexe, et les thèmes traités au travers de sa vie intéressants (crise économique, morale sociale, prostitution et vie maritale), autant à un moment, vient un sentiment de stagnation: à force de répétition, le scénario perd malheureusement de sa force.

    Reste malgré tout ce dessin fabuleux et la paix teintée de mélancolie que l'on ressent en refermant le dernier tome.

     

    Un avis sur Critique BD, la critique de Krinein par Juro.

    Kazuo Kamimura et Hideo Okazaki, Le fleuve Shinano, t. 1 à 3, Asuka, 2008

  • Si tu ne vas pas à Londres, Londres viendra à toi!

    Ma vie est atroce. Jugez plutôt: non seulement je suis en vacances, mais en plus, je trouve sur le paillasson familial en rentrant de la mer un colis qui me fait de l'oeil! Si!! Je vous jure! Il m'a regardé droit dans les yeux en me disant: "je suis à toi"! Comment diable aurais-je pu résister et le laisser là seul et perdu? Je l'ai bien évidemment pris sous mon bras!

    Tout ça pour dire que recevoir un colis swap en vacances, c'est du bonheur pur! En plus, soigneusement et admirablement (quoi qu'elle en dise) emballé par Chimère aux couleurs de Sa Royale Majesté! Regardez moi ça!

     

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    On ose à peine envisager d'y toucher. Enfin, l'espace d'une milliseconde avant de se jeter joyeusement sur le paquet, d'envoyer tout aussi joyeusement voltiger le joli papier, et d'ouvrir le couvercle de la boîte aux trésors!

     

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    Pleins de paquets alléchants bien emballés pour que le plaisir soit complet (oui, j'aime arracher le papier cadeau)!

     

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    Et un contenu mirifique devant lequel j'ai trépigné comme une gamine!
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    De quoi fabriquer des scones, du thé pour tremper les scones, un cake au whiskey que je couve d'un oeil jaloux et que je vais planquer histoire qu'il ne disparaisse pas mystérieusement (on ne sait jamais, vu le nombre de paires de chaussettes qui disparaissent mystérieusement dans cette maison et le tragique destin des plaquettes de chocolat, le sort d'un cake au whiskey peut être dramatique), une tasse Darcy dont je suis d'ors et déjà folle (un Darcy, what else?), des barettes (ça m'évitera d'en acheter la prochaine fois que je déciderai dan un élan fou de girlitude de me réconcilier avec ma brosse à cheveux), de la musique pour accompagner ma lecture et last but not least, Mrs Palfrey, Hôtel Clarement d'Elisabeth Taylor, un auteur que je voulais lire depuis un moment, et un polar de Ken Bruen sur lequel je lorgnais!!

     

    Merci Chimère! C'est un sacrément beau colis qui m'a donné la patate pour le reste de la journée!

    Merci à Ys pour l'organisation de ce London Swap! Une superbe idée et une organisatrice sans faille!

     

    Et puis parce que je suis gentille (mais si), une petite photo de la mer!

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