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  • Du whooper et de Bubulle

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    Où l’on retrouve Lisbeth dans de sales draps, Mikael en pleine enquête et où le tranquille petit monde suédois laisse place à un univers où mafia, secrets d’Etat, et complots ont la part belle.
     
    Inutile de résumer plus avant le deuxième tome de la trilogie Millénium, le phénomène à côté duquel il est difficile de passer depuis quelques mois.
    A tort ou à raison, je ne me prononcerais pas sur la question, mais en tout cas, je n’ai pas boudé on plaisir. Plaisir de renouer avec deux personnages que j’apprécie. Plaisir d’en apprendre plus sur Lisbeth Salander la mystérieuse. Même si j’aurais apprécié d’en savoir moins et moins rapidement sur ce personnage haut en couleur. C’est un personnage intriguant cette Lisbeth. Tour à tour attendrissante, agaçante, effrayante. Un personnage tout en brisures qui surprend au moment même où l’on pensait l’avoir cernée. Par contre, rien à signaler du côté de super-Mikael, fidèle à lui-même et d’Erika Berger (que je n’aime guère).
    En tout cas, Larsson sait entretenir le suspense tout au long de son roman avec un certain brio. Mais je qualifierais le tout de thriller plus que de roman policier à mon avis, tant l’enquête de police n’est finalement que la part congrue de l’ensemble (à mon humble avis en tout cas).
    Abordant le thème difficile des trafics de femme et de la prostitution dans un des pays d’Europe dont la législation est la plus restrictive en la matière, Stieg Larsson montre à quel point la loi ne change pas toujours les mœurs, surtout quand ceux qui sont censés l’appliquée sont les premiers à l’enfreindre. On se rend compte que cette société si souvent citée en exemple n’est pas exempte des tares et problèmes de toute société humaine. Un peu de politique, beaucoup de rebondissements, aboutissent de nouveau à une fin en forme de point d’interrogation qui laisse le pauvre lecteur sur sa faim et avec l’envie pressante de savoir ce qu’il se passe après la page blanche ! Bravo monsieur Larsson.
     
     
    Stieg Larsson, La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, Actes Sud, 2006, 652 p.
  • Quand hurle le loup

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    Me voilà devant vous avec un classique du genre. Pour vous donner un ordre d’idée, ce manga de plus de 8000 pages s’est vendu à plus de 8 millions d’exemplaires au Japon !
     
    Petit résumé : Itto Ogami était un homme respecté, le Kaishakunin du Shogun, chargé d’abréger les souffrances des condamnés au suicide. Mais un complot lui a fait tout perdre. Refusant sa condamnation, il part sur la voie de l’assassin et de la vengeance accompagné de son fils Daigoro.
     
    Le point de départ est surprenant : un père assassin sans scrupules, sabreur hors pair poussant le landau de son fils sur les routes du Japon. Le loup et son petit. Car l’enfant, loin d’être un poids mort pour son père participe aux combats, sert d’appât, observe et soutien son père avec une innocence d’autant plus poignante qu’elle est pervertie.
    Chaque assassinat, chaque combat est un chapitre de l’histoire de ce duo. Mais si la part belle est donnée aux combats, on découvre aussi petit à petit ce qui a poussé Itto Ogami à cette carrière, la raison pour laquelle il élève son fils dans le sang et la violence. Sa quête est celle de la vengeance. Ce qu’il veut par-dessus tout, c’est restaurer l’honneur bafoué de son clan. Et pour cela il a son art du sabre presque surnaturel, et un sens aigu de la stratégie.
    A cet égard, les scènes de combat sont graphiquement très réussies. Parfois difficiles à suivre, mais le mangaka Kojima parvient à restituer la vitesse, la violence des coups et des mouvements de manière assez éblouissante.
    Paradoxalement, on s’attache au père et à son fils, malgré la violence froide, malgré la cruauté. Sans doute parce qu’on apprend à les connaître petit à petit.
    Mais le plus intéressant reste le tableau du Japon qui s’élabore au fur et à mesure du récit. Les combats, les assassinats permettent une description précise de l’organisation sociale et économique, des pratiques religieuses, des notions d’honneur. Des textes d’introduction et de conclusion donnent des indications historiques précises et utiles pour un lecteur parfois un peu désarçonné.
     
    J’en suis au 6e tome avec l’envie pressante de continuer.

  • Un an déjà!

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    Un an déjà que par un jour de profond ennui j'ai cliqué sur le petit bouton... Un an de rencontres, de fous rire, de sorties, de swaps, d'échanges enfiévrés, de cinémas, de gâteaux. Un an dans un univers que je n'aurais jamais cru aussi riche, aussi solidaire et aussi réel.

    Un an qui je l'espère va devenir deux, puis trois...

  • "Enchanté", dit l'ours

     
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    Ivan découvre un jour au cœur de la forêt ukrainienne une jeune fille endormie sur un autel. Terrifié par le lieu et la présence étrange qu’il recèle, il prend la fuite mais ne pourra jamais totalement oublier cette vision. Au point que des années plus tard, étudiant en anciennes langues slaves et en contes, il revient. Il revient et trouve bien la belle endormie. Mais il ne fait pas bon oublier que derrière les contes se cache toujours un brin de vérité. Car embrasser sa belle va le projeter mille ans en arrière dans un monde où la magie n’est pas un vain mot et ou ma sorcière Baba Yaga menace de sa mauvaiseté le petit royaume de Taïna. Contraint au mariage avec la princesse, errant dans un monde dont les codes lui sont inconnu, Ivan va devoir comprendre et sa battre.
     
    Le moins qu’on puisse dire c’est qu’Orson Scott Card est un sacré conteur. Pourtant, le principe de départ n’est pas forcément très enthousiasmant : un jeune héros plutôt mignon embrasse la belle au bois dormant et se retrouve au 9e siècle. Certains en ont fait Les visiteurs, d’autres en font un exercice assez magistral.
    Orson Scott Card réutilise un certain nombre d’éléments de contes traditionnels juifs et slave avec une liberté qui rend le tout plutôt réjouissant. Outre la découverte d’un folklore que je connaissais un tout petit peu, j’ai aussi eu le plaisir de rire. La Belle au bois dormant se révèle être un princesse belle comme le jour certes, mais aussi courageuse, un brin acariâtre, assez solide pour faire les moissons comme tout le monde et chrétiennement prude. Le prince charmant débarque tout nu chez son futur beau-père, n’arrive pas à tenir une épée et se demande comment planquer les précieux manuscrits qui pourraient lui permettre de devenir un chercheur connu. Et je ne vous parle là que des personnages principaux ! Baba Yaga est moche et méchante mais très maligne et abominablement cinglée, son époux (sous contrainte) est le dieu de l’hiver lui-même et travaille à contrarier une épouse qu’il ne peut pas ne pas aimer, sortilège aidant. Quand au petit peuple, il cultive son blé, potine à tout va et tente de défendre son monde. Le tout a un effet assez comique. Mais en même temps, Card sait introduire le suspense à travers les enjeux des premiers pas d’Ivan dans ce monde, ses amours compliquées avec la princesse. C’est assez attendrissant ces deux grands enfants qui s’aiment mais qui n’arrivent pas à se le dire. En plus de tout ça, la réflexion de fond sur la rencontre des cultures, le regard que l’on porte sur un Autre dont les habitudes et les coutumes sont différentes est plutôt bien menée. Et le rappel du fait que les contes de fée, les traditions populaires et orales (retranscrites certes, mais orales au départ) ont toujours un fond de vérité ne peut que faire du bien.
     Du rire, de l’action, de la cervelle que demande le peuple !
     
     

    Orson Scott Card, Enchantement, Points fantasy, 2007, 576 p.