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  • Seule Venise - Claudie Gallay

    seule_venise.jpgVenise en décembre, une pension. Un lieu comme un autre pour lêcher ses blessures après une rupture. Quitte à y retrouver le goût de vivre au gré des rues et des canaux de la ville, au gré des rencontres qui, parfois, font renaître le désir quand on le croyait mort.

    A se demander s'il est possible de résumer proprement et sobrement Seule Venise. Ou alors en style télégraphique? Venise - stop - Coeur brisé - stop - Joue aux échecs - stop - Libraire - stop. Pas plus convaincant: Seule Venise ne se raconte pas, parce qu'il ne s'y passe pas grand chose: une femme s'y rend comme pour s'y enterrer, elle y retrouve le goût de vivre. Entre ces deux moments, il y a la plume de Claudie Gallay, sa manière de décrire Venise qui donne l'envie immédiate d'aller se perdre à Torcello ou dans les ruelles de la ville, il y a ces personnages dont elle croque les amours malheureuses et les choix avec une certaine finesse. Au sein de la pension de Luigi, tous les moments amoureux ont rendez-vous: le fusionnel des débuts, le brisé, celui qui renaît de ses cendres, les prémisses... Mais ce n'est finalement pas cela qui m'a touchée. Au contraire même. J'ai suivi avec un intérêt mitigé, voire par moment un peu de lassitude la renaissance de cette femme, restant en surface de son histoire comme de celle du prince ou de Carla et Valentino. Pour moi, tout cela a sonné un peu trop "construit", trop évident. C'est Venise que j'ai aimée dans ces pages, son atmosphère sereine qui peut se faire pesante, la neige, l'humidité de ses murs, ses couleurs, décor parfait pour des histoires d'amour un peu tristes et la note d'espoir qui résonne tout à la fin.

    Lucie, Emeraude, Anne, Sylvie, Marie dont je partage en grande partie le ressenti, et bien d'autres...

    Gallay, Claudie, Seule Venise, Actes Sud, Babel, 2005, 302p., 3/5

  • Muse - Joseph O'Connor

    muse.jpgElle est belle, talentueuse, pauvre et actrice. Il est l'un des plus grand dramaturges irlandais. En 1907 à Dublin, John Synge rencontre Molly Allgood. Cinquante ans plus tard, elle se souvient de cet amour hors norme qu'ils ont partagé, de celui qu'elle n'a jamais pu oublier.

    "Alors il marche, et il marche avec ses vieilles bottes abîmées, et elle marche à ses côtés, par temps de pluie ou de canicule. Ils sont presque toujours côte à côte, rarement face à face, et leurs empreintes sur la plage forment de gracieuses parallèle qui ne se rencontrent guère."

    Voilà qui résume bien à mon sens l'histoire de Molly et de John, marchant ensemble sans parvenir à se rencontrer réellement, séparés par un milieu, par une éducation, par leurs aspirations et pourtant unis. Bien sûr Joseph O'Connor précise dans sa postface que les biographes le détesteront, que ce n'est pas dans son texte qu'il faut chercher à connaître le dramaturge. Mais pour moi qui ne le connaissais guère que de nom, et qui ne savait même pas l'existence de Molly Allgood, je dirais que ce n'est pas John Synge qui est important, mais ce que l'auteur fait de lui, fait de cet amour teinté de douleur, d'amertume, de bonheurs intenses brisés par l'incompréhension. Plus que tout, ce n'est pas John Synge qui est important mais Molly, merveilleux personnage qu'on découvre vieille actrice déchue, et jeune femme pleine de fougue et de passion traçant son chemin dans une Irlande puritaine. A travers eux, c'est l'Irlande qui se dessine, puritaine, marquée par la famine et l'émigration, le mépris, la famine. Il y a des pages merveilleuses sur l'amour, la vie, le théâtre et l'écriture, un souffle qui ne se dément pas jusqu'à la dernière page et qui laisse le coeur serré en abandonnant Molly sur cette lettre d'amour qui la résume toute et qui résume sa vie marquée par cet amour que, dit-on, on ne connaît qu'une fois et qui l'a tout à la fois soutenue et détruite.

    C'est un roman dont la finesse dans l'analyse des sentiments humains, dont la construction admirable m'ont laissée enchantée, un petit bijou qui plonge au coeur des atermoiements amoureux et qui offre une scène magnifique et tragique aux deux amants maudits. Indéniablement à découvrir.

    "Toute notre vie, nous livrons bataille dans les fers de nos mères. Mais même les chaînes produisent de la musique."

    Lili Galipettes sur Chroniques de la rentrée littéraire, Val, Cuné dont je partage totalement l'avis,

    O'Connor, Joseph, Muse, Phébus 2011, 258p., 5/5

  • Votre mission, si vous l'acceptez...

    Ce n'est pas qu'on n'aimerait pas garder une glamourous aura de mystère, mais étrangement, au bout de quatre et quelques cacahuètes de blog, on dévoile deux trois petites choses. Et je vous accorde qu'ouvrir une annexe au nom pour le moins mystérieux de La cuisine du Terrier, voire pousser des grands cris énamourés non pas pour un kilt (le contenu, pas le contenant, soyons clairs, je ne veux pas être accusée de kiltophilie) mais pour de délicieuses petites japoniaiseries, aide à conserver la sus-mentionnée aura de mystère délicatement éthérée.

    Bref.

    Je m'égare.

    Et je ne veux pas entendre de "comme d'habitude" sinon ce ne sera pas moldave crytpo-médiéval, mais pire.

    Non mais.

    Bref.

    Avec tout ça, je n'avais pas encore poussé de grand cri d'amour en direction de la perfide et néanmoins goûteuse albion (non, non, je ne veux pas entendre l'inverse, sinon je vous implique dans ma tentative de christmas pudding), et plus précisément dans celle de Jamie Oliver, le désormais fort connu chef. Il faut dire qu'avec toutes ses activités et surtout avec ses livres de recettes souvent faciles, alléchantes et délicieuses, il a tout fait pour faire des émules. Mes papilles par exemple.

    Du coup, savoir que sortait son dernier opus 30 minutes chrono a provoqué chez moi un cri perçant (oui, quoi? Une remarque à faire?) encore que mélodieux. Qui est parvenu jusque chez Hachette Pratique qui a adorablement accepté de faire jouer mes bien-aimés lecteurs pour leur faire remporter pas moins de cinq exemplaires de 30 minutes chrono.

    Et ce n'est pas pour dire, mais le contenu est très, mais alors très alléchant.

    Je développe?

    Je développe.

    6a00d8341c676f53ef015434d6a45c970c-800wi.jpgAprès un petit récapitulatif des accessoires indispensables et un topo décomplexé sur la meilleure manière de ne pas d'arracher les cheveux en cuisine, il attaque avec un concept plutôt sympa pour les pressés: un repas complet en 30 minutes chronos. Et attention, pas pâte au beurre hein! Lui, c'est plutôt  rigatonis à la Trapani, trifle au limoncello, pizza de tricheur, tourte filo aux épinards et à la feta, palets de poissons à la suédoise, moules Bloody Mary, brownies, tarte banoffee et j'en passe. Le tout assaissoné de photographies qui donnent aussi sec envie de filer en cuisine. Je n'ai pas eu le temps de passer au test grandeur nature, mais les explications pas à pas sont claires, suffisamment détaillées pour permettre aux débutants aux fourneaux de s'y retrouver, tout en donnant des trucs et astuces sympas. Bref, j'aime beaucoup et je sens qu'il ne va pas rester très longtemps aussi beau et propre qu'actuellement.

     

    A ce stade des opérations, j'entends poindre quelque chose qui ressemble à komenkonfainonmaiscestpasvraidebavardercommeça...

    C'est là que le titre de ce billet prend tout son sens. Imaginez... Imaginez que votre personnage préféré, héros ou héroïne se retrouve dans la panade. Son ou sa, ou la chose qui est chère à son coeur vient de lui passer un coup de fil: arrivée imminente, trente minutes. Et attention, la chose, ou le, ou la bien-aimée a les crocs. Grave.

    Une tornade menace, aucun moyen de se faire livrer des sushis, ni même une pizza. Autant dire que la civilisation vacille sur ses bases.

    Mais heureusement, au héros, à l'héroïne, ou à la chose rien d'impossible. A l'aide de son coruscant courage, d'un paquet de pâte et de saumon, ainsi que de ce qui reste au fond de son placard/frigo/autre lieu de stockage, c'est un délicieux festin qui va voir le jour en trente minutes chrono.

    Votre mission si vous l'acceptez va donc être de me décrire ce menu, entrée, plat et dessert. Il va sans dire que le nom des plats peut être aussi compliqué que vous le souhaitez et que je souhaite savoir de quelles pages sort votre héros, chose ou héroïne d'amour.

    Quatre exemplaires seront attribués par tirage au sort aux courageux qui me feront un menu, un exemplaire tiré au sort pour les paresseux qui auront répondu à cette horriblement complexificoalambiqué question: chez qui diable le vendredi est-il jour de pêché de gourmandise? (On me souffle qu'il y aurait comme un indice qui se balade dans le coin.)

    Fin des participations le 17 septembre!

    Et au passage, allez donc jeter un oeil ou deux sur le site en français lancé pour l'occasion!