
Un recueil de nouvelles, un court roman, et à chaque page le même enchantement. Claire Keegan est une orfèvre au talent immense.
Il est impressionnant de voir avec quelle économie de moyen, avec quelle sensibilité elle capte les moments cruciaux où une vie bascule. Dans Les trois lumières, c'est le moment où une enfant découvre qu'une autre vie est possible que celle que lui offrent un père indifférent et une mère débordée par sa famille nombreuse. Par petites touches, elle brosse la confrontation avec un autre univers, la prise de conscience des failles des adultes, de ces failles qui parfois font aimer plus fort.
Quant à L'Antartique, chaque nouvelle est un bijou, et je ne peux pas affirmer en avoir aimé une plus qu'une autre. Que le récit tourne autour d'une femme qui se brûle les ailes pour avoir voulu qu'un souffle d'aventure traverse sa vie, d'un père qui a perdu son enfant, de la folie d'une mère, d'une vieille fille, c'est toujours le même enchantement, la même plume tout en finesse qui décrypte avec justesse les rapports humains, déploie une atmosphère, une intrigue par petites touches subtiles et fait se cotôyer toute la palette des sentiments et des désespoirs jusqu'à rendre le résultat criant de vérité, parfois dur à couper le souffle mais...juste parfait.
Deux coups de coeur coup sur coup.
A noter L'Antartique sort en poche chez 10/18 le 15 septembre.
D'une berge à l'autre, Cathulu, Cuné, Lucie qui donne tout plein de liens...
Keegan, Claire, Les trois lumières, Sabine Wespieser, 2011, 108p., 5/5
Keegan, Calire, L'Antartique, Sabine Wespieser, 2010, 251p., 5/5
Bien des légendes courent sur cette Tour Ecarlate qui domine un petit village au coeur de l'Empire de Grif', mais aucune n'approche la réalité de cette guilde qui au sein de ces murs comme dans d'autres tours consacre ses forces aux Phénix. C'est là que Januel a trouvé refuge. Jusqu'au jour où son talent lui vaut d'être choisi pour faire renaître le Phénix de l'empereur et le met au centre d'une guerre sans merci contre la Charogne, royaume des morts qui veut rien moins que conquérir le monde des vivants...
J'ai déjà du, si ma mémoire ne me joue pas des tours, avouer mon amour de la plume de dame Agatha, son art de l'intrigue, ses oeuvres de jeunesses... Et sa vie aux côtés de son second époux, Max Mallowan, qu'elle accompagnera sur les chantiers de fouilles (lisez le merveilleux La romancière et l'archéologue si ce n'est pas déjà fait, hop, hop!). Mais trève de bavardage, si Agatha Christie est une amazone et si elle a bien vadrouillé en Orient, ce n'est pas d'elle dont il est question ici mais de la non moins merveilleuse, et bien moins connue Jane Dieulafoy. En voilà une de femme extraordinaire! Romancière, archéologue, photographe, journaliste, elle aura suivi son époux sur les champs de bataille comme sur les routes et les fouilles et gardera toute sa vie l'habitude de se vêtir en homme.
politiques, religieuses, de la violence comme de la beauté des paysages, des accueils chaleureux, des merveilles architecturales. Ce journal est infiniment riche, mêlant l'aventure à des analyses historiques, sociologiques, politiques. Le plus intéressant à mon sens dans tout cela reste de pouvoir découvrir la voix d'une femme qui, si elle brise certaines règles et fait preuve d'une indépendance certaine reste attachée à des valeurs et des préjugés qui la font réagir parfois étrangement à l'univers perse et lui font avaler d'autres choses sans qu'elle se montre plus choquée que cela. Je suis curieuse de découvrir la
Margaret Mackenzie a toujours vécu dans l'ombre de ses frères, jeune fille puis jeune femme invisible jusqu'à ce qu'à trente-cinq ans, elle hérite soudainement d'une petite fortune. Et que tout aussi soudainement, les prétendants se bousculent au portillon...