Lorsque Sophie, l'ainée de trois soeurs, croise le chemin de la Sorcière du désert, c'est pour elle le début d'une aventure qui va l'amener à investir le château du terrifiant magicien Hurle, à terroriser quelques araignées, apprivoiser un démon du feu, le tout, pour le meilleur et pour le pire.
C'est un article sur les femmes en fantasy publié sur le site Elbakin qui m'a fait me souvenir que le superbe desin animé de Miyazaki, Le château ambulant est une adaptation de ce classique de la littérature de jeunesse anglo-saxonnes. C'est peu de dire qu'aussitôt pensé, aussitôt fait, je me suis procuré l'objet de ma convoitise!
Les aventures rocambolesques de Sophie sont rondement menées, haletantes parfois, portées par des personnages plus ambivalents qu'il n'y paraît au premier abord. Ils ne sont pas méchants, ou gentils, mais un peu perdus, un peu lâches, un peu courageux, un peu soupes au lait. Il y a bien sûr la méchante sorcière qui provoque tous les rebondissements, mais même elle finalement, est surtout une victime. Diane Wyne Jones amène petit à petit à regarder au delà des apparences: c'est ce que symbolise le personnage de Sophie, transformée en vieille femme par vengeance. Cette transformation va l'obliger à mieux regarder autour d'elle et en elle, à se méfier de ce que disent les convenances et les traditions.
Diane Wyne Jones parvient à emprisonner gentiment son lecteur dans son château qui ressemble à une cheminée et qui court dans les collines, poursuivi par un épouvantail enchanté, porte ouverte sur des univers parallèles. On voit avec plaisir les héros sauter d'un port de pêche à une capitale en passant par un jardin enchanté, le pays de Galles,... enfiler des bottes de sept lieux, papoter avec un crâne qui claque des dents.
L'avis de Lilly, celui d'ActuSF.
Et pour la route, un extrait de ce merveilleux dessin-animé, tellement magique que ça en devient indécent.