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  • *Soupir* Ahhhhhhhhh, Jamie......



    Blogueuse, encore suffisamment en forme pour courir par monts et par vaux, nerfs solides, cherche jeune homme, la vingtaine, équipé d’un kilt, d’une épée rouillée mais pas trop, se prénommant Jamie de préférence. Pas sérieux s’abstenir.

     

    Ben quoi !! Je voudrais bien vous y voir moi avec toute cette pression subie de la part de notre glamourous blogueuse herself, ses soupirs, ses regards ardents à la seule mention d’un kilt, ses plaidoyers vibrants !! J’ai fini par craquer : la chair est faible, la LCA encore plus, et quand la providence (ou le petit diablotin sur mon épaule) a mis sur ma route le premier tome de cette série maintenant intergalactiquement connue qu’est Le chardon et le Tartan, je n’ai pas pu résister !

    Et bien m’en a pris : Jamie est définitivement entré au panthéon de mes héros littéraires, à côté de F.D. et de quelques autres ! Il est beau, il est intelligent, il est macho, il est… Jamiesquement glamour même couvert de boue et d’autres trucs crades !  Je ne m’étendrais pas sur le reste de ses compétences, allez donc vous faire une idée ! Et ne venez pas m’accuser si vous rougissez en gloussant stupidement à certains passages !

     

    Ceci étant dit, Diana Gabaldon offre un premier tome fort sympathique : plutôt bien écrit, mené tambour battant, passionnant malgré un début qui pouvait laisser craindre le pire. Une infirmière bascule de 1945 à l’Ecosse du 17e  suite à sa collision avec un cercle de cailloux dressés dans les landes du village où elle passe ses vacances avec son époux. Oui. Et pourtant, l’auteur joue avec habilité sur le décalage temporel et le choc culturel que subit son héroïne. Elle y ajoute une bonne louchée d’aventures et de batailles, un méchant très méchant, de l’humour, une héroïne au caractère bien trempé, des cavalcades et des fuites effrénées, quelques dagues et autres objets contondants. De quoi largement remplir un roman divertissant, agréable et finalement assez enthousiasmant !

     

    Je lorgne d’ailleurs dangereusement sur le tome 2 !

     

    L’avis de Fashion dont c’est entièrement la faute !  

    Diana Gabaldon, Le Chardon et le Tartan, Presses de la Cité, 2003, 647 p.

  • Les minutes heureuses

    Je n'ai déjà que trop de retard!! Seulement deux textes pour mon petit défi de l'été! Les deux participantes ont d'ors et déjà gagné un paquet de gourmandises maison et une surprise qui leur seront envoyées!!

    De la plume d'Erzébeth

    Le train arrivera dans douze minutes; il s'agit de ne plus perdre de
    temps, de s'engouffrer dans les toilettes vacillantes, de monopoliser
    l'espace réduit sans se préoccuper de ceux qui tentent d'ouvrir la
    porte, de l'extérieur.
    Un coup d'œil dans la glace pour se concentrer sur l'essentiel. Du
    fard à paupières doré pour faire briller les yeux, une touche de
    parfum dans le cou. Ne pas oublier de démêler les cheveux; ils sont
    toujours plus blonds quand ils sont coiffés. Le train arrivera dans
    dix minutes et le cœur bat fort, je voudrais descendre aux portes de
    la ville, fuir et rentrer chez moi mais le conducteur risque de ne pas
    être sensible à mes plaintes. Il faut sortir de ces toilettes où je ne
    peux pas me cacher éternellement, il faut attraper le sac de voyage et
    respirer, surtout, ne pas oublier de respirer.
    Mes mains tremblent autant que le train quand une voix annonce
    l'entrée en gare, les passagers commencent à descendre, je les suis,
    je n'ai pas le choix, j'avance parmi eux jusqu'à ce que je croise sa
    silhouette qui m'attend au bout du quai, son regard m'aide à oublier
    mes craintes, il me sourit et à cet instant précis, le reste du monde
    n'existe plus.

    De celle d'Yspadadden

    Du temps volé au temps, toutes ces heures qui s’envolent

    De secondes en minutes nous tisserons notre bonheur

    Loin des yeux, loin des leurs.

    Furtifs enlacements, étreintes cachées

    Seules regardent les aiguilles trop pressées

    Près de nous, cette ardeur.

    Pour une minute heureuse, combien de tourments

    A l’aune de mon amour

    C’est je t’aime à chaque instant. 


    Et puis de moi, parce qu'après tout, il était temps que j'essaie!

    La chaleur. Toute la journée le soleil a écrasé le monde alentour. Pierres, arbres, hommes, personne n’a résisté. Toute la journée la tension est montée, les regards se sont faits lourds, les silences trop denses, les soupirs perceptibles. A cette heure où les corps et les esprits se font douloureux de fatigue, enfin la mer. Une crique isolée, des galets blancs. Le maquis autour. Verts intenses contre bleu incendiaire dans la lumière encore écrasante. Je laisse enfin tomber mes vêtements moites, savoure le souffle du vent sur ma peau. Un pied, deux dans cette eau limpide et tiède. Le glissement de l’eau, s’éloigner des bruits, des voix. Et enfin, l’apaisement face à l’horizon, l’odeur de la terre encore, le chant des cigales.

  • La part du loup

    Hier soir j'ai rêvé, j'ai frémi, j'ai tremblé, je sursauté. Hier soir j'ai été au cirque! Si, si, ce n'est pas une blague!! Mais attention, pas le cirque traditionnel avec les clowns à gros nez et les numéros d'animaux dressés! Aérien, fin, alternativement violent et tendre, le spectacle raconte sans paroles les relations humaines, la part sombre qui est en chacun de nous, la naïveté, la tendresse et la découverte de soi et des autres.



    Au trapèze, à la corde, au mat chinois, en équilibre sur un fil, dansant au sol ou jouant de divers instruments, les 9 élèves de la promotion dégagent une énergie et un bonheur communicatifs!

    Ils sont à La Villette jusqu'au 16 août.

  • Lady Snowblood

     

     

     


    Emprisonnée à vie Osayo n’a qu’une idée : concevoir un enfant pour tuer ceux qui ont assassiné son époux et son fils avant de la violer. Lorsque Yuki vient au monde son destin est tracé : elle sera l’instrument de la vengeance de sa mère, lady Snowblood tueuse émérite.

     

    Et voilà un nouveau classique du manga !! Publié pour la première fois en 1972, Lady Snowblood a le même scénariste que Lone wold and cub dont je vous ai déjà parlé ici (je suis bloquée au tome 13, et harcèle la bibliothèque pour avoir la suite). Il a inspiré Quentin Tarantino pour le film Kill Bill. Un film que j’adore ! C’est vous dire si je me suis jetée sur le premier tome quand le hasard l’a mis sur ma route ! Et pour situer le niveau, j’ai acheté le deuxième, incapable d’attendre plus longtemps pour connaître le destin de Yuki !


     




    Mais foin de ces considérations oiseusement personnelles ! Passons à la forme et au fond ! Lady Snowblood est comme Lone wold and cub construit sous forme des petites histoires qui se suivent de manière plus ou moins chronologiques et qui permettent petit à petit de découvrir Yuki, ses talents et sa personnalité. On la voit accomplir un à une des contrats, utilisant l’argent et l’influence ainsi gagnés pour se rapprocher de ses proies. Même si les structures des histoires sont relativement répétitives, il y a toujours un élément, un personnage, un événement qui créent la surprise et font déraper l’intrigue. Le trait clair et précis permet d’apprécier au mieux les aventures de l’héroïne et de profiter de décors détaillés. Ceci dit, si ce manga est réservé à un public averti ce n’est pas pour rien. Cette histoire de vengeance est d’une rare violence : les scènes de combat et de massacre sont fréquentes et parfois assez difficile. D’autant qu’il n’est pas rare que le sexe y soit mêlé : que les femmes soient victimes, que Yuki l’utilise comme arme ou qu’elle ait à s’enfoncer dans l’univers de la prostitution, chaque histoire comporte son lot de scènes du genre. Bien que ce ne soit pas vulgaire, les âmes sensibles devraient à mon avis passer leur chemin ! Je m’explique : Lady Snowblood donne aussi une leçon sur le Japon de l’ère Meiji. On y aperçoit des pages d’histoire politique comme d’histoire des mœurs. Et il faut bien dire qu’au Japon comme ailleurs, le sexe était appréhendé de bien des manières ! Mais ce n’est cependant pas le seul aspect de la culture nippone qui soit abordé, et on peut apprendre ainsi par la bande bien des choses !

     

    Quand au personnage lui-même, il est fascinant : au premier abord, Yuki paraît froide, voire insensible. Imperturbable quelque soit la situation, elle fait preuve d’une maîtrise d’elle-même presque psychotique. Puis, petit à petit, on voit apparaître l’enfant blessée, la jeune femme perdue sous la carapace. Un être qui fait preuve de compassion, d’un sens moral étrange certes, mais de sens moral. C’est donc un personnage bien moins monolithique que ce que l’on pourrait penser : oscillant entre folie et lucidité, soif de vengeance et volonté de vivre, talent de tueuse et fragilité.

     

    Je m’arrêterai là et vous conseillant vivement ce classique en deux tomes seulement, ce qui mérite d’être noté !

     

    Kazuo Koike, Kazuo Kamimura, Lady Snowblood, Kana Sensei.

    Tome 1 Vengeance sanglante

    Tome 2 Qui sème le vent récolte la tempête


     

  • A vos dictionnaires!!!


     

    Vladimir a  voulu fêter à sa manière la naissance du tout petit riquiqui duc Ivan avec un poème ! Un poème plein de V et rimes en vlan ! Un poème que le grand-duc n’a pas du tout, mais alors pas du tout apprécié ! Résultat : tous les mots en v sont purement et simplement interdits et la police spéciale de Répression du V créée !

    Seulement, avec la lettre 22 en moins, est-il encore possible de parler ? Et de penser ? Et de sentir ?

     

    Voilà un roman pour les plus jeunes fort agréable ! Je connaissais Marie-Aude Murail par ses œuvres pour adolescents, mais je découvre là qu’elle est tout aussi douée pour les autres ! Ce dont il est question ave finesse sous la forme d’un conte drolatique n’est rien moins que le pouvoir des mots, de la poésie et des chansons !

    Une lettre vous manque et tout est dépeuplé ! Rien de plus vrai ! Car le vent, ce n’est pas le zéphyr ou la brise ! » Je vous adore », ce n’est pas la même chose que « Je vous aime » ! Les mots ont leur importance ! C’est ce dont tout le monde va très vite se rendre compte ! Mais impossible de résister quand la police veille au grain ! Qui aurait envie de perdre sa langue, voire sa tête pour avoir laisser échapper ce petit son si anodin ! Même le grand-duc va se rendre compte de sa bêtise, et du fait qu’avoir le pouvoir absolu n’empêche pas de faire des erreurs, bien au contraire !

    Heureusement que les enfants sont moins idiots, et bien plus courageux que les adultes !

    Une jolie histoire qui laisse avec le sourire !

    Marie-Aude Murail, 22 !, Mouche de l’Ecole des loisirs, 2008, 51 p.