Je n'ai déjà que trop de retard!! Seulement deux textes pour mon petit défi de l'été! Les deux participantes ont d'ors et déjà gagné un paquet de gourmandises maison et une surprise qui leur seront envoyées!!
De la plume d'Erzébeth
Le train arrivera dans douze minutes; il s'agit de ne plus perdre de
temps, de s'engouffrer dans les toilettes vacillantes, de monopoliser
l'espace réduit sans se préoccuper de ceux qui tentent d'ouvrir la
porte, de l'extérieur.
Un coup d'œil dans la glace pour se concentrer sur l'essentiel. Du
fard à paupières doré pour faire briller les yeux, une touche de
parfum dans le cou. Ne pas oublier de démêler les cheveux; ils sont
toujours plus blonds quand ils sont coiffés. Le train arrivera dans
dix minutes et le cœur bat fort, je voudrais descendre aux portes de
la ville, fuir et rentrer chez moi mais le conducteur risque de ne pas
être sensible à mes plaintes. Il faut sortir de ces toilettes où je ne
peux pas me cacher éternellement, il faut attraper le sac de voyage et
respirer, surtout, ne pas oublier de respirer.
Mes mains tremblent autant que le train quand une voix annonce
l'entrée en gare, les passagers commencent à descendre, je les suis,
je n'ai pas le choix, j'avance parmi eux jusqu'à ce que je croise sa
silhouette qui m'attend au bout du quai, son regard m'aide à oublier
mes craintes, il me sourit et à cet instant précis, le reste du monde
n'existe plus.
De celle d'Yspadadden
Du temps volé au temps, toutes ces heures qui s’envolent
De secondes en minutes nous tisserons notre bonheur
Loin des yeux, loin des leurs.
Furtifs enlacements, étreintes cachées
Seules regardent les aiguilles trop pressées
Près de nous, cette ardeur.
Pour une minute heureuse, combien de tourments
A l’aune de mon amour
C’est je t’aime à chaque instant.
Et puis de moi, parce qu'après tout, il était temps que j'essaie!
La chaleur. Toute la journée le soleil a écrasé le monde alentour. Pierres, arbres, hommes, personne n’a résisté. Toute la journée la tension est montée, les regards se sont faits lourds, les silences trop denses, les soupirs perceptibles. A cette heure où les corps et les esprits se font douloureux de fatigue, enfin la mer. Une crique isolée, des galets blancs. Le maquis autour. Verts intenses contre bleu incendiaire dans la lumière encore écrasante. Je laisse enfin tomber mes vêtements moites, savoure le souffle du vent sur ma peau. Un pied, deux dans cette eau limpide et tiède. Le glissement de l’eau, s’éloigner des bruits, des voix. Et enfin, l’apaisement face à l’horizon, l’odeur de la terre encore, le chant des cigales.