Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • Les olives noires

    Gamaliel est un petit garçon comme les autres, si ce n’est qu’il vit au temps où les romains occupent Israël, et que d’aventures en aventures, cet orphelin de mère va perdre son père, rencontrer des zélotes, une très belle femme, des gaulois enrôlés de force dans la légion qui vont se retrouver circoncis, un esclave cuisinier et quelques gladiateurs. Outre le fait que j’aime beaucoup le dessin simple et clair, le scénario et les personnages sont extrêmement attachants. Le propos, plutôt sombre (esclavage, révoltes, intégrisme religieux, etc.) est éclairé par l’humour des situations et des dialogues et par un certain sens de l’absurde. C’est un beau parcours initiatique que celui de ce petit garçon perdu dans un monde en ébullition qui ressemble curieusement à celui dans lequel nous vivons.
    Par la rencontre de personnages étranges, pittoresques, comme Adam Harishon, le premier homme encore en vie dans une grotte perdue, ou le prophète Yeshayahou, Sfar n’hésite pas à se livrer à une réflexion sur l’histoire, la foi, la religion.
    Une BD à la fois belle, drôle et intelligente, que demander de plus !
    Les olives noires, Sfar et Guibert, Dupuis, Repérages
    t. 1 Pourquoi cette nuit est-elle différente des autres nuits ?
    t. 2 Adam Harishon
    t.3 Tu ne mangeras pas le chevreau dans le lait de sa mère

  • Isaac le pirate

    Isaac est peintre. Le succès se faisant attendre, il quitte sa belle amie Alice pour s’embarquer comme peintre de marine sans savoir que son nouvel employeur est Jean Mainbasse, un pirate. Le voilà parti dans de folles aventures tandis qu’Alice restée à terre voit, elle aussi, son horizon s’élargir. Mais de ce que l’on s’imagine et rêve à la réalité, il y a comme bien souvent, un sacré fossé. Quand les désirs se réalisent, ce n’est pas toujours comme on le souhaiterait. Isaac va en faire l’expérience.
    A première vue, scénario et dessin sont très simples. Mais à la deuxième… Je crois que c’est ce que j’aime dans la bande dessinée : cette capacité de certains auteurs à faire beaucoup sans en avoir l’air. A vous faire entrer en tête leur petite musique. C’est ce que j’ai trouvé dans ce premier tome des aventures d’Isaac. Et dans les tomes suivants.
    Isaac le pirate, Christophe Blain, Dargaud, Poisson Pilote
    t. 1 Les Amériques
    t. 2 Les glaces
    t. 3 Olga
    t. 4 La capitale
    t. 5 Jacques

  • Para-Kiss

    J’aime Ai Yazawa bien qu’elle fasse et soit appelée à faire beaucoup de mal à mon portefeuille. Après Nana, me voilà lancée dans Paradise Kiss. Ou comment Yukari, une lycéenne qui subit le stress des attentes de réussite scolaire de sa mère va croiser le chemin de quatre fondus de mode et prendre son destin en main pour le meilleur et pour le pire.
    L’univers de la mode et de la création est abordé par la bande dans ce beau manga. Ce n’est pas d’une description de l’univers impitoyable de la mode (Dallas, etc.) qu’il s’agit, mais de la découverte de la vie par une jeune femme. La cruauté de la réalité se confronte sans arrêt à la beauté et au rêve, l’amour ne va pas sans complications et la tendresse sans cruauté. Pas de temps morts, une imagination débordante, des dialogues souvent jouissifs et un grain de folie pour agrémenter le tout. Incontournable.
    Paradise Kiss, Ai Yazawa, Dargaud, 5 tomes

  • Le journal de mon père

    Un maître. C’est la seule manière de qualifier ce grand monsieur.
    Le journal de mon père, comme ses autres œuvres est une petite merveille qui laisse son empreinte sur celui qui le lit.
    Yoichi retourne dans sa ville natale pour l’enterrement de son père avec lequel il n’avait plus aucun contact. Au cours de la veillée funéraire, il va découvrir le visage de ce père qu’il a refusé de connaître. On suit sa plongée dans les souvenirs du petit garçon blessé par le divorce de ses parents qu’il a été, dans ceux de l’adolescent muet et révolté, puis de l’adulte refusant tout retour vers sa famille.
    Un manga tout en douceur sur la difficulté des relations filiales, le poids du silence, sur la fugacité de l’amour et le regret. Sensible et poignant.
     
    « Mon père rendu muet par la mort m’a parlé. Il m’avait attendu… Il avait toujours attendu mon retour… Les différentes facettes de mon père qui m’avaient été révélées durant cette veillée me revenaient en mémoire. La souffrance de ce père que j’avais méconnu… et sa gentillesse. Sa trop grande… gentillesse… Je me mis à pleurer, les larmes roulaient sur les joues. »
    Le journal de mon père, Jirô Taniguchi, Casterman écritures, 2004
     

  • Cerisiers en fleurs

    A travers le destin de 4 générations de femmes, ce sont toutes les conséquences du bombardement du 6 août 1945 sur les populations civiles qui sont contées. La mort par l’exposition aux rayons à plus ou moins brève échéance, le poids du silence que la société fait peser sur ceux qui ont été victime, le rejet et la peur encore présents 60 ans après. Le dessin, très fin, très clair, tout en délicatesse est au service de l’histoire d’une même famille d’ hibakusha (victimes de la bombe). J’ai eu le cœur serré, les tripes de plus en plus nouées au fil des pages, jusqu’à finalement être presque au bord des larmes. Presque rien n’est montré ni décrit du drame, mais pourtant, les trois nouvelles qui composent ce volume touchent au-delà des mots. La première est particulièrement terrible. Elle raconte la mort lente de ceux qui étaient à Hiroshima ce jour-là. J’ai vu peu de choses plus frappantes que ces cases blanches qui montrent la maladie et la souffrance alors que l’espoir d’un avenir et d’une vie meilleure était enfin présent. Le pays des cerisiers m’a rappelé Le tombeau des lucioles en fait.
     
    «  Cette année, c’est le cinquantième anniversaire de la mort de ma grande sœur, celle qui vécut le plus longtemps. Alors je suis allé voir des personnes qui la connaissaient et nous avons parlé de cette époque-là. Et je crois que tu lui ressembles en fait. Il faut que tu sois heureuse dans la vie Nanami. Sinon ma sœur sera bien triste. »
     
    Fumiyo Kouno, Le pays des cerisiers (Yunagi no machi sakura no kuni), Kana (Dargaud), 2006.