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  • La montagne sans magie

     
     














    Une fois n’est pas coutume, je viens vous faire part d’une déception. Dieu sait pourtant que j’apprécie l’œuvre de Jirô Taniguchi. Mais son dernier opus, La montagne magique, m’a laissée un arrière-goût de trop peu.
     
    Un homme se souvient. Il se souvient de deux enfants orphelins de père dont la mère est gravement malade vont découvrir l’envers de la montagne de Tottori, la Montagne magique sur laquelle tant de légendes et d’histoires courent.
     
    C’est la première œuvre que Taniguchi réalise au format BD franco-belge, et en couleur. J’admets avoir été un peu déstabilisée par ce changement au départ. Et une fois digéré, je persiste à penser que la couleur et le format ne conviennent pas du tout au type d’histoire que développe habituellement ce grand maître du manga. Quelque part, cela casse un peu son style.
    Cela ne m’aurait cependant guère dérangée su le scénario en lui-même avait vraiment eu de la tenue. On retrouve les thèmes chers à Taniguchi : deuil, découverte de soi, retour sur l’enfance et souvenir, merveilleux, écologie, courage et affirmation de soi. Mais j’ai eu le sentiment d’une simplification excessive, d’une évolution trop rapide de l’histoire. Et surtout, le sentiment de me retrouver devant le Totoro de Miyazaki avec le plaisir de la découverte et du mouvement en moins… Alors bien sûr ce format pourrait être un moyen de découvrir cet auteur, de passer de la bande dessinée au manga en douceur, mais quand on a commencé la découverte de l’œuvre de Taniguchi par Le journal de mon père, difficile de s’en contenter.
     
    Jirô Taniguchi, La montagne magique, Casterman, 2007, 66 p.

     

  • Défi saga, le début de la fin de l'étape n°1!

     

    A ma grande honte, je n’ai que partiellement répondu au défi saga lancé par Fashion Victim, et je suis parmi les dernières dans le compte rendu de cette lecture ! Après moults réflexion au début de l'été, je me suis dit que j'allais me lancer dans ce Trône de fer dont on ("on" se reconnaîtra aisément s'il passe par ici) me vantait les mérites depuis un certian temps déjà! Et comme en plus le premier tome trainait sur une étagère... Bref! Je me suis lancée donc, et Ô honte, rage et tout ça, je n’ai lu que deux tomes sur 12 ! Mais je vais persister, c’est promis et je vous livre déjà mes commentaires sur lesdits deux premiers tomes !
     
    Petit résumé général tiré de la quatrième de couverture du premier tome :
    Il était une fois, perdu dans un lointain passé, le royaume des Sept Couronnes... En ces temps nimbés de brume, où la belle saison pouvait durer des années, la mauvaise toute une vie d'homme, se multiplièrent un jour des présages alarmants. Au nord du Mur colossal qui protégeait le royaume, se massèrent soudain des forces obscures ; au sud, l'ordre établi chancela, la luxure et l'inceste, le meurtre et la corruption, la lâcheté et le mensonge enserrèrent inexorablement le trône convoité. Pour préserver de l'ignominie les siens et la dynastie menacés se dresse alors, armé de sa seule droiture, le duc Stark de Winterfell, aussi rude que son septentrion natal. Mais, en dépit du pouvoir immense que vient de lui conférer le roi, son ancien ami Robert Barathéon, a-t-il quelque chance d'endiguer la tourmente qui se lève ?
     
    La question se pose en effet !
     




    Tome 1 : difficile à résumer. G.R.R. Martin pose le décor et présente les personnages. On découvre la structure un peu particulière de cette série. Chaque chapitre présente les événements du point de vue d’un personnage. Parmi les plus fréquemment rencontrés, Ned, le duc de Winterfell, Catelyn sa femme, Sansa et Arya leurs filles, Bran un de leurs fils, Jon le bâtard, Daenerys, fille déchue de la précédente dynastie au pouvoir, Tyrion le nain, fils du puissant seigneur Lannister apparenté à la famille royale, etc.
    Ce choix un peu déstabilisant au départ n’est pas si gênant au final puisque les personnages clés ne sont pas si nombreux et que l’on se retrouve assez rapidement parmi eux. Il est plus difficile de se repérer dans les méandres de l’histoire d’un monde que l’on ne décode que par petites touches. Mais Martin assume ce choix et le maîtrise complètement.
     
    Tome 2 : tout aussi difficile à résumer. Le royaume des Sept couronnes est déstabilisé par les luttes de pouvoir, les intrigues et les trahisons. Si les liens du sang sont encore garantie de loyauté, les choses se compliquent rapidement. D’autant que Daenerys découvre son héritage… Et que du nord, viennent d’étranges et dangereuses créatures.
    Ce deuxième tome tient les promesses du premier. Les événements se précipitent et s’entrecroisent, les personnages gagnent en complexité. N’est pas gentil qui l’on croyait l’être, et pas si méchant qui semblait l’être. La trahison et les compromissions trouvent des explications, sinon des excuses et l’ambition est révélée. Le merveilleux s’instille doucement dans ce qui n’était guère jusqu’alors qu’un monde médiéval type. Batailles et intrigues d’enchaînent sans réels temps morts et la politique est aussi intéressante que les combats.
    J’apprécie particulièrement la place importante tenue par des personnages féminins moins caricaturaux qu’il n’y paraît, et divers dans leurs caractères et leurs choix.
     
    A chaque fin de tome, Martin laisse un ou plusieurs personnages en fâcheuse posture et engendre un phénomène d’accoutumance que seule la hauteur de ma PAL me permet de juguler un peu ! J’ai hâte de découvrir la suite !
  • Un si grand amour

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    Après Tomek dans La rivière à l’envers, c’est au tour d’Hannah de raconter son voyage. Un voyage bien différent de celui de son compagnon, plus dangereux et épique encore.

    Je viens de tomber en amour. Non, non, pas d’un machin qui respire ! Attendez que je vous explique. Il y a quelques jours je terminais totalement enchantée La rivière à l’envers de Jean-Claude Mourlevat. Et bien après la lecture d’Hannah, je peux affirmer que je suis complètement conquise.

    Brinquebalée dans un métro bondé, humide et bruyant comme à l’accoutumée, je me suis lancée dans ce roman qui est le pendant de La rivière à l’envers. Et j’ai tout oublié, transportée dans un autre univers par le magicien Mourlevat. J’ai souri, soupiré, tremblé un peu, sous les yeux un peu éberlués du monsieur assis en face de moi ! Et j’ai réitéré jusqu’à tourner la dernière page.

    Déjà l’idée me plaisait. J’ai toujours bien aimé redécouvrir une histoire par les yeux d’un autre personnage. Mais en plus, Jean-Claude Mourlevat gagne en puissance et en poésie par rapport à La rivière à l’envers.

    Autant Tomek était un rêveur un peu mou par moment, se laissant porter par les événements et la chance, autant Hannah fait preuve d’une énergie sans faille ou presque et d’un courage proche de la folie. Elle sait où elle va et ne se laisse jamais décourager, acceptant la perte de certaines choses pour atteindre ce qu’elle veut, apprenant à chaque étape de son voyage. Cela en fait un personnage que je préfère à celui de Tomek. Je la trouve plus touchante, plus adulte sans doute aussi. Une femme avant l’heure, amoureuse, sûre d’elle et de ses choix même les plus difficiles.

    Quand à ses aventures… Jean-Claude Mourlevat développe de nouveaux mondes tout aussi poétiques et absurdes que ceux qu’il avait construits dans La rivière à l’envers. J’ai particulièrement aimé sa description du désert et des caravanes, mais aussi le pays des moches ! On est parfois proche du conte détourné, tout en flirtant avec le roman d’aventure mâtiné d’une bonne louchée de roman initiatique. Mélange étrange, mais passionnant, servi par un style agréable à lire.

    C’est une œuvre plus intéressante que La rivière à l’envers, plus profonde à mon sens. J'aurais encore des choses à dire, mais il faudrait trop en dévoiler. Hannah m’accompagnera un petit moment je pense.

     

    Pour le plaisir, les dernières phrases : « Maintenant, comme promis, je vais me taire. L’histoire est finie. Il n’y a plus rien à dire. Mais puisqu’il faut un dernier mot, moi, la bavarde, je choisirai le plus joli de tous. Je l’ai appris dans le désert. Il se prononce silence. »

    Jean-Claude Mourlevat, Hannah, Pocket jeunesse, 2002, 157 p.

  • Chou blanc et blanc chou ne sont guère les mêmes

     




    En un temps où l'on n'avait pas encore inventé le confort moderne, il y avait tout de même les arcs-en-ciel, la confiture d'abricot avec des amandes dedans, les bains de minuit et aussi les chagrins d'amour et le rhum des foins. C'est dans cet autrefois que vit Tomek, dans un petit village dont il tient l'épicerie. Il y vend tout Tomek. Ses tiroirs regorgent de trésors. Mais il n'a pas d'eau de la rivière Qjar, la rivière qui coule à l'envers et dont l'eau, lorsqu'elle cesse de couler donne la vie éternelle. Cete eau que lui demande la jolie demoiselle de passage dont il tombe amoureux. Faute d'avoir pu la satisfaire et su la retenir, il va partir sur ses traces. Peut-être ne l'aurait-il ps fait s'il ne s'était tant ennuyé...

    Quelle différences entre une rivière qui coule à l'endroit et une rivière qui coule à l'envers? Ni plus ni moins celle qui sépare le joli quotidien de la magie! Avec la rivière à l'envers, Jean-Claude Mourlevat offre à ses lecteurs une petite merveille de roman. Beaucoup de poésie dans ces pages, et une utilisation des figures du merveilleux qui laisse un grand sourire aux lèvres. La forêt de l'oubli qui efface de la mémoire des vivants ceux qui pénètrent en son sein, la prairie aux fleurs tellement odorantes qu'elles rendent fous ceux qui la traverse, l'île inexistante puis existante, et finalement la rivière elle-même sont un cadre idéla aux aventures de Tomek. A chacune de ses étapes, il rencontre des hommes ou des femmes qui lui permettent de grandir, de s'affirmer et de comprendre le monde qui l'entoure. Il est question de la mort dans ce roman, mais aussi de l'amour, de l'amitié, du courage. 

    Avec la quête de l'eau de la rivière Qjar, Tomek quitte le domaine du rationnel. Il passe en quelque sorte de l'autre côté du miroir. Mais si ses aventures sont "réelles", elles ne sont que le prétexte à lui faire comprendre que le merveilleux et le bonheur sont aussi dans son village, dès lors qu'il sait ouvrir les yeux.

    Une belle découverte. Je vais lire avec plaisir d'autres de ses oeuvres.

    Jean-Claude Mourlevat, La rivière à l'envers, Pocket Junior, 2000, 190p.

  • Exotisme quand tu nous tiens.

    Une énorme flemme se pose sur moi! J'ai pourtant des notes de lecture à écrire presque à la pelle et des photos à classer! Mais bon, puisque je me suis entaillé le pouce gauche en tentant de couper les tartines du petit-déj ce matin, la cuisine se rappelle à mon bon souvenir! Dont acte et une petite recette pour la route! Je ne sais absolument plus d'où je la tiens! Si quelqu'un reconnait sa recette, qu'il me contacte avant de m'attaquer en justice pour plagiat!


    Donc, le gratin de mangue. Ben oui, si je parle d'exotisme, j'assume!
    Choisir trois mangues pas trop mûres (entre le très mou et le bétonné donc), ou prendre deux mangues mûres (mais pas trop) et une mangue verte (donc dure) pour compenser. Couper les bestioles en tranchinettes sans vous entailler bêtement le pouce gauche comme moi (ce n'est pas le même doigt que la dernière fois, ça tombe bien).
    Battre deux jaunes d'oeufs avec cent grammes de sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse et double de volume (je n'y suis personnellement jamais parvenue. En tout cas pas avec mes petits bras musclés), mélanger avec 20 cl de crème liquide très froide et battue elle aussi. Ajouter une lichette de rhum pour le côté exotique. Verser le tout sur les tranchinettes de mangue, parsemer d'amandes éffilées et passer 15 min à 210°C.

    Je m'interroge sur les épices qui pourraient être copains avec ce mélange. Je vais faire des tests... Une pointe de piment? Un chouilla de gingembre? Quelques feuilles de menthe? Où qu'il est le fouet???? Nan, pas celui pour les méchants, celui pour battre les oeufs!