Huit touristes japonais sont pris en otage. Une situation qui s'enlise jusqu'à être oubliée et ne ressurgir aux yeux du monde qu'au moment de l'assaut au cours duquel tous décèdent. Pendant cent jours pourtant, la vie a continué, une vie qui a laissé sa trace dans les enregistrements permis par un minuscule appareil introduit dans leur prison. Tous les soirs à la même heure, l'un d'eux va prendre la parole.
Tout l'art de Yoko Ogawa consiste à ne jamais être là où on l'attendrait. Tout promettait un de ces récits angoissants et glauques dont elle a le secret? C'est la joie de vivre et la tendresse qui sont au rendez-vous. On pensait la veine fantastique tarie? Ce n'est que pour mieux ressurgir. Quant à Les lectures des otages... C'est un bien étrange recueil de récit qui, par la magie du talent d'Ogawa, tient ses promesses. Pourtant rien que de très banal: des rencontres, des petites manies, des hasards... ce sont des hommes et des femmes ordinaires qui prennent la parole. Mais chaque histoire plonge le lecteur dans un univers à la fois familier et étrange, qui, s'il rappelle le tragique de la vie, en montre aussi les merveilles et rappelle l'importance de la mémoire... et des autres.
Là où les livres sont chez eux, Nebal qui n'a pas aimé,...
Ogawa, Yoko, Les lectures des otages, Actes Sud, 2012, 189p.