Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Avec cette neige grise et sale - Ch'oe Yun

neigegriseetsale.jpgEn compulsant les archives de journaux, une femme lit un entrefilet annonçant la mort d’une immigrée coréenne portant son nom dans un parc new-yorkais. Les souvenirs remontent alors à la surface : au temps de sa jeunesse, Kang, l’étudiante pauvre, avait fait la connaissance d’An, un imprimeur contestataire. De fil en aiguille elle s’était mise au service de sa cause, jusqu’à donner son passeport et son identité à une contestataire poursuivie par les autorités…

 

J’aime parfois à partir à la pêche sur les rayonnages de la bibliothèque. Prendre au hasard des textes, courts ou longs permet parfois de faire de belles découverte et c’est le cas avec ce récit de l’écrivain coréenne Cho’e Yun. J’avoue ne pas bien connaître la littérature coréenne et s’il faut en croire la préface, Cho’e Yun est un écrivain particulier dans le sens où elle utilise plus les modes narratifs occidentaux que les coréens. Je ne peux guère me prononcer sur la question, mais il est vrai que l’on n’est pas dépaysé, déstabilisé par cette lecture exempte de motifs culturels et stylistiques coréens qui pourraient être difficiles à saisir pour un lecteur occidental. Mais la voix de Kang, cette femme qui se souvient est superbe. Elle raconte sa jeunesse, l’espoir de pouvoir changer de vie, la dureté de la vie quotidienne, le désespoir auquel amène la solitude, la culpabilité, l’indécision. Cho’e Yun donne corps à cette existence avec beaucoup de justesse, soulignant avec finesse l’impossibilité d’exprimer les sentiments, de communiquer, les souffrances intimes cachées derrière un mur de silence.

En filigrane se dessine une page d’histoire de la Corée, l’époque des années 1970, la contestation politique et la répression parfois violente. Et un petit peu de la tradition et des mœurs coréennes.

C’est très réaliste, à la fois froid dans le ton employé et débordant d’émotions dans ce qui est raconté.

A découvrir.

Cho'e Yun, Avec cette neige grise et sale, Actes Sud, 1999, 77 p. 3.5/5

Commentaires

  • Une petite pépite sortie de nulle part qui me plait beaucoup !! Comment ça, c'est parce que c'est asiatique ?! :)

  • Merci pour cette découverte! Je note!

  • @ Choco: peut-être un peu non? C'est une jolie découverte faite au gré des rayonnages! J'étais très contente!
    @ Edelwe: pas de quoi, c'est une littérature que je découvre et que je suis ravie de partager!

  • Le travail remarquable du traducteur est à mettre en lumière. Ce même traducteur qui a permis au public français de découvrir dans la collection "lettres coréennes" d'Actes Sud nombre d'auteurs majeurs coréens.

  • @ Chloé: oui, j'ai été impressionnée, et son introduction est passionnante!

Les commentaires sont fermés.