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Chiff' - Page 33

  • La couleur des sentiments - Kathryn Stockett

    9782742792917FS.gifJackson, Mississipi, 1962. Rosa a déjà refusé de céder sa place à un blanc dans le bus, la voix de Martin Luther King résonne. Mais dans cette ville du Sud des Etats-Unis, les lois raciales font encore autorité et ceux qui osent les enfreindre savent ce qu'ils encourent. Mort, mutilations, ostracisme, la peur règne et l'hypocrisie aussi dans ce monde où les noires s'occupent des foyers et des enfants des blanches. Mais cela n'empêche pas de tenter de faire changer les choses, comme Aibileen, et Minny l'insolente. Et Skeeter qui veut plus que tout réaliser ses rêves.

    Je ne suis pas la première et je ne serai sans doute pas la dernière à chanter les louanges de ce premier roman superbe lu il y a déjà quelques semaines. Superbe oui, j'assume et je pourrais même me fendre de quelques superlatifs tant ce texte est une franche réussite, touchant, magnifiquement construit, pudique, drôle et révoltant. Dès les premières pages, on est emporté par les voix entrecroisées de ces deux bonnes et de cette jeune fille de bonne famille, liées par une amitié improbable et une révolte qu'elles vont oser assumer, contre leur condition de femmes noires pour les deux premières, contre sa condition de femme pour la dernière.

    Pourtant, et le sujet et les personnages auraient pu laisser craindre le pire et un récit dégoulinant de pathos et de guimauve. Que nenni. Kathryn Stockett apporte un soin constant à son histoire, à ses personnages et aux nuances vitales quand on traite un thème aussi difficile. Il y a pourtant des personnages qu'on adore détester, comme Hilly la peste, abominable caricature de la femme blanche du Sud dont on finit pourtant par se demander ce qui lui fait si peur ou quel échec et quelle souffrance intime elle fait payer au monde qui l'entoure pour être aussi mauvaise. Il y a des violences morales, symboliques et physiques qui serrent le coeur. Mais tout est un peu à l'aune de Hilly dont on aperçoit les failles: complexe, difficile à exprimer, touchant au coeur des intimités et des ambivalences de chacun. Je garde un souvenir extraordinaire de certaines scènes, et de ce passage par exemple, où l'on découvre cette ligue des femmes qui envoie de la nourriture aux enfants africains mais défend la ségrégation raciale avec virulence. Une forme de schizophrénie, mais aussi un paternalisme détestable dans une société d'autant plus violente à défendre ses fonctionnements qu'ils sont mis en danger. La couleur des sentiments, c'est le tableau d'un monde qui en plein bouleversement, l'esquisse d'un changement difficile des mentalités, que ce soit celle des dominants, ou des dominés, des blancs ou des noirs, des hommes ou des femmes. C'est le tableau des relations étranges, complexes qui lient les noirs aux blancs.

    C'est surtout quelques magnifiques portraits de femmes et une belle étude de la condition féminine, qui m'a fait penser par certains côtés à The bell jar avec ces femmes éduquées, prises entre les injonctions de la morale et de la société et leurs désirs, détruites par un univers qui ne leur laisse de place que celle de faire-valoir de leurs époux et de mère ou luttant pour assumer leurs désirs, vivant à côté de femmes noires affrontant un quotidien fait de travail et de peur. Pourtant, c'est souvent drôle, débordant de tendresse, d'une solidarité qui pour être cachée, n'en est pas moins réelle. On sourit par endroit, on rit franchement à d'autre avant de se retrouver avec les larmes aux yeux. Seigneur, cet épisode des toilettes! A la fois immensément drôle et incroyablement tragique.

    Il y a mille et une chose dont je voudrais parler encore, mille merveilles sur l'amitié, sur l'amour, sur la liberté. Mais je m'arrête là. Lisez ce bijou, vous rirez, pleurerez, frissonnerez et laisserez à la dernière page des amis plus que des personnages de papier. Il rejoint l'étagère de mes indispensables.

    Cuné en parle, Fashion aussi, et Amanda, et Cathulu, et bien d'autres...

    Stockett, Kathryn, La couleur des sentiments, Jacqueline Chambon éditions, 525p., 2010, 5/5

  • La citation du jeudi: Musiques de la frontière

    « Et je comprends maintenant ce que disait Ash lorsqu'il parlait de l'Hozro, de ce qu'il nomme la beauté. Cette harmonie, cet éblouissement, cette paix qui monte vers le ciel avec des voix de sève, la voix des livres nés d?arbres vivants, sans que rien n?ait été retranché ou dépensé pour nous donner cet indispensable « plus », cet incalculable apport à nos vies, toutes les choses qu'ils peuvent nous dire de l'intérieur et de l'extérieur, de nous-même et du monde [...] Je l'ai trouvé ici, mais c'est partout. Si tant est qu'on se donne le mal d'aller au bout de quelque chose, et d'aller au bout de soi-même. Et je souhaite pour toi l'harmonie et l'éblouissement, la grâce et la paix, la Beauté dans laquelle on marche comme si le seul fait d?avancer était un accomplissement en soi. »

     

    2913939473_08__aa240_sclzzzzzzz_.jpgPrésentation de l'éditeur: "Début des années 2000... des enfants "différents" apparaissent dans des familles humaines. Doués de physiques et de pouvoirs étonnants, ils sont très vite assimilés aux changelings, les enfants-fées, et soupçonnés d'avoir été laissés en substitut des véritables enfants mortels. Commence alors une cabale sans précédent, aboutissant à l'abandon en masse de ces enfants dans des Centres, prisons et mouroirs gérés d'une poigne de fer. De cette génération perdue, et sous l'égide d'un chef charismatique, Shade, émergera une rébellion qui amènera ces enfants devenus grands à hanter nos cités, à mettre le feu dans les rues. À travers guerres des gangs et courses éperdues, sacrifices et actes de fraternité, suivez les destins de Shade et Ash, Fallen et Jay Hunter et Gift, d'une vie délivrée de ses chaînes vers un havre promis, une cité mythique au bord du monde. La ville-fée de Frontier, où les arbres poussent dans les maisons et la magie régit le quotidien ».  (clic pour voir ce viiiieeeuuux billet tout plein d'émotion!)

     

    Sans aucun conteste une des plumes que j'ai le plus aimé et que j'aime d'ailleurs encore!

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    N'oubliez pas, la liste des participants est là!


  • "Ouais, ben si vous vouliez du captivant, fallait peut-être me faire lire autre chose que des textes de lois !"

    Bon les gens, il est venu le temps de l'aveu. Parce que vous n'aurez pas été sans remarquer qu'il y a dans le secteur comme un ralentissement. Un gros. Un qui ressemble vaguement à ce qui se passe sur l'autoroute direction sud un jour de chassé-croisés des vacances. Rapport à un projet professionnel qui me prend mon temps, mon énergie et qui me fait lire des trucs pas franchement bien passionnants que je me vois assez mal chroniquer ici. Il y a des choses qu'on ne fait pas subir à un blog.

    Ce n'est donc pas un coup de trafalgar qui s'annonce, ni même une guerre intergalactique, mais l'équivalent pour ma petite personne: une période indéterminée de publications aléatoires. Je reviiieeeennnddddraaiiiiiii!

    Vous voulez la traduction? Oui vous la voulez, je le savais!!! C'est tellement poétique... Et ce petit accent craquant...

    Enfin, trève de galéjade, ce n'est pas un adieu hein, je serai là de temps en temps, pour le jeudi surtout!  Citation et tout et tout! Par contre, la liste sera celle des participants, faute de temps pour explorer tous vos blogs à mon grand regret. Si vous ne vous voyez pas dans cette liste, indiquez-le moi! Il y a une adresse mail dans un coin pour ça!
    Vale à tous, et à très bientôt!
    ps: le titre de ce billet est emprunté à l'inénarrable Kaamelott, sans lequel nos vies seraient infiniment moins fourmillantes de philosophie!

  • La citation du jeudi: le gras, c'est la vie

    « Si la jeunesse se met à croire à ces conneries on se dirige tout droit vers une génération de dépressif ; le gras, c'est la vie. »

     

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    Une spéciale dédicace à Lulu qui se reconnaîtra si elle passe par là. Hommage à un fou rire impliquant une cuillère, une banderole, un village et une Twingo.

    Et parce que Karadoc est mon maître à penser: la bouffe, c'est le nerf de la guerre. Là.

     

     

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  • La citatin du jeudi - L'amour est à la lettre A

    couverture

    "Les livres sont là pour être touchés, pris en main, au lit, sur un banc, dans l'autobus, sur un canapé, par terre, couchés dans l'herbe. Même sur le ciment. Les gens lisent pendant qu'ils attendent. Ou dans les gares. Dans une chaise longue sur la plage, les romans se dégustent aux premières heures du matin ou au coucher du soleil. [...] Ce que je préfère, ce sont les trains,la plus vaste salle de lecture du monde, sur tous les continents. Ceux qui n'ont pas mal au coeur lisent en voiture, comme cette Américaine qui éclaire les pages avec la lampe d'un casque de mineur pendant que son mari conduit en écoutant de l'opéra. C'est fantastique un livre, ça n'a pas besoin de prise, de chargeur de batterie, ça supporte avec patience le stylo-bille, le crayon, les marques et les cornes aux pages. Le livre c'est ma vie parralèlle, il me fait avoir partout de la famille et des amis, même morts. Quand je lis, j'oublie qui je suis. Je ne me rappelle plus qui a dis que lire des livres, c'est comme fumer, et que le plus beau, c'est qu'on a pas besoin d'arrêter, et si ce magasine stdevenu ma maison, c'est à eux que je le dois."

     

     

    Présentation de l'éditeur: "Tout quitter pour ouvrir la librairie de ses rêves, voilà le pari fou que fait Emma, une Milanaise énergique et romantique, à l'aube de ses cinquante ans. Unique en son genre, la librairie Rêves&Sortilèges, spécialisée dans les romans d'amour, devient le lieu de rendez-vous des coeurs brisés, amoureux ou solitaires passionnés. Et c'est justement entre les rayons « Pour l'éternité » et « À corps libres » qu'Emma va retrouver Federico, son flirt de jeunesse. Marié, il vit aujourd'hui à New York. Pourtant une correspondance secrète s'établit entre les anciens amants qui, au fil des jours, vont réapprendre à se connaître et à s'aimer. Un roman hors normes, vibrant hommage au pouvoir des mots et de la littérature.

    « Un roman épistolaire et romantique qui [...] donne envie de dévaliser la première librairie venue !» Olivia de Lamberterie, Elle

     

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