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  • La citation du jeudi: Belle et sombre

    "Malheureux celui qui n'a pas connu l'amour. Cette sorte d'amour. Cet abîme dans lequel on se jette joyeusement. Malheureuse la personne qui n'a jamais enti, ne serait-ce qu'un instant, qu'elle et son compagnon sont les deux seuls êtres humains qui aient jamais habité cette planète. Et malheureux ceux qui se sont une fois sentis comme ça. Parce qu'ils l'ont vécu et l'ont perdi. Je n'ai jamais été aussi belle ni aussi intelligente que je l'ai été pour lui: depuis ma vie n'a cessé de sombrer. Et à présent, à présent que je suis à peine moi-même, à présent que j'oublie tout, pour mon malheur je ne peux toujours pas oublier cette agonie du désir et de la chair."

     

    9782864247715.jpgPrésentation de l'éditeur: Brusquement tirée de l’orphelinat, une fillette se retrouve dans un quartier populaire agité, au sein d’une famille de saltimbanques, sous la protection de sa grand-mère doña Barbara, une forte femme. Elle va désormais vivre en compagnie d’Amanda, sa tante soumise à un mari égoïste et tyrannique, de Chico, son cousin taciturne et observateur attentif de la vie du quartier, et surtout de la naine Airelai, incarnation de la magie et de l’imagination dans ce contexte difficile et marginal. Tous attendent le retour de Maximo, le père, admiré de tous, symbole de libération.
    L’enfant échappe à la cruauté et à la dureté du réel en posant sur lui un regard neuf nourri de fantaisie et de rêve, et en se construisant un monde imaginaire, où tout prend des couleurs et des dimensions hors du commun.
    Rosa Montero est non seulement une narratrice qui construit des intrigues solides, mais elle sait aussi les situer dans un monde insolite et foisonnant qui lui appartient en propre. Elle nous parle ici de ce que nous avons en nous sans avoir eu à le conquérir : la sagesse de l’enfance, ce temps de solitude qui est le ferment nécessaire de la liberté.


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    Les participants


  • Belle et sombre - Rosa Montero

    9782864247715.jpg" La douceur et l'horreur sont ainsi proches l'une de l'autre dans cette vie si belle et si sombre."

    Sa vie, elle la commence par un voyage un train, celui qui l'amène vers une famille, sa famille. Sa tante Amanda, soumise et craintive, son oncle Segundo, tyrannique et violent, son cousin Chico, la naine Airelai, magicienne. Et sa grand-mère, dona Barbara, tellement imposante et forte. Au coeur d'un quartier populaire où les lois sont celles des clans, tous vont attendre le retour de Maximo, son père, pivot des secrets qui les rongent.

    Mystère, magie... Et paradoxalement réalisme cru. J'avoue ne pas trop savoir par quel bout attraper Belle et sombre. Peut-être tout simplement par le bonheur pris à écouter la voix de celle qui raconte, cette petite fille qui regarde le monde, tente de le comprendre, ouverte à la peur, au bonheur, à la magie, au mystère qui sont son quotidien dans cette famille où les femmes sont sorcières quand elles sont fortes, et où les hommes sont la cause de tous les malheurs du monde.

    Autour d'elle il y a le Quartier et ses règles qu'il faut respecter, ses rues interdites aux lumières violentes, ses frontières derrière lesquels la vie est encore plus dure, sa violence qu'on devine au gré des rencontres, celle du Portugais, de l'Homme-Requin, des cadavres, des coups. Une violence et une cruauté quotidiennes qui s'allient avec la beauté de choses, les mystères du monde des adultes qui font parfois ressembler le quotidien à un rêve. A une de ces histoires fabuleuses que raconte Airelai. Un beau personnage, Airelai, qui n'est pas pour rien dans le charme un brin vénéneux qui se dégage du roman. Car on se retrouve vite pris par la spirale de violence, de mort, de magie et de beauté dans laquelle cette famille se débat, déchirée par la lutte entre deux frères ennemis. 

    Et puis il y a l'écriture de Rosa Montero, et cette très belle traduction de Myriam Chirousse. Pas une page que l'on n'ait pas envie de marquer pour en retenir une phrase, un paragraphe, et cela dès les premières lignes.

    Un bijou.

    Tournez les pages, ...

    Montero, Rosa, Belle et sombre, Métailié, 2011, 192p.

  • Comment (bien) rater ses vacances - Anne Percin

    comment.jpgChez les Mainard, c'est la fronde. Ni Alice, neuf ans 3/4, ni Maxime, 17 ans ne veulent partir faire de la randonnée en Corse. Qu'à cela ne tienne, la première ira en colonie, le second chez sa grand-mère. Les vacances rêvées pour cet asocial patenté qui ne rêve que du cerisier et de l'ordinateur de son aïeule. Mais comme il n'est pas dit que la vie est un long fleuve tranquille...

    J'ai adoré. Adoré parce que ce roman est la démonstration que légéreté ne rime ni avec niaiserie, ni avec bêtise. Parce qu'il ne faut pas croire, les vacances de Maxime ne sont pas de tout repos entre sa grand-mère qui fait une attaque, sa soeur aux prise avec les affres de l'amitié, ses parents injoignables, quelques secrets de famille et une vie sociale qui semble prendre une tournure pour le moins déstabilisante pour l'ermite convaincu qu'il est. Mais ce n'est pas parce qu'on enchaîne les bourdes, que les problèmes s'accumulent qu'il ne fait pas prendre la vie avec humour, et de l'humour, Maxime en a à revendre, tout comme des références qui feront glousser de joie le lecteur au rythme des notes de bas de page qui parsèment le texte (vous ai-je déjà dit que j'ai une passion perverse pour les notes de bas de page?). Quant à ses expériences culinaires... Seigneur... J'en ris encore. Et je vais de ce pas me faire une bonne playlist des maisons avec les titres qui rythment la vie de Maxime.

    Bref, c'est drôle, c'est bon, c'est intelligent, j'en redemande. Complétement dindon quoi.

    Stephie a aimé, Cathulu, Clara,...

    Percin, Anne, Comment (bien) râter ses vacances, Le Rouergue, doAdo, 2010, 185p.

  • La citation du jeudi: Comment (bien) rater ses vacances

    comment.jpg"Hector, présent depuis un bon moment à mes côtés dans la cuisine, avait élu domicile sur une chaise. Je m'avisai soudain qu'il avait une pose tout à fait stupide: vautré sur une chaise, le ventre à l'air, la tête renversée dans le vide et les pattes toutes molles.

    Jusqu'à ce soir mémorable, j'ignorais que les chats pouvaient se prendre une biture à la vapeur d'alcool."

     

    "Au Franprix de la rue de Fontainebleau, je me suis forcé à porter des oeillères virtuelles pour ne pas lorgner du côté des produits suremballés à forte teneur en sel, sucre, graisses hydrogénées (tout ce que l'ado croit indispensable à sa survie. Cap sur les fruits et légumes. Je me sentais l'âme d'un aventurier."

     

    Pas réussi à choisir... :-)

     

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    Les participants.

     

  • Syster - Bengt Ohlsson

    syster-bengt-ohlsson-9782752905017.gifUn soir Miriam n'est pas rentrée chez elle. Depuis, ses parents s'épuisent à la chercher, s'y consacrent corps et âme laissant à la garde de la tante Ilse la petite Marjorie et le tourbillon de questions et de sentiments contradictoires qui l'agitent.

    Une disparition, des parents fous d'inquiétude, une petite fille perdue, on pourrait s'attendre à un tourbillon d'émotion et on trouve un roman tout de froideur, de lenteur, de scènettes qui se lient les unes au autres pour brosser la complexité des relations fraternelles et familiales. Au fil des jours passés dans la maison perdue de sa tante, Marjorie démêle l'écheveau des sentiments, raconte, confronte ses certitudes d'enfants aux réactions de ses parents et de sa tante, ment, s'échappe. Ce n'est pas un roman par lequel on est emporté, pas un roman dont je peux dire que je l'ai aimé, ou même détesté, qu'il m'a ennuyée ou passionnée. Il m'a laissée indifférente la plupart du temps et pourtant gagnée par la violence de ce qui se révèle dans les petits actes, les paroles des uns et des autres. L'indifférence et le silence de Miriam, son ironie, celle de son père dont la subtilité des moqueries laisse deviner, flairer plutôt la volonté de faire mal à son entourage, le silence de sa mère, les larmes d'Ilse, ont pour écho la certitude petit à petit ébranlée de Marjorie que sa famille est spéciale, la plus drôle, la meilleure. Pas suffisant pour en faire, en ce qui me concerne, une lecture dont le souvenir restera vivace.

    Ohlsson, Bengt, Syster, 2011, 304p.