"Malheureux celui qui n'a pas connu l'amour. Cette sorte d'amour. Cet abîme dans lequel on se jette joyeusement. Malheureuse la personne qui n'a jamais enti, ne serait-ce qu'un instant, qu'elle et son compagnon sont les deux seuls êtres humains qui aient jamais habité cette planète. Et malheureux ceux qui se sont une fois sentis comme ça. Parce qu'ils l'ont vécu et l'ont perdi. Je n'ai jamais été aussi belle ni aussi intelligente que je l'ai été pour lui: depuis ma vie n'a cessé de sombrer. Et à présent, à présent que je suis à peine moi-même, à présent que j'oublie tout, pour mon malheur je ne peux toujours pas oublier cette agonie du désir et de la chair."
Présentation de l'éditeur: Brusquement tirée de l’orphelinat, une fillette se retrouve dans un quartier populaire agité, au sein d’une famille de saltimbanques, sous la protection de sa grand-mère doña Barbara, une forte femme. Elle va désormais vivre en compagnie d’Amanda, sa tante soumise à un mari égoïste et tyrannique, de Chico, son cousin taciturne et observateur attentif de la vie du quartier, et surtout de la naine Airelai, incarnation de la magie et de l’imagination dans ce contexte difficile et marginal. Tous attendent le retour de Maximo, le père, admiré de tous, symbole de libération.
L’enfant échappe à la cruauté et à la dureté du réel en posant sur lui un regard neuf nourri de fantaisie et de rêve, et en se construisant un monde imaginaire, où tout prend des couleurs et des dimensions hors du commun.
Rosa Montero est non seulement une narratrice qui construit des intrigues solides, mais elle sait aussi les situer dans un monde insolite et foisonnant qui lui appartient en propre. Elle nous parle ici de ce que nous avons en nous sans avoir eu à le conquérir : la sagesse de l’enfance, ce temps de solitude qui est le ferment nécessaire de la liberté.

" La douceur et l'horreur sont ainsi proches l'une de l'autre dans cette vie si belle et si sombre."
Chez les Mainard, c'est la fronde. Ni Alice, neuf ans 3/4, ni Maxime, 17 ans ne veulent partir faire de la randonnée en Corse. Qu'à cela ne tienne, la première ira en colonie, le second chez sa grand-mère. Les vacances rêvées pour cet asocial patenté qui ne rêve que du cerisier et de l'ordinateur de son aïeule. Mais comme il n'est pas dit que la vie est un long fleuve tranquille...
"Hector, présent depuis un bon moment à mes côtés dans la cuisine, avait élu domicile sur une chaise. Je m'avisai soudain qu'il avait une pose tout à fait stupide: vautré sur une chaise, le ventre à l'air, la tête renversée dans le vide et les pattes toutes molles.
Un soir Miriam n'est pas rentrée chez elle. Depuis, ses parents s'épuisent à la chercher, s'y consacrent corps et âme laissant à la garde de la tante Ilse la petite Marjorie et le tourbillon de questions et de sentiments contradictoires qui l'agitent.