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Côté soleil levant - Page 4

  • La montagne sans magie

     
     














    Une fois n’est pas coutume, je viens vous faire part d’une déception. Dieu sait pourtant que j’apprécie l’œuvre de Jirô Taniguchi. Mais son dernier opus, La montagne magique, m’a laissée un arrière-goût de trop peu.
     
    Un homme se souvient. Il se souvient de deux enfants orphelins de père dont la mère est gravement malade vont découvrir l’envers de la montagne de Tottori, la Montagne magique sur laquelle tant de légendes et d’histoires courent.
     
    C’est la première œuvre que Taniguchi réalise au format BD franco-belge, et en couleur. J’admets avoir été un peu déstabilisée par ce changement au départ. Et une fois digéré, je persiste à penser que la couleur et le format ne conviennent pas du tout au type d’histoire que développe habituellement ce grand maître du manga. Quelque part, cela casse un peu son style.
    Cela ne m’aurait cependant guère dérangée su le scénario en lui-même avait vraiment eu de la tenue. On retrouve les thèmes chers à Taniguchi : deuil, découverte de soi, retour sur l’enfance et souvenir, merveilleux, écologie, courage et affirmation de soi. Mais j’ai eu le sentiment d’une simplification excessive, d’une évolution trop rapide de l’histoire. Et surtout, le sentiment de me retrouver devant le Totoro de Miyazaki avec le plaisir de la découverte et du mouvement en moins… Alors bien sûr ce format pourrait être un moyen de découvrir cet auteur, de passer de la bande dessinée au manga en douceur, mais quand on a commencé la découverte de l’œuvre de Taniguchi par Le journal de mon père, difficile de s’en contenter.
     
    Jirô Taniguchi, La montagne magique, Casterman, 2007, 66 p.

     

  • Quand le blues vous tient

    Très agréablement surprise par ma lecture de Strawbery Shortcakes, j'ai décidé de voir un peu ce que donnent ses autres oeuvres. Dont acte, et critique circonstanciée. On rtrouve dans Blue et Everyday le même dessin relativement destructuré un peu destabilisant au départ, avec des gros plans décalés, et ce trait malgré tout agréable. Seul bémol, la difficulté persistante à reconnaître les personnages. Ou alors je n'étais vraiment pas réveillée, ce qui, en l'état actuel des choses, est tout à fait possible!

     

    Blue:chronique de l'amour-passion qui naît entre deux lycéennes. Kiriko Nananan pose un regard toujours sans concession mais tendre sur ces jeunes filles et jeunes femmes qui se cherchent, et sur une jeunesse avide d'expérimenter et sujette aux sentiments les plus exacerbés. Elle traite ici avec finesse de la question de l'identité sexuelle, de l'homosexualité, et interroge son lecteur sur ce qu'est l'amour. Un beau manga.

     

    Everyday: Kiriko Nananan se penche cette fois-ci sur les relations de couple avec l'histoire de Miho et Seiichi. Ils s'aiment, ils vivent ensemble, mais Miho s'interroge: doit-elle continuer à entretenir Seiichi qui tente de percer dans la musique au risque de se perdre elle-même, ou retourner vers son premier amour... On a presque l'impression de se retrouver dans un shôjo à la lecture de ce résumé, mais on en est loin je peux vous le garantir! Prostitution, avortement, mariage, travail, tout y passe! Et les hommes n'ont pas plus le beau rôle avec leurs atermoiements et leurs lâchetés que les femmes amoureuses et faibles. Miho avec ses doutes est ausi insuportable que ses amoureux!

     

    Bref, voilà qui confirme tout le bien que je pense de cette mangaka! Une belle manière de découvrir la société japonaise contemporaine. Avec un petit faible pour Yesterday, plus abordable que Blue ou Strawberry Shortcakes.

    Kiriko Nananan, Blue, Casterman, Sakka, 2004, 232p.

    Kiriko Nananan, Everyday, Casterman, Sakka, 2005, 204p.

     

     

  • Mille-feuilles à la fraise

    Un bien beau manga que le Strawberry Shortcakes de Kiriko Nananan. En plusieurs chapitres, elle mêle les vies de plusieurs jeunes femmes vivant et travaillant à Tokyo. Elles n'ont rien en commun, l'illustratrice, la prostituée, la petite employée. Sauf qu'elles traversent les même crises sentimentales et existentielles. L'auteur porte un regard tendre mais sans concession sur une jeunesse qui se perd dans l'attente d'un amour idéal, d'une vie meilleure et en oublie de vivre, se complaisant dans la médiocrité, les concessions, les crises de désespoir et les regains d'énergie. Beaucoup de larmes et de désespoir dans ces vies en demi-teinte qui m'ont beaucoup touchée et m'on laissée mélancolique. Peut-être parce que finalement toutes les femmes et jeunes femmes peuvent s'y reconnaître au moins un peu.

    Kiriko Nananan, Strawberry Shortcakes, Casterman, coll. Sakka, 2006, 331 p.

  • Connaître son ennemi

    Oui, l'ennemi! Je vous ai présenté Mlle Chiffon la benjamine précédemment. Elle est l'héroine de ce billet. Que cela soit clair entre nous: j'adore ma frangine. Elle a généralement bon goût en matière de livres. Et même de mangas. Oui, j'ai bien dit en général... Parce qu'elle traverse cette étrange période où les hormones transforment l'enfant le plus civilisé et sage en... un ADOLESCENT! Ô stupeur! Ô étonnement! Devant vos yeux ébahis, un nouvel être se dresse. Et dans le cas qui me concerne, l'être nouveau lit des shôjo. Poussée par une saine curiosité professionnelle (connais ton fond de manga et un bon professionnel tu seras), je me suis penchée sur ce qui trainait sur le plumard (enfin, ce que j'ai réusi à récupérer au milieu du chaos).

     

    C’était nous, Yuuki Obata, Soleil, t. 1 à 6

    Bon, là on reste dans le domaine du classique et du mignon. Je t'aime, je ne t'aime plus, je t'aime encore et puis finalement est-ce que je n'aimerais pas ton meilleur ami? Être ou ne pas être? Ketchup ou mayo? Ceci dit, j'ai relativement accroché même si l'intrigue est assez longue à se mettre en place, et comme il se doit quasi inexistante. Mais les personnages sont assez attachants et le tout se lit sans faim.


    Par contre, après, c'est du lourd!! Ou alors c'est que j'ai définitivement dépassé l'âge!

    Princesse Ai, Misaho Kujiradou, Soleil, en trois tomes.

    La princesse Ai est transbahutée sur la planète terre avec son mystérieux médaillon (sic), a perdu la mémoire (resic), tombe sur un bô sauveteur super gentil (reresic), et s'emploie à sauver son monde des méchants (rereresic). En résumé... Moi les magical girls je ne peux pas. Mention spéciale au design des personnages dus à Ai Yazawa que par contre je révère (c'est du shôjo aussi? On s'en fiche, c'est du bon! Et non, je ne suis pas de mauvaise foi): gothique à souhait.

     

    Kimi shika iranai, Wataru Yoshizumi, Glénat, 2 tomes.

    Comment dire... La demoiselle a 16 ans et est divorcée! Ce qui n'empêche pas machin de tomber amoureux d'elle! Mais voilà que son ex-mari revient à la charge! Mais comment tout cela va-t-il se finir???! On, se le demande n'est-ce pas? Bien avec fleurs angelots et une dose de sirop à écoeurer l'estomac de plus de 14 ans le plus accroché!

     

    Des fois la conscience professionnelle, ce n'est pas une sinécure...

  • Fichtre!

    Ca n'est jamais que mon troisième article sur la question... Mais qu'est-ce que c'est bien Twentieth century boys! J'ai réussi à raccrocher ma machoire depuis la dernière fois et j'ai pris quelques précautions pour lire les tomes suivants. Je peux donc vous rassurer, mes dents vont bien. Par contre, mes yeux sont encore un chouilla exorbités! C'est qu'on n'a pas idée de faire des trucs tordus comme ça! L'intrigue est de plus en plus ficelée et imbriquée et tout ça!

    J'y ai un peu réfléchi, et pour moi, ce qui se profile sous cette histoire vraiment extra, c'est une dénonciation de l'ijime (brimades) et de ces pratiques qui voient des élèves en ostraciser d'autres au point que les victimes n'ont même plus le sentiment d'exister. Parce que les 'méchants" de cette série sont finalement aussi des victimes. Et que les gentils ne sont pas toujours si gentils que ça. M'enfin, j'extrapole peut-être un peu! Ceci dit, il y aurait encore beaucoup de chose à retirer d'nue exegèse en règle!

    Mon drame maintenant, c'est que j'ai epuisé les ressources de la bibliothèque. Il ne me reste plus qu'à aller piteusement lire les quelques tomes suivants à la Fnac avant d'attendre en bavant la sortie du prochain tome. Des fois, la vie est vraiment dure. Je ne me moquerai plus de ceux qui se retrouvent en rade des tomes suivants de leur série préférée.

    20th century boys, Naoki Urasawa, t.1 à 18, Panini Manga