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Harlequinades 2009 - Page 2

  • "C'est très joli votre majesté"

     

    Je ne sais pas vous, mais moi, pré-ado, je guettais avec délice et impatience la 395 112e diffusion dans la petite boîte étrange des aventures de Sissi et du beau Franz. Je dis pré-ado parce que maman Chiffon, de guerre lasse, a fini par offrir à sa progéniture le coffret de l'intégrale des aventures de Sissi. En VHS of course. Un truc que les moins de 18 ans ne connaissent pas, tout ça tout ça. Le cadeau du siècle pour Chiffonnette et le début d'un cauchemar pour papa Chiffon. Sissi à demeure. Visible à volonté. Glucose pary quoi. Bref, bref, bref. Tout ça pour dire que durant mes courtes vacances, il s'est passé quelque chose. En fait, plusieurs choses:

    1 - la sortie sur les écrans de cinéma de Victoria, biopic des jeunes années de la reine du même nom, avec costumes et jeune premier;

    2 - l'impossibilité de manquer ce chef d'oeuvre cinématographique;

    3 - la réapparition d'un certain coffret qui comprenait, outre l'intégralité des aventures de Sissi, celles de Victoria dans le splendide Les jeunes années d'une reine;

    4 - le constat horrifié que la cousine, présente sur les lieux du drame n'avait jamais, mais alors jamais vu Sissi. Et encore moins Victoria. La cousine a très vite compris qu'elle n'échapperait pas à Romy Schneider.

    5 - le déroulement de certaine opération littéraire de grande envergure.

    Conséquences?

    1 - une date pour Victoria nouvelle version;

    2 - le visionnage préalable de la version Romy pour pouvoir faire une comparaison scientifique des deux films;

    3 - le visionnage de Sissi pour que la cousine reparte en ayant parfait son bagage kulturel. On ne peut pas laisser certaines choses en l'état.

     

    Sissi donc. Le harlequin cinématographique dans toute sa splendeur. Une série de films absolument et totalement cultes! Souvenez-vous: la ravissante Sissi à cheval, encouragés par son père, le débonnaire et fort moderne duc de Bavière sous l'oeil faussement sévère de la duchesse. Sissi faisant le mur armée de sa canne à pêche, laquelle lui servirait quelques plans plus tard à attraper un bel empereur dans ses filets. Sissi refusant de faire le malheur de sa soeur, la douce Hélène. Sissi descendant le Danube dans le bateau nuptial. Que du bonheur! Et puis la scène des parlementaires hongrois! Et puis celle d'Italie!! De l'émotion à l'état brut!

    Mais revenons à l'analyse. Car ce n'est pas tout ça, mais ce billet se veut, rappelons-le, hautement scientifique. Si, si! Quid de la vision de l'amour dans Sissi? Et dans Les jeunes années d'une reine? Analysons, analysons.

     

    - Le cadre: palais, palais, palais... Forcément, nos demoiselles sont princesses royales et/impériales, c'est au choix. Elles ne vivent donc pas n'importe où. Non mais! Dorures, guéridons, , colonnades, salles de bal sont donc le décor obligé de leurs aventures. Attention toutefois, ces jeunes femmes ne sont pas seulement des poupées de salon! Sissi par exemple, grandit à la campagne dans une immense maison peuplée d'enfants et d'animaux, sous le regard débonnaire d'un duc de Bavière prompt aux bêtises et le regard bienveillant quoique plus sévère d'une duchesse légèrement dépassée par sa progéniture! Néanmoins, lorsqu'elle consent à revenir à la civilisation, même si leurs altesses consentent à dormir dans des auberges de grand standing, le faste et l'apparat sont de rigueur! Quand à Victoria, elle n'hésite pas à aller s'encanailler dans une auberge!

    Ce qui permet au spectateur de bénéficier d'aperçus hautement sociologiques de la vie du peuple! Nous voyons donc défiler quelques paysans, un ou deux aubergistes, des gendarmes, un lot de pêcheurs, des musiciens, des badauds, etc...  Lesquels batifolent gaiment, qui dans des rues proprettes (même un maniaque en ferait des cauchemards), qui dans des auberges superbement populaires (mais toujours proprettes). Vous avez compris le principe.

     

    - Ceci étant dit, venons-en à nos héroïnes. Vous l'aurez compris, elles ne sont pas bégueules, loin s'en faut! Sissi et Victoria sont de fortes têtes. Évidemment, on a un destin ou on ne l'a pas! Pour faire face, il faut pouvoir faire des cabrioles à cheval, se promener dans la forêt seule avec un superbe empereur, organiser une évasion, sauter par les fenêtres, maîtriser un maître de danse, monter des réseaux de contrebande. Pas moins. Pouvoir faire face à une méchante belle-mère ou une mère abusive est un plus sur le CV. Elles restent malgré tout cela douces et naïves, jolies fleurs cueillies en plein vol et par surprise par l'annonce d'un mariage ou l'amûr. Mais bon, comme elles sont fortes têtes, elles vont très bien s'en sortir.

     

    - Ces messieurs maintenant. Franz... Ah le beau Franz. Bon, d'accord, maintenant je préfère Christian. Ou David. Ou Daniel même si vous insistez. Mais à cette époque bénie, Franz et ses cheveux gominés. Son sourire ravageur. Son uniforme. Quel homme! N'hésitant pas à suivre une belle inconnue (qui est sa cousine, autant pour l'aventure), affrontant sa mère pour les beaux yeux de sa dulcinée, avançant à grand pas vers le mariage malgré les obstacles (dans l'ordre donc, une mère abusive et future méchante belle-mère, une quasi-fiancée qui est la soeur de la dulcinée, une dulcinée amoureuse mais loyale à sa soeur, un bal, un repas d'apparat, des roses rouges). Et travailleur avec ça! Tous les jours à 5h à son bureau!

    Et Albert alors! Prêt à la fuite pour éviter le mariage arrangé! Valseur émérite! Même capable d'allumer un feu! Et de faire preuve d'autorité avec les valets! Tant de capacités en un seul homme, moi je dis, tout se perd!

     

     - Vous en conviendrez, ils étaient fait pour s'entendre. Reste tout de même qu'il va falloir un peu de temps et quelques rebondissements pour que les épousailles se tiennent dans un grand envol de cloches (une télécommande réactive est à prévoir. Ou alors un rdv chez votre ORL en prévision si vous ne pouvez pas baisser rapidement le son) et de dentelles. Ah oui, et de tapis rouges. Je ne sais pas pourquoi, mais les tapis sont toujours rouges. Bizarre.

    Enfin. Du temps donc. Parce que si elles ne sont pas contrariées, les amours ne sont pas des amours. La raison d'état s'oppose à Franz et Sissi: comment diable peut-il envisager d'épouser cette sauvageonne?! Quand à Victoria, la voilà le jouet des ambitions matrimoniales contradictoires de son entourage! Et contrainte d'épouser un prince alors qu'elle vient de tomber amoureuse de ce charmant étudiant dans la pittoresque auberge! Quelle pitié et quel tragique destin!! Heureusement, la bonne fée des princesses royales s'est penchée sur leur berceau! Et comme l'amour vainc toujours, ce sont leurs princes charmants qu'elles épousent dans une grande envolée de cloche (j'avais déjà parlé de l'envolée de cloches non?)!

     

    Vous le remarquerez donc, nous sommes dans des schémas bien connus: des héroïnes valeureuses, des héros forts et virils, des amours contrariées et un beau mariage à la fin! Les héros sont récompensés de leurs souffrances morales et tout est bien qui finit bien. Harlequin ou presque. Au cinéma. En technicolor en plus! Et disponible en VHS et DVD.

    S'il faut achever de vous convaincre, je vous livre cette réplique absolument mythique:

    " - Victoria: Baronne, je suis amoureuse!

    - La baronne: c'est très joli votre majesté."

    Totalement glucose. J'en ris encore.

    *

    *

    *

    *

     Ceci étant dit, soyons un brin plus sérieux (nan, ce n'est pas un gros mot). La saga des Sissi a été un des plus grands succès du cinéma. A sa sortie dans les années 50, Sissi  va provoquer le délire et dégager plus de recettes qu'Autant en emporte le vent en Allemagne et en Autriche. Les records d'audience sont battus partout en Europe. C'est le lancement de la carrière d'une actrice sublime.

    Laquelle déclarera plus tard: "Je hais cette image de Sissi". Sans doute à cause de cette déferlante, mais peut-être aussi à cause de l'image idéalisée de l'impératrice que donne le réalisateur, Marischka. Tous les drames, toute la complexité de la personnalité de cette femme hors du commun ont été gommés pour donner d'elle l'image lisse et rassurante d'une jeune fille qui fait face à un destin royal. Idem pour Victoria d'ailleurs. De quoi faire rêver la population féminine de l'époque: des destins de femmes courageuses, des décors superbes (on ne peut pas dire qu'on ait lésiné sur les moyens, c'est le mobilier des Habsbourg qui a été utilisé pour les décors!), des histoires d'amours qui se terminent bien, ... Et de l'humour de surcroît. Certes, parfois involontaire. Et parfois du à un fossé générationnel certain. Mais les personnages secondaires sont bien campés, les situations abordées avec un certain sens du décalage. Rien de révolutionnaire, mais de quoi au moins sourire. Si on n'est pas mort avant d'un excès d'eau de rose.

     

    Ce coup-ci, je vous laisse vraiment. Avec pour la route, deux extraits. Parce que c'est tellement, mais alors tellement bon.

    Pour Sissi, un montage de fan en musique, s'il vous plaît! Et si vous voulez regarder le film, il est sous Youtube en petits bouts!

     

    Et pour Victoria, en allemand non sous-titré svp!

     

    Et au fait, pas mal du tout le Victoria version 2009! Si l'envie vous en prend...

  • De l'impact du kilt sur les relations hommes-femmes au Moyen-Age

    Ayant décidé dans un grand élan d'abnégation et d'esprit scientifique de me livrer (presque) systématiquement à un comparatif entre deux romans sentimentaux de catégorie similaire, je me suis jetée sur la production de J'ai lu pour elle dans la collection Aventures et Passions. La collection a changé de maquette entre 2000 et 2008 à mon grand regret: les couvertures sont radicalement différentes. Rouges vif certes (un rouge vernis à ongle de l'été, un rouge foncé comme la passion), mais l'une illustrée et l'autre pas. Encore que, dans le second cas, un bandeau permet de retrouver ses marques. Non mais c'est vrai, c'est important la ligne graphique quand même!! Comment diable sommes-nous censés faire s'il n'y même plus un homme viril et torse nu pour nous indiquer que nous sommes sur la bonne voie!

     Pour preuve:

     

    Là au moins, on sait où on met les pieds: une épée, un torse viril et dénudé, des cheveux au vent, et quelque chose qui ressemble à un kilt (or, le héros ne porte pas de kilt, je songe à une lettre de protestation pour tromperie sur la marchandise). Toute ressemblance avec un quelconque logo est purement imaginaire, si, si, je vous jure. 

    Pour la petite histoire, la réédition présente une couverture beaucoup moins alléchante. Jugez plutôt

     

    Franchement, je ne sais pas vous, mais moi je suis trèèèèès déçue. M'enfin, et l'homme viril et torse nu alors!                            

    Quand au deuxième objet du délit:

    Voilà tout ce à quoi nous avons droit! L'ancienne couverture (et oui, ces petites choses sont rééditées) était tout de même beaucoup plus glamour et sexy!!

    Bref! Après ce cri de protestation, venons-en à l'essentiel: le contenu. Vous voulez un résumé des histoires? Oui? Vous l'aurez voulu.

    En proie à la passion: "Tristan de Thorpe écume de rage : son père lui a enjoint de concrétiser dans les plus brefs délais son mariage avec l'aînée des filles du baron Crispin, qui est revenu fort riche de Terre Sainte. Certes les mariages arrangés sont le lot de la noblesse, et ces fiançailles ont reçu la bénédiction du roi Richard Cœur de Lion, bien des années auparavant. Mais Tristan a gardé de l'unique fois où il a rencontré sa future épouse un souvenir cuisant. Elle n'avait que six ans, l'époque, mais c'était déjà une véritable furie ! En se rendant à contrecœur à Dunburgh, le fief de. Crispin, Tristan peut constater que la petite peste d'autre fois s'est transformée en une véritable mégère. Vêtue de hardes masculines, elle ne se plaît que dans la compagnie d'animaux sauvages et semble aussi peu satisfaite de ci mariage qu'il l'est lui-même. Dommage qu'on ne lui ait pas promis l'autre fille de Crispin, qui est, elle, une véritable beauté ! "

    Un ravisseur sans scrupule: "Le baron Haynesworth ne se soucie pas de l'avis de ses filles lorsqu'il s'agit de les marier. Il songe avant tout à conforter ses alliances en Écosse. C'est ainsi que Brenna est promise au riche MacNare, un homme qu'elle n'a jamais vu. Pas question de discuter : elle est expédiée sous bonne escorte dans les Highlands ! Mais rien ne se passe comme prévu. En traversant une forêt, Brenna voit surgir cinq géants vêtus de kilts. Faisant fi des protestations de la jeune femme, leur chef la jette sur son étalon noir et s'enfuit au galop. Connor MacAlistair est ravi de son exploit : il s'est vengé de MacNare et la jeune femme qui se débat entre ses bras est ravissante. Connor a prévu de l'épouser sur-le-champ, et rien ne saurait l'empêcher de faire valoir immédiatement ses droits conjugaux. "

    Vous l'aurez noté, au centre de ces deux romans se déroulant au Moyen-Âge, le mariage. Certes, ce n'est pas une surprise, mais la chose est d'importance pour la suite de l'analyse. D'autant que les quelques résumés d'autres romans de la collection que j'ai pu consulter ici ou là lui accordent (au mariage), la même place centrale dans l'intrigue.

    Le mariage au Moyen-Age donc.

    A en croire les deux échantillons étudiés, plusieurs cas de figure se présentent à nous: mariage forcé, mariage arrangé. Plutôt glaçant vous me l'accorderez sans peine. Mais c'est sans compter avec la personnalité de nos héros.

    Certes, ces messieurs sont grands, forts, virils, beaux, taciturnes et lourdement armés. Il cachent néanmoins sous leur pourpoint, leur armure ou toute autre pièce vestimentaire adéquate un petit coeur tout mou et prêt à s'amouracher d'un joli minois. Parmi les qualificatifs relevés au cours de la lecture: jambes puissantes, corps musclé, épaules larges, torse sculptural à la peau dorée, menton volontaire, nez droit et aristocratique,... De quoi oublier George, Colin, David et les autres.

    Quand à ces dames, ce sont des fortes personnalités: des petites filles rétives et indépendantes (l'une chasse avec joie le cochon dans la porcherie du château, l'autre élève des faucons), attirées par les jeux de garçons qui deviennent par la force des choses des jeunes femmes bien éduquées même si elles le cachent parfois très bien. D'un grand courage, fortes têtes, elles rejettent la tutelle des hommes. Ah, et elles sont ravissantes: peau sans défaut, yeux limpides, lèvres roses à l'arc sensuel, des fées, des déesses, n'en jetez pas plus, je suis déjà jalouse!

    Prenez les deux, mélangez bien, et vous obtiendrez le cocktail nécessaire pour une bonne vieille histoire d'amour/haine se terminant dans la joie et la bonne humeur à proximité d'un lit ou dans un lit, le héros ayant été blessé pour la défense de sa belle, laquelle belle joue aux infirmières et au malade.

    Car ces dames, à force de caractère, de courage et de jugeote, finissent bien évidemment par faire la conquête de leur époux, et ces messieurs, à force de faire preuve de sensibilité et de douceur soigneusement dissimulée finissent, cela tombe sous le sens, par faire la conquête de leur épouse. D'accord, leur sensualité permet de passer outre bien des fossés et de dépasser les disputes monumentales qui précèdent l'amour sans nuage. Il faut dire que les provocations fusent d'un côté comme de l'autre. Et que je t'interdis de faire ceci ou cela, et que je te tiens tête, et que je creuse des trous dans la cour, et que je refais la déco sans rien te dire, etc, etc, etc, etc... De quoi retourner des châteaux qui n'en demandaient pas tant.

    De la conquête donc. Par la grâce et les miracles de l'amour, ces jeunes gens qui entrent dans les liens du mariage pas franchement de gaité de coeur finissent par trouver le bonheur. Clothilde et Tristan parce que finalement, leurs parents savaient mieux qu'eux ce qui étiat bon pour eux (et leur fortune, leurs terres, le royaume et tout le bataclan), Brenna et Connor en dépassant le fait que le second a enlevé la première et ne lui a guère laissé le choix. Vous me direz, il l'a sauvée d'un mariage avec un fou sanguinaire. Et il porte un kilt.

    Là, c'est sûr, on est loin de George Duby.

    J'arrête de jouer à l'historienne ronchon? Bon, d'accord. Revenons-en à nos fondamentaux. Je parlais de kilt non? Oui, le kilt. Et son influence dans les rapports hommes-femmes.

    A ce stade des opérations, un petit retour en arrière s'impose. Souvenez-vous de la série Le chardon et le Tartan. Du fougueux et chaud comme la braise Jamie. Et de son kilt. Vous y êtes? Et bien il semble clairement établi grâce à Un ravisseur sans scrupule que l'écossais a du potentiel. Difficile à dire si c'est grâce au whisky, au temps pluvieux, ou au kilt. En tout cas, Connor a lui aussi du tempérament et du potentiel. Et un kilt. J'envisage une installation rapide en Écosse, mais avec toute cette modernité, les usages pourraient bien s'être perdus. La frustration, la déception, tout ça...

    Enfin, une chose est certaine, Brenna ne s'ennuie pas! Et la lectrice non plus. Il y a de la galipette dans l'histoire. Et bien plus affriolante que dans En proie à la passion. Or, Tristan ne porte pas de kilt lui. Et il est anglais. En même temps, Colin, Ralph, Henry, Christian, Dainel et les autres sont anglais aussi. Mais David est écossais. Et John et Sean aussi. Vous suivez? Dieu que l'analyse est chose difficile! Reste un certain nombre de baisers passionnés et d'étreintes fougueuses.

     

    Et la vérité historique alors? Et bien ma foi... J'ai déjà dit ce que je pensais des aspects relevant de l'histoire des moeurs (heureusement que je ne suis pas une véritable historienne tient, j'aurais risqué l'infarctus). L'histoire événementielle et les arrières-plans politiques? Pas si mal rendus que ça. Le roi Jean correspond peu ou prou à ce qu'on en sait, de l'enlêvement d'Isabelle d'Angoulême à ses démélés avec ses barons. Quand à ses multiples aventures extra-conjugales, elles correspondent à ce que disent de lui les chroniques. Les déchirements des clans de highlanders sont relativement bien rendus aussi et le rejet de l'Angleterre correspond...

     

    Bilan? Des deux, Un ravisseur sans scrupule est une bonne cuvée, largement au-dessus de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Pas mal écrit, drôle, bien ficelé avec des personnages sympathiques, il se laisse lire avec plaisir. Et même relire puisque pour les besoins de la cause, c'est ce que j'ai fait. En proie à la passion est moins bon sans être désagréable à lire.

    Seul gros bémol pour moi... Une vision de la femme qui me gêne aux entournures. Mais je reviendrai sur cela dans un prochain billet! Parce que oui, il va y en avoir un autre... Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais m'arrêter en si bon chemin non? D'autant que je viens de découvrir que Un ravisseur sans scrupule est un tome 2...

    * Pour une meilleure compréhension, il s'agit évidemment de George Clooney, Colin Firth, David Tennant, Ralph Fiennes, Henry Cavill, Daniel Craig, Christian Bale, John Barrowman, Sean Connery (jeune of course et pas trop vieux également).

    Lindsey, Johanna, En proie à la passion, J'ai lu, coll. Aventures et passions, 2000

    Grimwood, Julie, Un ravisseur sans scrupule, J'ai lu, coll. Aventures et passions, 1997

  • A cheval!

    Brûlantes retrouvailles                                                      

     

    Pour ce premier billet Harlequinade, je tenais à présenter un roman qui a fait l'année dernière le bonheur d'une partie de la blogosphère en une étude comparative de haut niveau avec un de ses petits frères. Ce sera donc Brûlantes Retrouvailles vs Le premier amant en avec pour fil conducteur le milieu de l'élevage américain et la galipette. Parce que nous le valons bien. Et parce que Stéphanie a proposé que nous parlions ensemble de ce chef d'oeuvre intergalactique. Pour voir ce qu'elle en dit, il faut filer par là!

    Le pitch tout d'abord, car autant savoir bien chers aventuriers, où nous mettons les pieds: mais serez-vous capables de déterminer qui est qui? Ceux qui savent sont priés de se taire et savent fort bien que je sais qu'ils savent que je sais qu'ils savent. Oui, tout à fait.

    "Elle est jolie, Becky, et pas prude du tout. Mais parce qu'elle travaille comme un homme et avec des hommes, les garçons ont fini par la considérer comme un des leurs et oublier qu'elle est une fille... Résultat, ils sont toujours d'accord pour lui filer un coup de main mais ne pense jamais à elle comme copine de disco. Alors, elle se voit déjà vieillir en célibataire désséchée. Et si elle se tournait vers Woody pour redevenir une femme et dire adieu à sa virginité? A trente-quatre ans il est au top de son charme, il est expérimenté, et le connaître depuis l'enfance la met en confiance pour lui demander... Quelques leçons de séduction? Et même quelques leçons de sexe? Après tout ce serait un bon début non?"

     "En revoyant Jake Reynolds, l'homme qui l'a trahie dix ans plus tôt, Nora MacLeod se jure d'être forte, fidèle à sa réputation de femme froide. Le désirer de nouveau serait humiliant, et l'aimer, dangereux. Jake est le seul qui ait réussi à la faire fondre, avant de la plaquer sans ménagement. Mais Jake, plus beau et plus séduisant que jamais, semble bien déterminé à la reconquérir. Et puis il a changé. Le jeune homme d'autrefois, un peu " chien fou ", inconséquent, égoïste, a mûri. Aujourd'hui, c'est le plus attentionné des soupirants et il a l'air sincère. Combien de temps résistera-t-elle ? Combien de temps faudra-t-il pour que la passion et l'amour l'emportent sur l'orgueil et la peur de souffrir ? "

     Alors? Non? Toujours rien?

    La réponse alors?

    D'accord, la réponse: la quat' de couv n°1 appartient au Harlequin, la n°2 au J'ai Lu.

    Bref.

    Allons-y donc.

    Nous avons d'un côté une courageuse jeune femme qui tient seule son ranch. Nous avons de l'autre une courageuse jeune femme tentant seule son ranch à la force du poignet qu'elle a musclé. Toute ressemblance n'est que le fruit du hasard, leurs soupirants n'étant certes pas du mmême gabarit. Pour l'une un flic ténébreux revenant au pays, pour l'autre, un propriétaire terrien milliardaire et aventureux. Nos deux héros ont cependant en commun leur amour du risque et leurs difficultés à faire la conquête de leur belle. Comme quoi, être grand, fort et viril ne vous met pas à l'abri d'atroces déconvenues. Et ce ne sont pas les dollars qui vont arranger la situation!

    Un billet à venir confirmera que tout roman harlequin ou affilié qui se respecte fonctionne sur les mêmes schémas et avec peu ou prou les mêmes personnages: le docteur, le séducteur impénitent, et last but not least puisque c'est après tout le fond de commerce (soyons clairs, le destin du méchant séducteur ne nous importe que peu pourvu qu'il finisse mangé par les piranhas), les jeunes femmes courageuses tenant seules un ranch sans rien perdre de leur féminité (ou presque).

    Nous voilà déjà avec une certaine typologie des personnages:

    - les jeunes femmes sont: jolies mais ne le savent pas forcément; atrocement mal à l'aise avec les toilettes et préfèrent de loin jean et chemises à carreau sauf quand il s'agit de mener une entreprise de séduction à la manière d'une entreprise de BTP; décidées, voire tétues; parfaitement aptes à faire tourner en bourrique leurs prétendants; d'une sensualité certaine encore que parfois inconsciente.

    Nous avons dans ces deux romans une remarquable étude des relations homme-femme à la fin du 20e siècle. Ces dames sont fortes (certes), mais sensibles et romantiques (sous la couche de poussière se cachent des trésors de douceur féminine). Elles n'aspirent qu'à se débarasser d'un encombrant célibat qu'elles assument néanmoins (vous noterez qu'on ne peut être que célibataire et désséchée). Bien que maladroites dans les jeux de la séduction, leur naturel leur gagne les coeurs les plus endurcis. Dans un des cas qui nous intéressent, la maîtrise de matières plus sensuelles est un plus indéniable.

    - Pour ces messieurs, il suffit d'être grand, fort, beau, viril, taciturne et courageux. Et d'une inénarrable maladresse dans les relations à la gentes féminine. Des trésors de sensibilités et d'amour débordant se cachent sous leur rudesse naturelle et leur incapacité à saisir toutes les subtilités de l'âme féminine. Pas moins. Heureusement ceci dit parce que si en plus d'être grands, forts, virils, taciturnes et courageux, ils étaient efficaces, on se demande s'il y aurait une intrigue! Parce que c'est pas pour dire, mais c'est quand même là que le bât blesse!J'irai jusuq'à dire que chercher une intrigue dans le harlequin, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin mais on va me taxer d'être mauvaise comme une vache qui s'est levée du mauvais sabot!

    Ahhhhhh, l'intrigue!! Non, je ne parle pas de l'histoire d'amour et des brûlantes galipettes. Je parle de l'intrigue. Car nous sommes bien d'accord, pour qu'un beau flic ténébreux ait sa place dans l'histoire, il faut bien qu'il y ait une enquête. Et pour que la réputation d'aventurier du sublime propriétaire terrien ne repose pas sur du vent, il faut de l'aventure. Nous avons donc dans Brûlantes retrouvailles de dramatiques vols de bétails, et dans Le premier amant, une princesse européenne sauvée de son horrible cousin par le Club de l'éleveur texan. Non, je n'invente rien. C'est follement palpitant. Ce qui l'est encore plus est sans conteste qu'aucun des deux romans ne donne la solution aux énigmes qu'il pose. Nous ne saurons jamais qui a volé le bétail (argh), pas plus que nous ne saurons si le vil prince Ivan surprit à traîner en la bonne ville de Royal aux trousses de sa royale cousine parviendra à ses abjectes fins (lui faire la peau, l'épouser, lui piquer sa couronne, rayer la mention inutile). Ah oui, et nous aurons toujours un des membres de ce très select club en goguette quelque part en Europe avec les deux neveux orphelins (on soupçonne le vil prince Ivan de s'être débarassé des parents, c'est dur d'être un méchant séduisant et vil) de la ravissante princesse dont, sans nul doute, le prince Ivan s'est débarrassé.

    Heureusement, il y a de la galipette pour oublier un peu l'horrible frustration de la lectrice qui escomptait avoir des réponse à ses pressantes interrogations existentielles sur la royauté en Europe et le vol du bétail (avec ou sans bandana, telle est la question). Attention cependant, la collection Passion intense d'avère en la matière beaucoup plus prolifique que la Rouge passion, du moins à première vue. Il va falloir que je me procure au moins un autre titre de chacune de ces collections pour en être certaine. On a l'esprit scientifique ou on ne l'a pas.

    Galipette donc. Effectivement, Brûlante retrouvailles démarre sur les chapeaux de roue avec une scène introductive à cheval qui est restée un modèle du genre pour toutes celles qui ont eut le courage de se lancer dans cette instructive lecture. Quand au reste, mamma mia! Il faut croire que l'élevage et l'enquête policière sont des activités guère épuisante vue l'énergie qui reste à nos protagonistes pour s'envoyer gaiement en l'air! Il y en a d'ailleurs pour tous les goûts, la passionnée Nora n'étant pas sectaire: du sauna au 4x4 en passant par le hall d'entrée et les murs (parfois la galipette s'apparente à de la GRS, le sport se cache définitivement dans les endroits les moins attendus)! Bon, il faut dire que notre héroïne n'est pas une oie blanche, ce qui aide. A côté, la pauvre Becky est une pucelle effarouchée. Ce qu'elle va rester pendant environ 178 p. avant de se retrouver dans l'écurie pour des activités de loisir. Il n'y aura qu'une galipette supplémentaire avant la fin de leurs aventures et un mariage en grande pompe. Pauvre âme.

     

    Enfin... Nous en apprenons quand même beaucoup sur les moeurs texanes et presque texanes:

    - il y a des méchants qui jouent au course;

    - il y a des crétins qui perdent leur maison pour acheter des étalons;

    - il y a des compétitions de rodéo;

    - il faut réparer les barrières;

    - il faut chasser les coyotes;

    - il faut se méfier des voleurs de bétail;

    - des fois il y a des saunas dans les ranchs;

    - il n'y a pas que de riches rancheros, il y a aussi des rancheros (rancheras?) pauvres et méritants;

    - on danse de la country là-bas.

    Sociologiquement inestimable, n'est-ce pas?

    Ceci dit, amis aventuriers, j'admettrai avoir passé un intense moment de poilade avec Brûlantes retrouvailles et avoir quasi guéri ma crève pré-vacances avec Le premier amant. Je vais faire un billet sur les vertus thérapeutiques du harlequin je crois.

     

    McCray, Cheyenne, Brûlantes retrouvailles, J'ai Lu, coll. Passion intense, 2008, 186 p.

    Moreland, Peggy, Le premier amant, Harlequin, coll. Rouge passion, 2004,

  • Vers l'infini et au-delà!!

    Le grand problème quand on est une aventurière des temps moderne, ce n’est pas de trouver l’adresse de Dr Mamour,  d’envoyer des messages à Dr Who par-delà l’espace et le temps ou de pousser Darcy dans la mare. C’est de pousser l’esprit d’aventure (scientifique l’esprit d’aventure hein) jusqu’à ses limites. Limites dont la cartographie nécessite une réflexion intense, généralement aidée par l’étude à peine achevée d’un chef d’œuvre cinématographique (pas moins) et par une substance alcoolisée mais pas trop. Fort heureusement, la Team des LCA parisiennes ne rechigne pas à l’effort.

    C’est ainsi que Fashion et moi-même pouvons aujourd’hui vous offrir un merveilleux challenge de l’été (et pas que) : une harlequinade. Mais pas n’importe quelle harlequinade attention ! The HARLEQUINADES 2009 !! Celles pour lesquelles InColdBlog a concocté The Famous Logo !

     

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    Moi, j’en suis !! Et vous ?

     

    Le principe est simplissime : lire un ou plusieurs Harlequins, tout dépend de votre résistance à l’effort, dans n’importe quelle collection et lui consacrer un billet mettant en perspective les aspects littéraires, sociologiques, géopolitiques ou culinaires de l’affaire. On vous laisse le choix (et croyez-nous, du choix vous allez en avoir).

    La participation est ouverte à tous.

    A cette heure, nous comptons parmi nous, Stéphanie, Papillon, Keisha, Laetitia la Liseuse, Tamara, Erzébeth, Karine:) (et comment que t’as intérêt à participer !), May, Celsmoon, Pimpi, Hydromielle, Mango, Finette, Anne, Leiloona, Armande, Nanne, Kitty, Les livres de George Sand et moi, Dominique, Emma, Tiphanya, Yueyin, Neph, Shopgirl, Lili, Lrdpi, Mo, Martine, Virginie, Ankya, Nanne, Chimère, ICBLevraoueg, Hermione, Elodie G, Alex, Hildebald, Restling, Olympe, Mazel, Petite fleur, Voyelle et Consonne, Ori, Amanda, Theoma, Caro[line], Daniel Fattore, Pimprenelle, Cryssilda, Lou, Océane, Sophie, Titoune, La Nymphette, Miss Giny, The Bursar, Iluze, Crazyprof, Liliba, Didouchka, KroustikLa Papote, Elisabeth,  Les piles, Ptitlapin, Yohan, Ornon, LouiseBaudouin, Clarabel, Rose, Alinéa, ... 

    Si j'en oublie, faites-moi signe!! Et si vous êtes en trop, idem!                    

     

     

    Bienvenue dans la guilde des aventuriers du Harlequin Perdu ! Nous vous souhaitons un chemin « langoureux et brûlant de désir » (oui Fashion, je sais, c'était toi la première!) sur les traces de ce graal d’un nouveau genre !

     

    Ah oui! Et effectivement, ce challenge n'est pas sponsorisé. Ce serait bien remarquez... Mon paillasson-BAL ne demanderait que ça!