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De l'impact du kilt sur les relations hommes-femmes au Moyen-Age

Ayant décidé dans un grand élan d'abnégation et d'esprit scientifique de me livrer (presque) systématiquement à un comparatif entre deux romans sentimentaux de catégorie similaire, je me suis jetée sur la production de J'ai lu pour elle dans la collection Aventures et Passions. La collection a changé de maquette entre 2000 et 2008 à mon grand regret: les couvertures sont radicalement différentes. Rouges vif certes (un rouge vernis à ongle de l'été, un rouge foncé comme la passion), mais l'une illustrée et l'autre pas. Encore que, dans le second cas, un bandeau permet de retrouver ses marques. Non mais c'est vrai, c'est important la ligne graphique quand même!! Comment diable sommes-nous censés faire s'il n'y même plus un homme viril et torse nu pour nous indiquer que nous sommes sur la bonne voie!

 Pour preuve:

 

Là au moins, on sait où on met les pieds: une épée, un torse viril et dénudé, des cheveux au vent, et quelque chose qui ressemble à un kilt (or, le héros ne porte pas de kilt, je songe à une lettre de protestation pour tromperie sur la marchandise). Toute ressemblance avec un quelconque logo est purement imaginaire, si, si, je vous jure. 

Pour la petite histoire, la réédition présente une couverture beaucoup moins alléchante. Jugez plutôt

 

Franchement, je ne sais pas vous, mais moi je suis trèèèèès déçue. M'enfin, et l'homme viril et torse nu alors!                            

Quand au deuxième objet du délit:

Voilà tout ce à quoi nous avons droit! L'ancienne couverture (et oui, ces petites choses sont rééditées) était tout de même beaucoup plus glamour et sexy!!

Bref! Après ce cri de protestation, venons-en à l'essentiel: le contenu. Vous voulez un résumé des histoires? Oui? Vous l'aurez voulu.

En proie à la passion: "Tristan de Thorpe écume de rage : son père lui a enjoint de concrétiser dans les plus brefs délais son mariage avec l'aînée des filles du baron Crispin, qui est revenu fort riche de Terre Sainte. Certes les mariages arrangés sont le lot de la noblesse, et ces fiançailles ont reçu la bénédiction du roi Richard Cœur de Lion, bien des années auparavant. Mais Tristan a gardé de l'unique fois où il a rencontré sa future épouse un souvenir cuisant. Elle n'avait que six ans, l'époque, mais c'était déjà une véritable furie ! En se rendant à contrecœur à Dunburgh, le fief de. Crispin, Tristan peut constater que la petite peste d'autre fois s'est transformée en une véritable mégère. Vêtue de hardes masculines, elle ne se plaît que dans la compagnie d'animaux sauvages et semble aussi peu satisfaite de ci mariage qu'il l'est lui-même. Dommage qu'on ne lui ait pas promis l'autre fille de Crispin, qui est, elle, une véritable beauté ! "

Un ravisseur sans scrupule: "Le baron Haynesworth ne se soucie pas de l'avis de ses filles lorsqu'il s'agit de les marier. Il songe avant tout à conforter ses alliances en Écosse. C'est ainsi que Brenna est promise au riche MacNare, un homme qu'elle n'a jamais vu. Pas question de discuter : elle est expédiée sous bonne escorte dans les Highlands ! Mais rien ne se passe comme prévu. En traversant une forêt, Brenna voit surgir cinq géants vêtus de kilts. Faisant fi des protestations de la jeune femme, leur chef la jette sur son étalon noir et s'enfuit au galop. Connor MacAlistair est ravi de son exploit : il s'est vengé de MacNare et la jeune femme qui se débat entre ses bras est ravissante. Connor a prévu de l'épouser sur-le-champ, et rien ne saurait l'empêcher de faire valoir immédiatement ses droits conjugaux. "

Vous l'aurez noté, au centre de ces deux romans se déroulant au Moyen-Âge, le mariage. Certes, ce n'est pas une surprise, mais la chose est d'importance pour la suite de l'analyse. D'autant que les quelques résumés d'autres romans de la collection que j'ai pu consulter ici ou là lui accordent (au mariage), la même place centrale dans l'intrigue.

Le mariage au Moyen-Age donc.

A en croire les deux échantillons étudiés, plusieurs cas de figure se présentent à nous: mariage forcé, mariage arrangé. Plutôt glaçant vous me l'accorderez sans peine. Mais c'est sans compter avec la personnalité de nos héros.

Certes, ces messieurs sont grands, forts, virils, beaux, taciturnes et lourdement armés. Il cachent néanmoins sous leur pourpoint, leur armure ou toute autre pièce vestimentaire adéquate un petit coeur tout mou et prêt à s'amouracher d'un joli minois. Parmi les qualificatifs relevés au cours de la lecture: jambes puissantes, corps musclé, épaules larges, torse sculptural à la peau dorée, menton volontaire, nez droit et aristocratique,... De quoi oublier George, Colin, David et les autres.

Quand à ces dames, ce sont des fortes personnalités: des petites filles rétives et indépendantes (l'une chasse avec joie le cochon dans la porcherie du château, l'autre élève des faucons), attirées par les jeux de garçons qui deviennent par la force des choses des jeunes femmes bien éduquées même si elles le cachent parfois très bien. D'un grand courage, fortes têtes, elles rejettent la tutelle des hommes. Ah, et elles sont ravissantes: peau sans défaut, yeux limpides, lèvres roses à l'arc sensuel, des fées, des déesses, n'en jetez pas plus, je suis déjà jalouse!

Prenez les deux, mélangez bien, et vous obtiendrez le cocktail nécessaire pour une bonne vieille histoire d'amour/haine se terminant dans la joie et la bonne humeur à proximité d'un lit ou dans un lit, le héros ayant été blessé pour la défense de sa belle, laquelle belle joue aux infirmières et au malade.

Car ces dames, à force de caractère, de courage et de jugeote, finissent bien évidemment par faire la conquête de leur époux, et ces messieurs, à force de faire preuve de sensibilité et de douceur soigneusement dissimulée finissent, cela tombe sous le sens, par faire la conquête de leur épouse. D'accord, leur sensualité permet de passer outre bien des fossés et de dépasser les disputes monumentales qui précèdent l'amour sans nuage. Il faut dire que les provocations fusent d'un côté comme de l'autre. Et que je t'interdis de faire ceci ou cela, et que je te tiens tête, et que je creuse des trous dans la cour, et que je refais la déco sans rien te dire, etc, etc, etc, etc... De quoi retourner des châteaux qui n'en demandaient pas tant.

De la conquête donc. Par la grâce et les miracles de l'amour, ces jeunes gens qui entrent dans les liens du mariage pas franchement de gaité de coeur finissent par trouver le bonheur. Clothilde et Tristan parce que finalement, leurs parents savaient mieux qu'eux ce qui étiat bon pour eux (et leur fortune, leurs terres, le royaume et tout le bataclan), Brenna et Connor en dépassant le fait que le second a enlevé la première et ne lui a guère laissé le choix. Vous me direz, il l'a sauvée d'un mariage avec un fou sanguinaire. Et il porte un kilt.

Là, c'est sûr, on est loin de George Duby.

J'arrête de jouer à l'historienne ronchon? Bon, d'accord. Revenons-en à nos fondamentaux. Je parlais de kilt non? Oui, le kilt. Et son influence dans les rapports hommes-femmes.

A ce stade des opérations, un petit retour en arrière s'impose. Souvenez-vous de la série Le chardon et le Tartan. Du fougueux et chaud comme la braise Jamie. Et de son kilt. Vous y êtes? Et bien il semble clairement établi grâce à Un ravisseur sans scrupule que l'écossais a du potentiel. Difficile à dire si c'est grâce au whisky, au temps pluvieux, ou au kilt. En tout cas, Connor a lui aussi du tempérament et du potentiel. Et un kilt. J'envisage une installation rapide en Écosse, mais avec toute cette modernité, les usages pourraient bien s'être perdus. La frustration, la déception, tout ça...

Enfin, une chose est certaine, Brenna ne s'ennuie pas! Et la lectrice non plus. Il y a de la galipette dans l'histoire. Et bien plus affriolante que dans En proie à la passion. Or, Tristan ne porte pas de kilt lui. Et il est anglais. En même temps, Colin, Ralph, Henry, Christian, Dainel et les autres sont anglais aussi. Mais David est écossais. Et John et Sean aussi. Vous suivez? Dieu que l'analyse est chose difficile! Reste un certain nombre de baisers passionnés et d'étreintes fougueuses.

 

Et la vérité historique alors? Et bien ma foi... J'ai déjà dit ce que je pensais des aspects relevant de l'histoire des moeurs (heureusement que je ne suis pas une véritable historienne tient, j'aurais risqué l'infarctus). L'histoire événementielle et les arrières-plans politiques? Pas si mal rendus que ça. Le roi Jean correspond peu ou prou à ce qu'on en sait, de l'enlêvement d'Isabelle d'Angoulême à ses démélés avec ses barons. Quand à ses multiples aventures extra-conjugales, elles correspondent à ce que disent de lui les chroniques. Les déchirements des clans de highlanders sont relativement bien rendus aussi et le rejet de l'Angleterre correspond...

 

Bilan? Des deux, Un ravisseur sans scrupule est une bonne cuvée, largement au-dessus de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Pas mal écrit, drôle, bien ficelé avec des personnages sympathiques, il se laisse lire avec plaisir. Et même relire puisque pour les besoins de la cause, c'est ce que j'ai fait. En proie à la passion est moins bon sans être désagréable à lire.

Seul gros bémol pour moi... Une vision de la femme qui me gêne aux entournures. Mais je reviendrai sur cela dans un prochain billet! Parce que oui, il va y en avoir un autre... Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais m'arrêter en si bon chemin non? D'autant que je viens de découvrir que Un ravisseur sans scrupule est un tome 2...

* Pour une meilleure compréhension, il s'agit évidemment de George Clooney, Colin Firth, David Tennant, Ralph Fiennes, Henry Cavill, Daniel Craig, Christian Bale, John Barrowman, Sean Connery (jeune of course et pas trop vieux également).

Lindsey, Johanna, En proie à la passion, J'ai lu, coll. Aventures et passions, 2000

Grimwood, Julie, Un ravisseur sans scrupule, J'ai lu, coll. Aventures et passions, 1997

Commentaires

  • Hé, hé, j'aime quand tu te livres à des études aussi sérieuses et approfondies! :D

  • Toutes ces nouvelles couvertures, c'est pour qu'on ne grille plus que tu viens d'acheter un trucs à l'eau de rose ! C'est nul.

  • 1- Je suis entièrement d'accord avec toi : mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de changer la charte graphique ?!? Ils n'ont plus qu'à leur donner des titres intellectuels tant qu'à y être !!! Non mais où va le monde, je vous le demande !!!
    2- J'adore les bonnes vieilles histoires d'amour/haine ! Ils se détestent mais au fond ils s'aimeuuuuuuuuuunt, c'est bôôôôô...
    3- J'imagine Colin et Hugh en kilt, ça y est c'est trop je défaille ! :-P
    Bonne soirée.

  • Deux en un! Tu es généreuse! Le Moyen-Age, c'est bien mais l'amour en kilt c'est quelque chose! Vive donc l'Ecosse et les Ecossais!

  • C'est sûr que pour qu'on ait du Duby, il aurait fallu qu'au moins un des deux protagonistes divorce(par exemple sous le prétexte de l'existence d'un lien de parenté à je-ne-sais-plus-quel-degré) pour épouser la fille d'un autre comte... mais on croit au grand amour dans Harlequin, donc on ne divorce pas.
    J'aime bien ton billet, et je suis également en train d'en lire un qui se passe au moyen-âge et c'est exactement la même intrigue que celle que tu décris(sauf que moi, la dame est un peu plus féminine et qu'il n'y a hélas pas de kilt)

  • J'adore ta façon de nous raconter les histoires Chif'. Presque prête à t'emprunter ton livre avec kilt ;-D
    En plus tu trouves le moyen d'évoquer Christian *soupir* (je sais, je l'ai déjà dit) & co...

  • J'adore tes billets harlequinesques!! Je suis carrément morte de rire! Je vote pour l'introduction du kilt-avec-rien-en-dessous dans les moeurs quotidiennes!!! Et mon prochain Harlequin sera de type historique!!!

  • C'est dingue le côté hyper sexy du kilt quand même. Alors, j'ai lu un harlequin moyen âgeux qui se passe en bretagne mais sur la couv, le monsieur à un joli plaid à la mode écossaise. Je n'y ai pas pensé mais j'ai le premier tome du Chardon et du tartan dans mon challenge abc, ça peut entrer dans le cadre des harlequinades où c'est déjà une autre catégorie ?

    Pour la galipette, faut reconnaître que les j'ai lu sont mieux fournis que les harlequins ou c'est juste une impression.

  • @ Fashion: l'esprit scientifique Fashion, il ne faut pas qu'il se perde! :-)
    @ Emma: je trouve aussi! C'est tellement plus marrant avec les couvertures illustrées! Surtout dans le métro!
    @ Restling: ahhhh, le kilt! Une bien belle invention le kilt! Certes, ça dépend sur qui!! :-)
    Je suis outrée qu'on nous enlève ces merveilleuses illustrations de couverture!
    @ Mango: tout à fait! Vive l'Ecosse!
    @ The Bursar: le Moyen-Age idéalisé! Le divorce et puis le statut de la femme tout court, celui des veuves, etc... J'imagine bien Brenna amener un contrat de divorce accomapgnée d'un prêtre! My god la scène!! ;-)
    @ Uncoindeblog: merci!! Je te l'amène va! Tu ne dois pas manquer ça!! :-) Et oui, Christian... *soupire*
    @ Karine:): on lance une pétition? ;-)
    @ Chimère: à vue de nez, les J'ai lu sont effectivement plus fournis! Mais en même temps, il y a la collection Spicy chez Harlequin que je n'ai pas encore essayée!
    Le chardon et le tartan joue dans une autre catégorie, mais si tu n'as pas peur de Fashion, tu peux le chroniquer en Harlequin!! :-))Moi je suis certaine qu'ils mettent du plaid et du kilt sur les couvertures pour nous attirer!

  • @chimère : nooooooon, Le chardon et le tartan c'est une saga et pas une harlequinade!!!! Shame on you!!! :))

  • @ Chimère: qu'est-ce que je disais!
    @ Fashion: on met un panneau interdit d'harlequinade devant la couverture du chardon si tu veux!! ;-)

  • La couverture du 1er est excellente !!!!
    Et après la lecture de ton billet, je sens comme une foooooooooooooooolle envie de tailler la route en Ecosse ! Etrange ;-)

  • j'ai ri!! merci! Aprèsavoir hurlé et tempêté pendant la lecture du palpitant "Une nuit aux urgences" (collection Blanche, tu l'auras compris), ça fait du bien d'entendre dire que dans ce "genre" littéraire, certains sont quand même un peu plus lisible que d'autres... :)
    Prochaine lecture pour moi soit le deuxième roman de mon édition (Choc sentimental.. j'en tremble d'avance) ou une histoire de milliardaire. Etant donné mon traumatisme avec la collection blanche, j'irai peut^-être voir du côté de la Ferrari rouge.. ;P

  • Pas taper ! Pas taper ! Je suis une lectrice naïve et vu qu'il y a du kilt au kilomètre dans le chardon moi je me posais la question c'est tout. Pitié ! J'ai encore des tas de billets à mettre sur mon blog, ne me tuez pas !

  • Je n'ai pas d'Harlequin sous la main, par contre j'ai un bon "Gérard de Villiers" présente bien croustillant comme il faut. Suis-je bien à l'endroit fondateur des Harlequinades ? Le concept d'Harlequinade peut-il être étendu à mon "Le Survivant : Missouri, état d'alerte" ?

  • L'homme présent sur la première couverture est terrible... je suis morte de rire devant mon écran ! Genre il s'y croit trop.. xD

  • @ Hydromielle: ça fait un effet boeuf le kilt hein? C'est vrai que les couvertures sont impayables! Nous avons eu un aperçu passionnant de l'histoire des couvertures, j'espère que nous pourrons bientôt en parler!
    @ Choupynette: je crois que comme en tout il y a du bon et du roman écrit à la chaîne. En l'occurence, là, il y avait du bon!! :-) Mais il m'avait li'air sympathique ton rugbyman!!
    @ Chimère: cours! vite! Je la retiens! :-))
    @ Baudouin: veto sur Gérard de Villiers! Il ne te reste plus qu'à acheter un harlequin pour participer!
    @ Ankya: un parangon de vertus viriles! Ca fait presque froid dans le dos!!

  • Que d'émotions! que de glamour!

  • @ Edelwe: exactement! On ne le dit pas assez, le kilt, c'est glamour!

  • Je crois que je suis la seule à être tombée sur un Harlequin où mes futurs amoureux ne font pas de galipettes ... J'ai dû me faire avoir sur la marchandise ! Ils passent leur temps à s'engueuler comme de vulgaires poissonnières ! Ca promet du spectacle ...

  • @] Nanne: méfie-toi, la galipette peut venir tard! :-)Ceci dit, il y a des collections àù la galipette est rare, voire absente! Dur!

  • ça devient de véritables études sociologiques ou ethnographiques ! Hillarant, bravo ! (mais on dirait que tu y prends goût...)

  • J'hésite à lire un Harlequin médiéval... Je ne suis pas sûre d'en rire longtemps, et je suis trop jeune pour mourir d'un infarctus!!!

  • @ Liliba: et bien en fait oui! CVa va devenir mon arme fatale en cas de grosse fatigue ou de panne de lecture!! :-))
    @ Mo: mais non voyons!!! Il faudra sauter des passages, mais c'est tellement bon qu'il serait dommage que tu passe à côté de cette occasion d'améliorer ta connaissance de ton domaine de compétence!! :-)

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