Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le journal d'une sorcière - Celia Rees

journalsorciere.JPG1659 en Angleterre. Une vieille femme est condamnée pour sorcellerie et executée. Sa petite-fille, Mary, est contrainte à la fuite et s'exile en Amérique, accompagnant dans son voyage une famille puritaine. Un interminable voyage commence pour la jeune fille, en butte à la méfiance, à la rigueur des règles religieuses et aux superstitions.
Ne vous attendez pas à la veine Harry Potter malgré le titre de ce roman jeunesse! Pas de sorts, de baguettes magiques et autres chaudrons dans le journal de Mary, mais le quotidien d'une jeune fille livrée à elle même au milieu du 17e siècle, prise dans les remous d'une époque où les luttes religieuses et la chasse aux sorcière battent leur plein.
L'histoire de Mary est celle d'une jeune femme que ses dons et ses connaissances mettent en danger, que sa curiosité pour le monde expose au pire. Comme beaucoup de sorcières, comme sa grand-mère, elle connait les plantes, vit en marge, beaucoup trop libre pour une société fermement contrôlée par les églises. Et s'il est question d'apparitions, ou de transformations, ce sont les anciennes croyances qui sont évoquées, celles qui persistent clandestinement.
De manière intéressante, son journal questionne la place des femmes dans la société  et principalement dans la société puritaine, finalement guère différente des autres: Mary la marginale, sa grand-mère, les femmes de la colonie, filles, épouses, veuves qui grapillent comme elles peuvent des miettes de liberté quitte à utiliser les règles pour se battre. On rencontre les échos de l'histoire de Salem, échos qui disent l'aliénation que représentent les règles puritaines, la folie, la haine et la peur qui en naissent, surtout envers ce qui est différent. La question de l'alterité est au centre du roman: il y a Mary bien sûr, jamais à sa place dans la colonie, mais aussi la confrontation des colons au monde indien, la peur, le mépris et le rejet de ce que les natifs du continent pourrait leur apprendre, le sentiment de supériorité qui mène à tous les excès et annonce les drames à venir. Je n'irais pas jusqu'à dire que Celia Reez évite les écueils d'un certain manichéisme, mais elle parvient à brosser le portrait d'une communauté d'homme dans sa complexité sans éviter d'aborder des questions difficiles et en restant cohérente avec le contexte historique. Tout cela fait de ce journal, présenté comme un document retrouvé un texte d'une grande sensibilité, soutenu, ce qui ne gâche rien, par une belle qualité d'écriture. A déguster sans aucune restriction dès 10 ans!
Prix sorcières 2003.

Rees, Celia, Le journal d'une sorcière, Seuil Jeunesse, 267p., 2004, 5/5

Commentaires

  • Honte sur moi, je ne l'ai jamais lu et il me fait de l'oeil depuis plus de 4 ans!

  • Je l'ai lu aussi il y a quelques années et j'ai beaucoup aimé. J'ai également lu Vie de sorcière qui va avec, en quelques sortes. Un très bon souvenir de lecture là encore :)

  • Enfin la vérité sur les sorcières ? Je note avec enthousiasme pour fifille et pour moi.

  • J'essaierai de trouver ce livre autant pour ma fille aînée que pour moi ! ;-)

  • Je note volontiers pour la bibli des expatriés, et je me ferai un plaisir de le lire à cette occasion.

  • Je pense que ça plairait à mes élèves! je note!

  • @ Licelal: et sans vouloir enfoncer le clou, il est vraiment, vraiment bien! ;-)
    @ Estellecalim: j'ai calé sur la suite je dois dire. J'étais prise par d'autres choses et du coup je suis totalement passée à côté! Mais je ne désespère pas!
    @ Theoma: ça fera une super lecture commune! C'est vraiment un très beau roman!
    @ Marie: tout pareil que pour Theoma!
    @ Maijo: il devrait trouver sa place, son public et te faire plaisir au passage!
    @ Edelwe: il a du succès à la bib!

  • J'hésite toujours à lire les romans pour cette tranche d'âge. Il arrive que j'aime... mais vraiment pas tout le temps...

Les commentaires sont fermés.