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La mort de Judas

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De Paul Claudel je ne connais pas grand-chose. Ce qu’à pu me dire JM qui se reconnaîtra s’il passe dans le secteur, avec passion et une force de conviction certaine, les pièces de théâtre autour desquelles je traîne de peur de les lire dans un mauvais contexte et de ne pas les apprécier autant que je le devrais, le souvenir d’avoir entendu parler d’une pièce qui durait un temps infini… Bref, à la fois beaucoup et pas grand-chose. Alors, histoire de m’encourager à sauter le pas, j’ai ouvert La mort de Judas. Et je me suis régalée.
Paul Claudel raconte en deux courts textes le point de vue de Judas et de Ponce Pilate sur la mort de Jésus. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est drôle, percutant et irrévérencieux. Claudel fait de Judas non plus le traître, mais l’administrateur atrocement terre à terre qui explique apr le menu les raisons objectives et rationnelles qui l’ont poussé à trahir son maître. Tout y passe, les relations plus que tendues entre les apôtres, les problèmes d’intendance du Messie, la crétinerie de Marie-Madeleine, etc, etc. Trop, c’est trop, et les miracles, on s’en lasse !
Sachant que Claudel était un fervent catholique, il me semble que l’irréverence du texte est une manière de dénoncer la prédominance de la rationalité et de la science en montrant où elle peut mener et ses excès. Judas réflechit et rationalise tout, ce qui le pousse à porter un regard dans concession sur ce qui l'entoure et à faire preuve d'un manque d'humour désopilant. Et c’est un peu la même chose avec le témoignage de Ponce Pilate dont le destin sera pour le moins étonnant. C’est qu’avec cet épisode malheureux, il a attrapé la guigne ! Et ce n'est pas très pratique pour un administrateur romain de ne plus pouvoir assister à la moindre cérémonie religieuse sans qu'une catastrophe se produise. En même temps, on a aussi un portrait à charge des croyants à travers les figures d'apôtres assez peu sympathiques et finalement drôlement humains avec leurs jalousies et leurs mesquineries. J'ai adoré et dévoré ce court opus.


C'est donc une véritable découverte pour moi et un moyen tout à fait intéressant d'entrer dans l'oeuvre d'un grand écrivain ou d'en découvrir des aspects moins connus. En plus, l'objet est vraiment agréable et joli ce qui en fait un parfait cadeau! Bref, que du bon!


Merci aux Editions André Versaille de m'avoir permis de découvrir la collection A s'offrir en partage! Les Cenci de Dumas traîne sur ma table de chevet, j'ai hâte de m'y mettre!


Claudel, Paul, La mort de Judas, Ed. André Versaille, 2009, 5/5


Commentaires

  • Intéressant tout ça, vraiment. J'ai toujours voulu lire Claudel et là j'en ai encore plus envie.

  • Je n'ai lu que "Partage de midi", je me souviens que j'avais trouvé ça vraiment magnifique, mais il n'en m'en reste finalement pas grand chose de plus que cette impression.

  • Ofelia: c'est un auteur que j'aborde à tous petits pas de peur de m'effaroucher! Mais ce premier contact a été concluant en tout cas, j'ai vraiment apprécié le ton et la verve!
    @ Mo: c'est souvent le cas, ne garder que des impressions! En tout cas, il a une plume vraiment superbe!

  • Je dois dire que je me suis un peu reconnu dans ta description du début ! Je me suis toujours profondément ennuyée devant ses pièces et à la lecture ce ne fut pas mieux...
    Tu parles très bien de ce titre là mais je dois dire que je vais rester sur ma réserve...

  • et bien je suis franchement très tentée. Ton billet donne envie.

  • @ Choco: pour l'instant je n'ai pas encore lu les pièces, mais cela ne saurait tarder!
    @ Sylvie: et en plus c'est court! Une excellente manière de découvrir cet auteur!

  • et ben, bon courage... !

  • @ Choco: il m'arrive d'être inconsciente comme ça! :-)

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