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mais dans les romans c'est sympa

  • Genesis - Bernard Beckett

    Pour Anximandre, c’est le grand jour. Après trois années de préparation avec son tuteur Périclès, elle passe l’examen d’entrée à l’Académie, l’institution qui décide des destinées du monde dans lequel elle vit. Cinq longues heures d’un entretien plein de surprise l’attendent.
     
    En voilà une surprise ! Au départ on fait la grimace : des dialogues, un univers science-fiction qui paraît ma foi fort traditionnel avec une héroïne adolescente. Et puis soudain, tout dérape. De questions en réponses, Bernard Beckett dresse le portrait d‘un monde qui a survécu à une sorte d’apocalypse : guerres, épidémies ont décimé la population terrestre, le seul bout de terre demeurant préservé étant l’île de ………….. Protégée par sa grande barrière maritime. Sur cette île où les grands principes de Platon ont été appliqués à l’organisation sociale, tout étranger abordant est considéré comme une menace immédiatement supprimée, l »’individu est nié au profit de la communauté et chacun vit selon la destinée que sa naissance lui a promis. Mais dans ce monde où tout est soigneusement contrôlé, un grain de sable va venir gripper les rouages. Adam, un soldat, va faire le choix de la révolte. Sa condamnation, participer au développement d’Art, une Intelligence Artificielle.
    Quelques années ou siècles plus tard, Anaximandre raconte à ses examinateurs la vie d’Adam et les événements qui ont mené au Grand Dilemme, la fin de la société issue de la grande catastrophe.
    Le choix du dialogue, du jeu de questions et réponses entre le candidat et son jury permet d’amener petit à petit les choses d’abord en jouant sur la tension inhérente à la situation d’examen, puis, petit à petit, par le récit des jours passés. Au fil des heures, on voit Anaximandre développer ses idées, perdre toute réserve, s’enthousiasmer et dévoiler de plus en plus d’elle-même. Beaucoup de philosophie dans tout cela : il est question de la définition de l’humain, de l’âme, de la désobéissance, des systèmes politiques t sociaux, de l’histoire, etc. Ce qui est le plus intéressant est de voir les conséquences pratiques de l’application de certaines idées.
    Tout cela donne au final un roman au fond dense, développant une multitude d’idées et plein de suspense. C’est une introduction parfaite à la philosophie, une piqûre de rappel bienvenue aussi pour les plus grands. Sans doute un brin difficile pour les ados qui n’auraient aucune notion de philo, mais ils devraient pouvoir y trouver leur compte aussi, l’identification à Anaximandre fonctionnant fort bien. Il n’y a certes rien de bien nouveau dans ce roman, mais il est très bien troussé et vient complété parfaitement l’existence des classiques du genre comme La planète des singes ou Asimov pour ne citer que ceux-là.

    Et pour la petite histoire, j'aime beaucoup la couverture française, là, c'est dit!

    L'avis de Cuné.

     

    Beckett, Bernard, Genesis, Gallimard jeunesse, 2009, 4/5