17 pieds et autant de chaussures gisent devant le cimetière de Highgate. Quelques courses poursuites, deux ou trois morts atroces, un voyage, une fusillade et des pelletées de nuages plus tard, Adamsberg va trouver le fin mot de l'histoire.
Il y a des livres dans lesquels on se glisse comme dans une paire de vieilles charentaises. Confortables, chaudes, agréables, on les retrouve les soirs de froid avec un plaisir immense. C'est exactement ce que je ressens avec chaque nouveau roman de Fred Vargas. Moi qui ne lis guère de polars en règle générale, je me jette dessus avec un bel appétit et il m'arrive même de relire les opus précédents, juste pour retrouver le temps de quelques pages mes héros préférés! Car c'est bien de retrouvailles dont il s'agit!
Evidemment, rien de nouveau sous le soleil: ceux qui n'aimaient pas Fred Vargas ne changeront pas d'avis, ceux qui l'aimaient resteront sur leurs positions! On retrouve ce style agréable, ces histoires sans queue ni tête, ces rebondissements improbables, cette galerie de personnages invraisemblables.
Fred Vargas nous entraîne en Angleterre, puis en Serbie après nous avoir baladés au Canada, utilise avec un certain talent le mythe du vampire en rationnalisme, peurs et croyances ancestrales. Elle prend le temps d'allusions à la situation politique et sociale, de quelques réflexions sur le monde comme il vient. On sourit, on rit parfois franchement, on se laisse prendre et on termine les 383 p. du roman sur les chapeaux de roues avec un pincement au coeur à l'idée qu'il faudra attendre encore un sacré moment avant de retrouver le pelleteux de nuages et sa fine équipe!
L'avis de Jean-Marc Laherrère dont je découvre le blog. Celui de Cathe et celui de Cathulu
Fred Vargas, Un lieu incertain, Viviane Hamy, 2008, 383 p.