Une fois de plus Heri m'a coiffée sur le poteau mis ça ne va pas m'empêcher de dire ce que je pense de ce roman!
C'était bien, c'était beau, c'était émouvant et tout et tout. Une vraie belle découverte. Dès l'instant de sa conception, Ruby Lennox raconte sa vie et celle de sa banale famille anglaise. Sauf qu'aucune famille n'est banale et que toutes cachent plus ou moins bien leurs drames, leurs souffrances et leurs déchirures.
Kate Atkinson entremêle avec une grande habileté passé et présent. Elle raconte la vie comme elle vient avec ses successions de mariages, d'enterrements, de naissances, de rentrées scolaires et de vacances, de fuites et de retrouvailles. Les choses prennent sens chapitres après chapitres, des liens se révèlent entre des personnages qu'à priori rien ne rapproche. C'est fascinant de voir l'histoire de cette famille prendre forme à travers les vies des femmes de la famille. Une bonne centaine d'années d'histoire d'Angleterre et d'Europe, deux guerres mondiales et les transformations de la société par une accumulation de petits épisodes.
Et s'il n'y avait que ça! La voix de Ruby, toute en clairevoyance, en humour et en amertume distille le rire et les larmes. Son regard sur ce qui l'entoure est absolument sans concession. De la voix de l'enfant à celle de l'adolescente puis de l'adulte, on ne perd jamais ce regard chargé d'une souffrance qui s'ignore. Elle n'épargne rien du poids des bonnes manières et des coutumes d'une classe moyenne qui se veut respectable et qui n'en reste pas moins pitoyablement vulgaire et étroite. Aucune petitesse, aucun ridicule ne lui échappe. Et on rit alors que ces vies qui s'égrennent sont somme toute d'une tristesse insondable.
J'ai envie de poursuivre ma découverte de cet auteur.
La belle critique de Kalistina, celle de Cuné, celle de Heri
Kate Atkinson, Dans les coulisses du musée, Ed. de Fallois, 1996, 348 p.