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amanda eyre ward

  • Le ciel tout autour

     

     

    Karen, séropositive, attend son exécution dans le couloir de la mort. Autour d’elle, d’autres condamnées. Mais aussi Célia, la veuve d’un des hommes qu’elle a abattus qui ne parvient pas à faire son deuil, et Franny, jeune médecin qui essaie de trouver un sens à sa vie.

     

    L’univers carcéral féminin et assez rarement évoqué en littérature. Suffisamment rarement en tout cas pour que Le ciel tout autour prenne une résonance particulière. Par petites touches, en plantant le décor qui entoure ses trois héroïnes, Amanda Eyre Ward donne à connaître ce monde violent, froid, où les rixes, les insultes, la souffrance, la promiscuité sont le lot commun. Une atmosphère glaçante qui interroge, malheureusement seulement en passant, le lecteur sur la pertinence de faire payer de cette manière leurs fautes à celles qui ont failli.

    Ce n’est toutefois pas le  thème central de ce roman. A travers l’histoire de Karen, et les parcours de Célia et Franny, c’est la peine de mort qui est l’acteur principal de ce récit. Par petites touches, Amanda Eyre Ward construit le portrait de ces trois femmes. On découvre la vie de Karen, vendue par sa mère à l’âge de 12 ans, prostituée se mourant du Sida. Une femme brisée qui attend la mort comme une délivrance.  C’est sans conteste la plus terrible et la plus touchante des trois héroïnes du roman. A côté de sa voix, celles de Célia et Franny ont bien moins de force, quand bien même elles permettent d’aborder des questions fondamentales comme celles de la vengeance, de  la rédemption, du pardon, du sens de l’existence. Certains passages ont la force d’un coup de poing. Le plus confondant reste sans doute l’absence de pathos dans cette histoire. Les condamnées du couloir de la mort sont des femmes presque comme les autres, qui papotent, se disputent, se maquillent. On les voit accepter la mort à venir ou persister à espérer en dépit de tout.

    Seul regret pour moi, la fin qui, bien que surprenante, m’a semblée un brin artificielle. Sans gâcher toutefois l’impression d’ensemble, celle de trois beaux portraits de femme et d’une histoire forte autour d’un thème qui ne l’est pas moins et d’un plaidoyer contre la peine de mort.

     

    PS : l’histoire de Karen Lowens m’a fait pensé à celle d’Aileen Wuernos. La trajectoire de cette tueuse en série a été l’objet du film Monster par Patty Jenkins avec Charlize Theron et Christina Ricci.

     

    Merci à Amanda pour le prêt.
    Les avis de Stéphanie et Fashion.

     

     

     

    Amanda Eyre Ward, Le ciel tout autour, J’ai lu, 2006, 253 p.