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  • Jours d'orage

     

     

     

     

    En cette belle année 1960, Amanda Lashes, fraîchement veuve s’installe pour quelques mois à Florence avec sa fille. Mais au cours d’une promenade en voiture, une tempête éclate qui les contraint à se réfugier dans un village isolé : Rocca al Sole. Elles y font la connaissance du marquis Eduardo Corleone dont la femme a été sauvagement massacrée avec d’autres femmes et enfants durant la retraite nazie à la fin de la guerre. Malgré le temps écoulé, aucun villageois n’a oublié ces terribles événements. Lorsqu’ils identifient dans un touriste un de leurs tortionnaires, la tension monte.

     

    Autant le dire tout de suite, Kressman Taylor est sans doute l’auteur d’un roman, ou plutôt d’une nouvelle : Inconnu à cette adresse a été pour moi un véritable coup de poing. Intense, concis, cet échange de lettres est une synthèse époustouflante de ce qu’est le nazisme et l’antisémitisme. Jours sans retour ne m’avait pas autant touchée, mais je l’avais trouvé intéressant à défaut d’être passionnant. Pour être franche, Jours d'orage est une catastrophe. Je ne sais pas s’il s’agit d’un manuscrit retrouvé au fond d’un tiroir et jamais publié faute d’avoir été terminé par son auteur, mais on a l’impression de se trouver devant un canevas inachevé. Il y a un début, il y a une fin, il se passe bien des choses entre-temps, mais personnages comme rebondissements sont totalement stéréotypés : la jeune veuve, les italiens séducteurs et insaisissables, le marquis très noble, le braconneur sans foi ni loi…  Pourtant, il y avait de quoi faire : un nazi revient en touriste sur les lieux de ses exactions passées sans même imaginer que les habitants puissent encore lui en vouloir pour ce qui est, pour lui un acte de guerre, pour eux, un crime de guerre. Les questions posées par cette situation sur l’oubli, sur la haine et sur le pardon sont multiples. Mais Kressman Taylor ne fait finalement que les survoler, préférant se concentrer sur l’histoire d’Amanda et d’Eduardo, intégrant dans le propos des histoires de famille sans grand sens, usant presque abusivement des collines toscanes et des vieilles pierres et offrant une chute déçevante.


    Bref, une déception c’est le moins qu’on puisse dire !

    Kathrine Kressman Taylor, Jours d’orage, Flammarion, 2008, 226 p.

  • Manga part 2: love stories

    Et pour inaugurer le joli mois de septembre, quelques histoires d'amour!

     

    Le sablier, Hinako Ashihara, Kana

    3 volumes parus, 7 à paraître, série terminée au Japon

     



    L’hiver de ses 12 ans, An quitte Tokyo pour suivre sa mère, fraîchement divorcée dans son village natal. Entre amitiés naissantes, amours adolescentes et drames familiaux, commence pour elle le délicat chemin vers l’âge adulte.

     

    Un coup de cœur, rien de moins ! Le sablier est un shôjo rare, un de ceux qui tout en délicatesse raconte une histoire banale et pourtant importante et aborde des sujets de société brûlants.

    L’image du sablier est magnifiquement utilisée : à la veille de son mariage, An retrouve un petit sablier. Ce petit objet ramène à elle les souvenirs de 14 années de vie écoulées depuis cet hiver où elle est venue s’installer chez ses grands-parents. Le temps qui s’écoule et ne revient pas est un des thèmes majeurs de ce manga. An, touchée par le divorce de ses parents, par un deuil difficile, des décisions lourdes de conséquences découvre petit à petit l’amitié, l’amour, la vie tout simplement. On retrouve bien sûr le traditionnel  triangle amoureux et quelques unes des figures imposées du genre, mais sans niaiserie. Pas de petits cœurs roses qui volètent, juste des regards, des atermoiements, des retrouvailles passionnées. Les personnages sont justes, les événements amenés avec rapidité maos cohérence.

    Ajoutez à cela un graphisme limpide et travaillé, et vous obtenez un shôjo des plus attachants.

     

    Les avis de Fashion et Clarabel.

     

    Merci à Fashion pour le prêt !

     

    Itadakimasu, Yuki Yoshihara, Soleil manga

    4 volumes, série terminée

     



    Naeko travaille dans l’agence matrimoniale dont son ex-mari est le directeur. Un ex-mari qui n’a pas renoncé à reconquérir la femme qu’il a trompé jusqu’à plus soif. Mais c’est sans compter sur le fait que Naeko tombe amoureuse d’Ouji, de 10 ans son cadet et accessoirement… son ex-beau-frère !

     

    Attention, nous ne sommes pas dans le shôjo, mais dans le josei, c’est-à-dire la comédie sentimentale pour jeune femme ! Cette précision faite, force m’est d’avouer qu’il s’agit d’une lecture des plus anodines. Itadakimasu est un agréable moment de lecture servi par un graphisme classique, un scénario sympathique agrémenté d’un brin d’humour et de quelques galipettes ! A noter tout de même qu’il aborde le sujet du divorce, encore assez mal perçu au Japon si j’ai bien compris le message de la mangaka ; Autre point fort, l’héroïne de l’histoire est plus âgée que son amoureux. Elle travaille, il est encore lycéens.  Or, s’il est communément accepté que des jeunes filles aient des relations amoureuses avec des hommes beaucoup plus âgés qu’elles (parfois contre espèces sonnantes et trébuchantes, ce qui est une forme de prostitution), l’inverses est moins facile à faire accepté, et cela au Japon comme dans les pays occidentaux. Une thématique intéressante donc, traitée de manière légère et tendre. Si je trouve les tomes suivants à la bibliothèque, je me pencherai sans déplaisir sur la suite de l’histoire !

     

    New-York, New-York, Marimo Ragawa, Panini

    4 volumes, série terminée

     



    Ken Walker est un policier new-yorkais lambda si ce n’est qu’il cache à son entourage le fait qu’il est homosexuel. Jusqu’au jour où il croise Mel Frederics, un jeune homme calme au passé sombre dont il va tomber amoureux.

     

    Un brin de yaoi pour continuer ! Autant le dire tout de suite, je n’ai pas accroché à cette série même si je lui reconnais d’indéniables qualités ! Au rang de ces qualités, New-York, New-York aborde des questions et des problèmes graves : inceste, perception de l’homosexualité dans certains milieux et dans le cadre familial, sida, adoption homoparentale, etc. sans tomber dans le moralisateur ou le démonstratif. On suit tout simplement la vie d’un jeune homme qui avait caché jusqu’alors son homosexualité et qui se trouve devant des choix difficiles, devant une famille qui ne se doutait de rien. Mais les mésaventures répétées de Mel, l’absence d’humour, la mièvrerie des scènes d’amour m’ont, je l’avoue, fatiguée. Dommage parce que pour le reste, on peut parler d’une œuvre de qualité et utile !