Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Outside Valentine - Liza Ward

Outside-valentine.jpegNebraska, années 50. Caril Ann, quatorze ans est embarquée par son petit ami dans une fuite sanglante. Nebraska, années 60, Susan guette son jeune voisin dont les parents ont été victimes des amants meurtriers. Années 90, un antiquaire tente de renouer les fils de sa vie.

J'aimerais pouvoir en dire plus, mais il est finalement assez difficile de résumer avec concision et sans trop en révéler ce récit où trois voix s'entrecroisent pour raconter un fait divers qui a fasciné les Etats-Unis et inspirés écrivains et réalisateurs. Car l 'histoire que raconte Liza Ward est vraie, et son récit prend une teinte particulière quant on sait qu'elle est la petite-fille de deux des victimes de Caril-Ann et Charles Starkweather.

Outside Valentine est un récit étonnant à plusieurs égards.

Etonnant d'abord par le regard que Liza Ward porte sur Caril-Ann et Charles Starkweather. Loin de se faire accusatrice, de chercher le sensationnel, elle s'attache aux mécanismes, aux petites choses accumulées qui ont pu amener l'un à basculer dans la folie meurtrière, et l'autre à le suivre, voire à participer aux tueries.

Etonnant ensuite par le fait que ce n'est pas tant le meurtre qui est coeur du roman que l'amour auquel chacun des personnage aspire et qui les bouscule. Amour de Caril-Ann pour Charles, de Charles pour Caril-Ann, amour de Susan pour le fils des victimes, Lowell, amour de Lowell pour Susan. Et autour,  déception amoureuse, amours névrotiques, amours déçues, amour filial, manque d'amour. C'est l'amour qui tisse la trame de ce drame et de ses conséquences, ce qui donne une tonalité douce-amer, poignante au récit, mais sans pathos.

Il n'est pas question de faire pleurer dans les chaumières sur le sort de ces enfants perdus, ou de faire frémir d'horreur et d'indignation face à une violence intolérable et incompréhensible ou face à une fascination morbide pour un fait divers atroce. Liza Ward porte sur ses personnages et sur ce qu'ils sont devenus un regard exempt de pitié comme de jugement. Juste neutre, voire bienveillant envers les failles humaines et ce que l'amour ou le manque d'amour peut provoquer. C'est une analyse magistrale des sentiments, touchante, intense. De quoi me faire oublier après quelques semaines, des petites longueurs.

A découvrir.

Merci à Marie-Laure P., sans qui je n'aurais sans aucun doute pas été vers ce texte.

D'un livre l'autre, L'ivresque des livres,...

 Ward, Liza, Outside Valentine, 10/18, 2008, 439p., 3.5/5

Commentaires

  • Ton billet m'intrigue. Je note.

  • J'en ai lu la moitié il y a deux ans, et ce dont je me souviens c'est que justement ce récit à trois voix m'avaient agacée. Je n'arrivais pas à m'intéresser aux personnages, à leur existence, à leurs problèmes. J'ai donc dû arrêter. Et puis je me souviens d'une écriture fade, sans style, sans personnalité. Enfin tout ce que je dit se sont de vagues impressions qui me sont restées. Je sais que ce livre a beaucoup plu, d'où mon questionnement sur le désintérêt que j'ai eu pour lui.

  • @ Charmant-petit-monstre: il n'y a peut-être pas de question à se poser? Parfois on entre dans un univers, dans un style ou pas!

  • @ Edelwe: c'est un roman intéressant!

Les commentaires sont fermés.