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Plus rouge que le sang

Enfin, jeunesse... Depuis le temps qu'on m'en parlait, depuis le temps qu'il était sur les étals des libraires avec la mention coup de coeur, il fallait bien que je finisse par céder!

Siggy et Signy sont jumeaux. Ils sont les enfants de Val, un des chefs de clan qui se partagent Londres et ses environs en un 22e siècle fort sombre. Leur destin sera sanglant, de l'étoffe dont on fait les légendes.

Et en effet, Melvin Burgess s'est inspiré d'une ancienne saga pour écrire ce roman qui n'a de jeunesse que le qualificatif. C'est sombre, sanglant, extrêment violent. Pour plus de 15 ans sans aucun doute. Les hommes qui ont manipulé le vivant sont à leur tour manipulés. Par qui? C'est une bonne question: les dieux de retour? Leurs propres créatures? Leurs semblables? Les réponses ne sont pas données et Melvin Burgess se plaît à entretenir le doute, permettant une réflexion approfondie sur la notion de destin, la folie, l'acceptation. C'est aussi une histoire d'amour et de haine. Amour puis haine d'une Signy adolescente, mariée, ou plutôt vendue au rival de son père pour signer une paix qui n'est que chimère et qui découvre qu'aimer et haïr ne sont parfois que les deux faces d'une même médaille en même temps que la fugacité et la fragilité de la liberté. Amour et haine de jumeaux perdus dans une histoire qui les dépasse et qui ne se comprennent plus. Il y a encore beaucoup à dire tant se roman se révèle au final dense et riche. Pourtant, au départ, j'ai été agacée par un pseudo langage adolescent. Que ce soit un choix ou un problème de traduction, cela ne m'a pas aidée à entrer dans le récit. Puis j'ai finalement été happée. Une expérience, et aussi, un bel exemple de cette littérature que l'on dit ado et qui s'adresse, à tous ceux qui acceptent de la lire.

"C'en est une qui vie depuis des années enfermée dans une cellule. Sa vision du monde extérieur se réduit aux arbres derrière sa prison. C'en est une dont la seule amie est une créature sans apparence et sans âme. C'en est une dont le coeur est habité par l'amour et la haine qui finiront par ne faire qu'un. C'en est une dont l'âme revetira les atours de l'amour pour mieux se venger."

Melvin Burgess, Rouge Sang, Gallimard Jeunesse, 2000, 382 p.

Commentaires

  • La couv' m'a déstabilisée, j'ai l'habitude de la folio-sf. Le cafard cosmique, salle 101 et toi êtes d'accord pour dire que, au final, et malgré quelques imperfections, c'est un livre qui vaut le coup. Je vais finir par me laisser tenter, c'est sûr. ^^

  • Ben franchement, je pense que ça vaut effectivement le coup de se laisser faire! Je ne dirais pas que c'est une lecture agréable mais bon!!

  • J'avais écouté la critique de la salle 101 et ça ne me tentait pas beaucoup. A l'occasion, vu qu'il est à ma biblio...

  • J'ai fait un peu pareil... Je l'avais sous la main alors je me suis décidée! Il y a une suite en, fait, mais je crois que je vais m'arrêter là avec Burgess! Veni vidi et tout ça!

  • J\'avais lu un de ce sprécédents romans et j\'avais vraiment été mal à l\'aise ...

  • C'est d'ailleurs dommage qu'il donne dans une provocation aussi poussée... A mon sens, son roman aurait gangé à moins de provov et plus de cohérence. Parce qu'il y a de l'idée! Et du talent!

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