Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

regis de sa moreira

  • Mari et femme

     

    « La première chose qui t'étonne lorsque tu ouvres les yeux c'est le plafond de votre chambre. Ça fait des mois que tu dors dans le salon. Tu ne comprends pas. Tu tournes la tête sur le côté, ta femme n'est pas dans le lit. Mais ses longs cheveux blonds s'étalent sous ta joue. Tu ne comprends pas du tout. Tu montes une main pour te gratter la barbe. Ta barbe a disparu. Tu ne respires plus. Tu descends ta main sous le drap. Tu cherches quelque chose entre tes jambes. Tu ne trouves rien. Tu te redresses d'un coup. Tu te tournes vers l'armoire à glace. Tu cries. Ta femme crie à ta place. »

     

    Certes l’idée n’est pas nouvelle : intervertir les corps d’un homme et d’une femme. Mais quand cet homme et cette femme vivent en couple, quand ils sont sur le point de se séparer, que l’un est un écrivain en crise et l’autre une éditrice au sommet de sa gloire, alors, on peut se dire qu’il y a quelque chose de nouveau sous le soleil. Et c’est le cas. Enfin, plus ou moins.

    Mari et femme est un texte court, mais incisif, concis, explosif presque : Régis de Sà Moreira y va à l’économie et parvient ainsi à faire entrer son lecteur dans cette vie de couple qui bascule. Dans la tête de cet homme qui doit se faire à un corps de femme. Jamais le narrateur ne s’embrouille, ne confond ce qu’il est et ce qu’est sa femme. Le décalage entre le corps et l’esprit induit des situations intéressantes, surtout quand chacun va à la découverte de la vie de l’autre.

    Toutefois, malgré toutes les qualités de ce roman, je dois avouer que je suis restée en dehors du texte. Déjà Le libraire ne m’avait pas convaincue. J’ai été plus accrochée avec Mari et Femme, appréciant le changement, mais j’ai trouvé le style un peu plat, et la manière de traiter son sujet, certes excellente, mais pas assez fouillée. On rentre dans la vie de ce couple, certes, mais il y manque un je-ne-sais-quoi, un brin de folie supplémentaire pour que ce soit totalement enthousiasmant.

     

    Cuné et Amanda sont enthousiastes, Lily a aimé, Emeraude un peu moins.

     

    Merci à Anne Vaudoyer pour l’envoi de ce roman !

    Régis de Sà Moreira, Mari et femme, Au Diable Vauvert, 2008, 181 p.