Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

livres

  • Quand le vent souffle sur la lande

     

    Voilà encore une lecture qui a une histoire rocambolesque très chers lecteurs ! Si, si, je vous jure !! Vous le savez pourtant que je suis coutumière des aventures rocambolesques !!

    Imaginez donc une LCA frustrée, alléchée par des billets plutôt enthousiastes, ne mettant la main sur le roman convoité ni en bibliothèque, ni dans son réseau parallèle de fournisseurs ! Imaginez ladite LCA tombant au détour d’un page d’un magasine professionnel bien connu sur l’annonce de la sortie en poche dudit roman ! Imaginez la LCA au garde-à-vous dans une librairie le jour de la sortie et s’entendant dire que le roman en question n’est pas sorti des cartons, et vous aurez une petite idée de ce que j’ai subi !

    Bref, j’ai fini par parvenir à acheter l’objet de toutes me convoitises que j’ai dévoré sans coups férir ou presque (c’est pas que j’avais des lectures en cours, mais un peu quand même) !

     

    Margaret Lea reçoit un soir une lettre extraordinaire. Une lettre qui l’invite, ou plutôt lui ordonne de se rendre en la demeure de Vida Winter, célèbre et mystérieuse auteur de best-sellers pour écrire sa biographie. Car jamais, jamais, au cours de sa longue existence, cette femme n’a accepté de dévoiler quoi que ce soit sur sa vie. Toujours elle a inventé des histoires pour satisfaire public et journalistes.

    Rongé d’interrogations, Margaret décide d’accepter cette proposition. Et part sur un chemin qui la mènera à la rencontre des ses propres fantômes.

     

    Autant vous dire tout de suite que je n’ai pas été déçue dans mes attentes ! Le treizième conte n’est certes pas un roman qui restera dans l’histoire de la littérature comme un chef-d’œuvre absolu, mais le temps de ma lecture, j’étais totalement immergée dans l’histoire de Margaret, et le temps où il fallait bien que je travaille ou cède aux exigences de la vie sociale, je me demandais ce qu’il allait diable pouvoir se passer ! Ce qui est plutôt bon signe, je vous l’accorde !

    Entremêlant tranches de vie, récits du passé, extraits de journal et lettres, le récit n’est que tours et détours pour perdre le lecteur. On s’attache aux pas de Margaret, on frissonne avec elle, on tremble parfois, et on en vient presque à croire à ces fantômes du passé, si présents, si vivants, qui hantent les parages. Car plonger dans le passé n’est pas anodin. En se racontant, Vida Winter réveille d’anciennes passions, d’anciennes folies et d’anciennes souffrances. Et provoque des réactions violentes chez sa jeune biographe. Chacune d’elle, par ce récit chaque jour continué met au jour ses failles et partant, commence à les guérir ou les accepter. La confrontation des deux femmes, toute en silence, en passes d’armes violentes, en doute puis en affection est un contrepoint parfait à l’histoire des temps anciens qui se déroule à la fois par les mots de la vieille femme et par les phrases de la jeune. Et que l’on soit au cœur du domaine d’Angelfied ou dans une maison perdue dans les landes, on croit de bout en bout à ce qui se raconte.

    De plus, Diane Setterfield multiplie les références aux grands classiques de la littérature anglaise, donnant une envie dévorante de se replonger dans les romans des sœurs Brontë, de retrouver la tension de Rebecca, les délices de Jane Austen ou les terreurs de Wilkie Collins ! Car ses personnages principaux sont de grandes lectrices, des femmes dont la vie passe par les livres, que ce soit leur écriture ou leur lecture. Ce qui interroge rapidement le rapport et le passage de la fiction à la réalité. Très vite les frontières se brouillent. Ce qui est raconté par Vida Winter est-ce la vérité ? La fiction n’est-elle pas, toujours un peu au moins, la vérité pour qui sait lire entre les lignes ?  Une bibliothèque ne contient-elle pas le monde ? Enfin, un monde parfait où, si on le veut les histoires se terminent toujours vraiment ? En tout cas, avec Margaret Lea et Vida Winter, Diane Setterfield rend un bel hommage à ceux qui écrivent et à ceux qui lisent.

     

    C’est un bonheur que de sentir une telle passion ! Et de retrouver ces personnages de gouvernante pincée, de jardinier perspicace, de vieille fille au grand cœur, et de fantômes, la folie qui rôde au détour d’une page et ce vent si froid qui parcourt la lande !

     

    Vous l’aurez compris, je suis enthousiaste !! A lire absolument pour les amoureux de la littérature anglaise (et les autres aussi)!

     

    Les avis de Cuné, Clarabel, Allie, Cathulu, Lily, Papillon, Gachucha...

     

     

     

    Diane Setterfield, Le treizième conte, Pocket, 2008, 562 p.