Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

littérature épistolaire 2.0

  • Quand souffle le vent du Nord - Daniel Glattauer

    3793213.jpg

    Tête en l’air, Emmi Rothner envoie  plusieurs mails par erreur à Léo Leike pour résilier un abonnement. De fil en aiguille, leur correspondance va déborder les frontières d’échanges entre deux inconnus pour donner naissance à une relation qui va bousculer leurs certitudes et les mettre en danger.

     

    Bien, bien, bien… Je ne parviens pas à débuter ce billet de manière satisfaisante, faute de savoir par quel bout attraper ce drôle de roman qui se taille un joli succès sur la blogosphère après avoir enthousiasmé les lecteurs allemands. Il faut dire qu’il le mérite ce succès. L’auteur parvient à raconter en finesse une relation virtuelle qui naît par hasard, s’étoffe d’échange en échange jusqu’à transformer la vie des protagonistes. De mails en mails, Léo et Emmi se dévoilent, parfois plus qu’ils ne l’aimeraient, se cherchent, se trouvent parfois, se chamaillent souvent et s’interrogent sur la nature du lien qui les unit : flirt sans conséquence, amour naissant d’autant plus fort qu’il est celui qui lie deux esprits et s’est émancipé des appréciations esthétiques, interrogations sur les conséquences d’un passage au réel... Ce ne sont pas des interrogations nouvelles, mais elles ont sans nulle doute été amplifiées par le monde virtuel, tant celui-ci a facilité la naissance de relations entre inconnus. On s’y retrouve forcément un peu et d’autant plus que les messages sont donnés à la lecture à l‘état brut et sans autre indication temporelle que le temps écoulé entre deux. L’échange entre Emmi et Léo montre à la perfection comme s’établit une proximité entre deux personnes inconnues par le simple jeu de l’échange, comme on peut à la fois apprendre à se connaître plus facilement (facilité à se livrer ? libération des contingences physiques ?) et fantasmer et projeter sur cet autre à la fois inconnu et connu ses désirs et ses envies ai point de redouter le passage à la réalité. Cerise sur le gâteau, le talent avec lequel l'auteur utilise le courriel montre bien que ce n'est pas là un appauvrissement de la correspondance, mais une manière différente d'utiliser l'écrit, même s'il manque le plaisir d'ouvrir une enveloppe.

    Mais je dois admettre que malgré ses réelles qualités dont la moindres n’est pas une narration cohérente et bien construite, je disais donc et il va falloir que j’arrête les phrases à rallonge, que je n’ai pas été totalement convaincue et séduite par cet échange épistolaire de l’ère moderne. Les sempiternels atermoiements de Léo et Emmi ont fini par me lasser : alors que l’échange était prometteur, dynamique, on finit par se retrouver englué dans des tours et des détours qui rendent la lecture un brin longuette. J’ai eu du mal à vibrer et à me sentir concernée par la vie sentimentale des deux héros, même si Léo a tout du héros bougon qui éveille habituellement ma tendance naturelle au bovarysme et malgré l'humour qui empreint la plus grande partie des échanges.

    Bref, une semi-réussite en ce qui me concerne mais un roman indéniablement à découvrir!



    L'avis de Cathulu, Cuné, Emeraude, Fashion,...

    Glattauer, Daniel, Quand souffle le vent du Nord, Grasset, 2010, 3.5/5