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ferdjoukh

  • Quatre à cinq

     

     

    J'étais dubitative, et j'avais tort. "Quatre tomes de romans ados, sur des soeurs, aïe, aïe, aïe, j'en ai assez au domicile familial", me suis-je dit!! Et puis j'ai été emportée et ébouristiflée par la saga de la famille Verdelaine.

     

    Soit cinq soeurs, Charlie, Geneviève, Bettina, Hortense et Enid. Cinq soeurs dont les parents sont décédés et qui tentent de surnager dans la grande maison du bout du monde, là-bas en Bretagne. Entre deuil, peines de coeur, disputes et réconciliations.

     

    Il y a les soeurs évidemment, Basile le docteur amoureux de Charlie, spécialiste és couscous. Les cousins: Désirée, serial killeuse de poireaux, Harry qui copine avec cafards et rats. La tante Lucrèce et son Delmer. Tancrède et ses fioles. Augustin et ses moineaux. Et une foule d'autres personnages hauts en couleurs qui peuplent les pages de ces romans pleines d'émotion et de rire. On suit avec plaisir d'abord, intérêt ensuite, passion pour finir, l'évolution de cette fratrie malmenée par la vie et solidaire, aimante, adorable. C'est léger, drôle et en même temps assez profond.  Par la bande, Malika Ferdjoukh parle d'amour, de plaisir, de haine, de racisme et de tolérance, et de toutes les petites choses de la vie qui font le désespoir et le bonheur. J'ai pris un imense plaisir à suivre Bettina qui découvre que belle figure ne rime pas avec bel esprit, à suivre Enid dans ses conversations avec le Gnome des Toilettes et dans sa tentative désespérée pour sauver Swift la chauve-souris. Hortense et son amie malade, ses premières règles. Charlie et ses atermoiements amoureux, sa lutte de chaque instant pour garder ce qui reste de sa famille intacte. Geneviève, ou l'eau qui dort et ses mystères.

    Ce n'est jamais niais, jamais téléphoné (enfin, peut-être parfois un peu, mais on ne va pas chipoter), jamais pénible. Je me suis sentie proche de Charlie, statut de grande soeur oblige. En tout cas, de la grande soeur que j'aimerais avoir été et être encore, avec son amour absolument abyssal pour ses emmerdeuses de frangines. Sans la tendance à tomber de haut à chaque tournant de la vie et du toit.

     

    A aucun moment ou presque le rythme ne faiblit. On a toujours envie de savoir ce que vont devenir les soeurs, et à la dernière page du dernier tome, c'est avec un pincement au coeur que je me suis dit que je devais les quitter. Un livre à offrir aux petites, de 11 ans à 77 ans presque. Je vais l'offrir à ma petite frangine en tout cas. Pour ne pas la laiser passer à côté de ce plaisir. Et le conseiller à celles qui me demanderont ce qu'elles peuvent bien lire.

     

    Bravo et merci à Mme Ferdjoukh en tout cas. Je vais aller creuser du côté de ses autres écrits maintenant. Avec l'espoir avoué de retrouver un peu de cette magie.

     

    Un petit extrait, histoire de vous appater, un parmi tant de ceux qui m'ont fait sourire, ou rire aux éclats: "Elles opinèrent. Terrassées. Songeant qu'avec une nature qui l'avait faite chapeautée, déclamante et emmerdeuse, Mme Bouin n'était vraiment pas rancunière."

     

    Kalistina a aîmé, Laure aussi, et Clarabel.

     

    Malika Ferdjoukh, Quatre soeurs (Enid, Hortense, Bettina, Geneviève), Médium de l'Ecole des loisirs