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et de la barbe à papa aussi

  • Les soeurs Eden et la marque du dragon - Lyn Gardner

    COUV-SOEURS-EDEN-TOME-2-OK_Mise-en-page-1-245x370.jpgAu manoir Eden, après les péripéties provoquées par le maître des loups, la vie a repris son cours normal entre soucis pécuniaires, madeleines, expéditions en forêts et petites révoltes domestiques. Une existence bien trop routinière pour Alice qui voit avec bonheur une fête foraine s’installer dans les parages : barbe à papa, grande roue, train fantôme, l’endroit parfait pour s’amuser. Mais dans l’ombre des attractions se cache une sorcière déterminée qui veut s’approprier non seulement la flûte, mais aussi le cœur d’Aurore.

    Ou les sœurs Eden sont de retour pour notre plus grand bonheur. Après un premier volume follement enthousiasmant, on pouvait craindre que l’auteur ne parvienne pas à rester à la hauteur, ou du moins à renouveler le terreau sur lequel elle avait bâti les débuts des sœurs Eden. Mais force est de constater que Les sœurs Eden et la marque du dragon est une petite merveille même si l’effet de surprise est passé. Le récit est toujours passionnant et dynamique, le suspense bien présent et le tout agréablement inventif. Si dans le premier volume, Lyn Gardner s’attaquait aux grands classiques des contes, là, elle joue avec les codes, les personnages et les grands récits de la mythologie grecque, avec les contes, toujours (principalement Blanche-Neige d’ailleurs), et avec les classiques de la littérature. On croise ainsi au détour d’une page le miroir de Dorian, la boîte de Pandore, les sept nains qui ont manifestement du se faire arnaquer par Boucle d’Or, une méchante marâtre un peu, voire très sorcière sur les bords, un loup aux dents acérées, Hermès et Prométhé, un dragon affamé, une Nico transformée en grenouille, le baiser de Blanche-Neige et une foule d’autres petites choses. Autant dire que l’intertextualité s’enrichit et rend la lecture d’autant plus intéressante que Lyn Gardner sait parfaitement utiliser tous ces éléments pour les détourner, les combiner, les transformer, voire s’en moquer gentiment. J’ai adoré ce qu’elle a fait du monde des morts avec son métro, sa station thermale et ses gentils organisateurs, significatif de l’humour dont elle fait preuve à toutes les pages, et la gourmandise manifeste dont on se doutait déjà : dans le premier volume on avait une maison d’Hansel et Gretl effrayante mais qui mettait l’eau à la bouche, dans le second, on a des recettes de Mère-Grand et d’Aurore qui donnent l’envie folle de se ruer aux fourneaux ! Surtout pour faire des madeleines au chocolat d’ailleurs !

    Mon seul regret, les personnages semblent répéter à peu de choses près les mêmes erreurs que dans le premier tome. Alice succombe à la jalousie, Aurore à sa naïveté et à ses angoisses, Nico à sa confiance en elle-même. Mais les relations fraternelles sont toujours aussi bien vues et les grands événements de la vie permettent de faire évoluer tout de même les personnages vers l’âge adulte. Et malgré ce tout petit bémol, c’est une jolie manière de parler des difficultés à accepter les changements, de la peur devant l’avenir que tout le monde a connu un jour ou l’autre. Je suis donc toujours aussi enthousiaste et j'attends avec autant d'impatience le troisième volet des aventures des soeurs Eden, en espérant qu'il y en aura un!

    Lael en parle, Emmyne aussi.

    Gardner, Lyn, La marque du dragon, Les soeurs Eden t.2, 2010, 4/5