Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

blondel

  • This is not a love song




    Vincent a une femme et deux filles. Il a réussi sa vie professionnelle et familiale en Angleterre. Poussé par sa femme qui décide de partir une semaine sans lui chez ses parents, il va revenir à contrecœur dans la ville où il a vécu son enfance, son adolescence et le début de sa vie d’adulte. Un pèlerinage de sept jours à la rencontre d’un passé tenace qu’il aimerait oublier. Un pèlerinage qui ne va pas le laisser indemne. Etienne, son ami d’alors, son alter-ego s’est volatilisé. Et les révélations de Céline, sa belle-sœur ne vont soulever des voiles qui auraient peut-être gagné à rester baissés.

     

    Je ne pourrais pas comparer This is not a love song à d’autres œuvres de l’auteur que j’aborde pour la première fois. Pas de commentaires donc sur une rupture dans l’écriture qui est soulignée dans un certain nombre d’articles qui ont été faits sur ce roman. Je me contenterais de dire que j’ai apprécié le découpage des chapitres, les phrases courtes, hachées qui permettent de suivre au plus près les pensées de Vincent, les chocs successifs qu’il subit au cours de son séjour chez ses parents.

    Ce style est au service d’une histoire dure, violente. Vincent est un personnage qu’on aimerait antipathique. Son arrogance de self-made-man, son regard cynique sur sa famille et la petite ville de province dont il est originaire, l’autosatisfaction dont il fait preuve ne font que cacher ses faiblesses, ses fêlures.  Vincent n’est pas pire que n’importe qui.

    This is not a love song pose des questions fondamentales sur l’individualisme, l’égoïsme notamment, l’amitié, l’amour filial et fraternel, l’amour tout court. Difficile de ne pas se sentir concerné. Vincent a laissé filer le temps, persuadé que ce qui était resterait tel quel. Il s’aperçoit en revenant, que sous la surface, sous ce et ceux qu’il croyait connaître se cachent des inconnus. Rien n’est immuable. Il a fuit quand cela devenait nécessaire pour sa survie, aidé en cela par Susan, sa femme. Mais la fuite ne peut être que la solution de facilité. Elle n’efface pas la réalité, et surtout, se pose au retour une question : est-on responsable de ce que deviennent ceux que l’on a abandonné derrière soi ?

    Cela donne une histoire crue, violente, une description des petites médiocrités quotidiennes parfois difficile à supporter. J’ai apprécié l’absence de happy end. Pas de rédemption réelle pour les personnages ; Ils se quittent sans que rien ne soit résolu. La médiocrité reste quand les bonnes intentions sont passées.

    Par contre, j’ai trouvé parfois pesantes les révélations de Céline, et l’utilisation faite de la stérilité du couple qu’elle forme avec le frère de Vincent. A vouloir trop frôler le glauque, Jean-Philippe Blondel en vient à friser le sordide et le mélodramatique.



    Anne, Clarabel, Incoldblog, Caroline ont aimé.
    Emeraude aussi. Et Tamara.
    Laure a un avis plus mitigé.
    J'ai dû oublier du monde! Signalez-vous!

     


     

     

    Jean-Philippe Blondel, This is not a love song, Robert Laffont, 2007, 211 p.