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billet dédicacé à maman chiffon qui saura pourquoi

  • Le sommeil des poissons - Véronique Ovaldé

    Tout en haut du mont Tonnerre, dans un drôle de village peuplé de femmes, l'une d'entre elles, la mano triste, attend patiemment dans sa maison à courant d'air, luttant contre la maladie grise qui la saisit à chaque saison des pluies. Jusqu'au jour où débarque au village le grand Jo et Bikiti son managé et où la vie soudain dérape.

    Première rencontre avec Véronique Ovaldé et me voilà devant vous perplexe. Parce que ce n'est pas vraiment un roman. Mais ce n'est pas non plus un conte pour adulte puisque c'est ainsi qu'il est aussi définit. C'est une sorte d'entre deux, un récit oral mis par écrit avec toutes les inflexions de la voix du conteur, un de ces récits qui met en garde contre la folie, contre l'amour qui dévore et le manque d'amour qui ronge. Véronique Ovaldé met en scène un univers qu'on imagine tropical, mais fait voyager son lecteur du désert de sable au désert de glace avant de l'emmener dans un pays de boue et d'insecte. Dans ce cadre étrange, elle distord la réalité, la plie à la folie et aux faiblesses de ses personnages, y met de la sorcellerie pour parler du manque d'amour et des extrêmités où il conduit. L'ogresse de cette histoire est femme et femme vide, tellement vide qu'elle est prête à tout pour se remplir d'un homme, d'un enfant, et enfin éloigner la tristesse des jours. Jusqu'à commettre l'irréparable.

    C'est un conte dans le sens où le récit explore les peurs des adultes et les dangers de la vie. Mais l'écriture, très travaillée, nuit pour moi à la force des thèmes. On a l'impression que l'auteur se laisse emporter par l'exotisme de son décor et par ses personnages. Certains mots inventés, certaines expressions, certaines tournures de phrases m'ont gênée, fatiguée, agacée même. Tout comme l'aspect très oral de la narration. Ce fut donc pour moi une lecture en demi-teinte, marquée par quelques beaux passages, par une atmosphère, mais un brin longuette.

    Dommage, mais la première rencontre ne pouvant pas toujours être la bonne, je continuerai ma découverte de Véronique Ovaldé!

    Je lis a aimé.

    Ovaldé, Véronique, Le sommeil des poissons, Points, 2000, 2.5/5