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anne fine

  • Tistou et le sécateur rouillé

    Lilith Colette a décidé de vendre maison et jardin familial. Elle l'a caché à ses enfants et ne compte pas le leur dire avant d'avoir saccagé et passé par pertes et profits les vestiges de sa vie. Mais voilà que Barbara, une de ses quatre enfants décide d'épouser un barman de l'hôtel voisin. Et que Caspar, le compagnon de son fils, décidé à la contrarier, lui offre un mariage somptueux. C'est le début de la fin...

     

    Et c'est abominablement drôle et grincant. Anne Fine met en scène des personnages tous plus enfermés les uns que les autres dans leurs petites vies, leurs petits égoïsmes, leur lâcheté et leur méchanceté. On a d'un côté une vieille femme aigrie, une mère indigne qui assume l'absence d'amour qu'elle ressent pour ses enfants. On a de l'autre une belle bande de névosés enfermés dans des souvenirs depuis longtemps morts et totalement dominés par une mère qui les détruit à petit feu. Chacun dressant le portrait des autres, je vous laisse imaginer ce que ça donne. Des pages suintantes de méchanceté, de fiel, d'ironie. Tout part à vaux l'eau jusqu'à un mariage qui voit en guise de point culminant une course de fauteuils roulants, la révélation de l'identité cachée du marié, le vol d'une pelleteuse et la destruction d'un patrimoine historique sans pareil.

    Derrière l'ironie, point le portrait désenchanté et la souffrance d'une femme qui a gâché les plus belles années de sa vie à vivre une vie de famille ne lui convenant pas. Pointe aussi le désenchantement et la médiocrité de la vie de petits bourgeois, tous marqués par leurs petits ou grands drames cachés, par leurs mensonges et les masques qu'ils utilisent.

     

    L'ensemble est assez inégal, parfois un rien trop cru, la fin un chouilla décevante, mais mais la lecture globalement tellement joussive que ce serait dommage de passer à côté.

    Anne Fine, Dans un jardin anglais, Ed. de l'Oliver, 1994, 255p.