"Au lendemain de Pearl Harbor, l’armée américaine est en déroute dans le Pacifique. Les Japonais s’apprêtent à conquérir la Birmanie. Les États-unis décident de faire appel aux êtres les plus aguerris aux combats en forêt, un peuple en harmonie avec la nature et aux sens plus développés que ceux des humains : les Elfes. Ils ne sont plus qu’une poignée et vivent dans la dernière réserve du territoire américain.
Le gouvernement leur promet une véritable reconnaissance et les Elfes acceptent d’envoyer cinq des leurs former les soldats en Asie. À une condition : emmener avec eux un vieil Anglais spécialiste de l’elfique, un professeur nommé… J. R. R.Tolkien. Au cœur d’une jungle hostile, le cauchemar commence pour les humains et les Elfes…"
Autant le dire immédiatement, Le commando des immortels n'est pas la lecture qui m'a le plus passionné ces dernières semaines.
Le fil suivi par Christophe Lambert me semblait pourtant prometteur. Un univers alternatif où les elfes sont une réalité, où le professeur Tolkien est en train d'écrire sa grande oeuvre, où se mêlent récit de guerre, fantastique, suspense voire horreur. Dans cet univers, les elfes remplacent les indiens d'Amérique du Nord, une très longue vie en plus. Cela permet à l'auteur de mener une réflexion des plus intéressante sur la différence, la tolérance, le métissage. Dans la méfiance qui oppose humains et elfes, on retrouve la peur, le mépris et la méconnaissance des traditions et des modes de vie de l'autre, le rejet de ceux qui sont issus de couples mixtes. Pour quiconque a une petite connaissance de base des événements survenus ces 100 dernières années, il est évident que Lambert a utilisé avec efficacité et intelligence l'histoire des Etats-Unis et surtout, celle des tribus indiennes, notamment navajos. Le parti pris de faire se rencontrer Tolkien et les elfes donne également un résultat assez étonnant: l'écrivain rencontre ses créatures, et au fil des rebondissements de l'histoire, les fils du Seigneur des Anneaux et de ce que vit le professeur se mêlent au point qu'on se demande par moment si le manuscrit ne s'est pas incarné et si les créations de l'écrivain n'ont pas pris possession de leur créateur. C'est tout le processus de création qui est ainsi interrogé.
Mais malgré tout ces points positifs, la facture de l'histoire donne une impression de déjà-vu. S'il est agréable de se retrouver en terrain connu, la prévisibilité des rebondissements finit par agacer. Les références filmographiques, livresques et historiques de Christophe Lambert sont admirables, mais elles ont induit chez moi un sentiment de lassitude. J'aurais en plus aimé que les personnages, attachants, soient plus développés et que les interactions entre races, les dialogues soient moins superficiels.
Reste, par la grâce de l'écriture fluide l'auteur et par les thèmes qu'il traite un roman agréable à lire à défaut d'être inoubliable.
L'avis d'Elbakin, celui d'ActuSF.
Christophe Lambert, Le commando des immortels, Fleuve Noir, 2008, 262 p.
Commentaires
Le thème était tentant et c'est bien que tu aies "défriché" pour nous, ça fait un livre à ne pas noter (on peut faire les difficiles, compte tenu du choix qui s'offre à nous) !
Même si j'ai tendance à aimer les tas de références dans les livres, je vais passer mon tour... quand les personnages sont peu fouillés, ce n'est pas mieux!
euh, question bête, c'est christophe lambert... Tarzan?????? ;o)))
C'est pour ça que j'avais envie de me lancer dans cette lecture! Ce n'est pas que ce soit désagréable à lire, mais ce n'est pas un indispensable à mon avis!
Bien d'accord! Comme je disais à Brize, ce n'est pas fonciérement mauvais, mais je n'ai vraiment, mais alors vraiment pas été convaincue!
Je me suis posé la question moi zaussi!! ;-)) Et ben non! Cruelle déception?