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Thornytorinx (et non ornythorinx)

 

 

 

Camille est une bonne élève, Camille est une petite puis une grande fille modèle. Camille est boulimique-anorexique. Et sa colère, son mal-être, son dégoût, elle les vomit chaque jour, détruisant petit à petit son corps et son esprit.

 

Thorytorinx est un roman court mais fort. Non exempt à mon avis de défaut, mais intéressant. On y suit le parcours de cette enfant, puis jeune femme prise comme une mouche dans une toile d'araignée dans les attentes de son entourage. Voilà comment on se retrouve en classe préparatoire, puis dans une grande école de commerce, alors que ses rêves sont ceux du théâtre, du cinéma. Camille se rêve princesse. On la voit comme une princesse, elle se voit comme une princesse et le fossé avec le réel, la vie, ses relations difficiles avec les autres vont progressivement l'amener à basculer du côté de cette anormalité qui ne l'est pas tant (l'auteur rappelle à plusieurs reprises que la boulimie-anorexie touche une femme sur cinq en France).

 

Le regard cynique, cru et violent de la narratrice est parfois difficile, mais on ne peut nier que Camille de Peretti sait de quoi elle parle. En matière de boulimie et d'anorexie, je ne sais pas, mais pour les relations mère-filles névrosées, le syndrome de la bonne élève et l'ambiance particulière des "grandes" écoles, les concours et les stages, oui. J'ai revu certaines scènes de mes études.

Je n'ai pas trop aimé la fin. Je l'ai trouvée un peu rapide, un peu facile dans la psychologie de bazar. Mais pour le reste, je m'avoue assez impressionnée. D'autant qu'écrire dans une veine autobiographique sans tomber dans le nombrilisme et l'apitoiement n'est pas un exercice facile. Or là, aucune concession. Ni par rapport à elle-même, ni par rapport à son entourage. Elle regarde en face les scéances de vomissements, ses amours, ses relations familiales. Si son deuxième roman tient ce que promet ce premier (Nous sommes cruels), alors, je vais le lire. Malgré la crudité et la violence de ce premier roman.

 

 

 

Camille de Peretti, Thornytorinx, Pocket, 2006, 151 p.

Commentaires

  • je passe mon tour, j'ai lu l'année dernière moulte littérature sur le sujet et il me reste encore un essai sur ma table de nuit!

  • Je crois que je vais faire "passe" aussi. Moi, c'est le sujet qui ne m'attire pas trop...

  • j\\\\\\\'ai vu des billets sur ce livre un peu partout et pourtant tu es la seule à me donner envie ! Alors je note :-)

  • Moi, j'ai donné ces derniers temps sur ce sujet. Je vais le noter sur ma liste "sorties poches à surveiller".

  • Stéphanie: c'est un des premiers romans que je lis sur le sujet, et j'avoue que c'est le hasard et un commentaire enthousiaste d'une collègue qui m'y ont poussé. EN tout cas je ne suis pas mécontente! Mais je comprends! Parfois sur un thème on frise l'overdose!
    @ Valdebaz: et bien à priori moi non plus! Et des fois on se retrouve à lire des choses comme ça! Les bibliothèques sont un lieu de perdition, c'est bien connu!
     
    @ Emeraude: je travaille à devenir convaincante!! ;-))

  • @ Anne: hé hé hé! Il est déjà en poche!!

  • Je l'ai lu il n'y a pas longtemps et je suis plutôt d'accord avec toi: livre dur par son sujet mais efficace!!

  • @ Elfe: oui, ta formule frappe exactement où il faut!!

  • je l'ai lu. parce qu'il m'a rappelé des souvenirs... disons qu'il décrit précisément les souffrances d'une anorexique boulimique. J'ai jeté le livre après l'avoir lu.  Comme une période de ma vie qu'il convenait de bazarder.

  • Je ne pouvais pas me prononcer sur la véracité des sentiments exposés, mais apparemment, elle sait vraiment de quoi elle parle. Certains romans répondent comme ça à des moments de vie. Je vois ce que tu veux dire.

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