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les hommes sont nos amis

  • La douceur des hommes

    Un retour en douceur avec une note de lecture que j'avais gardé sous le coude.

     



    « Toute ma vie, j’ai aimé, bu, mangé, fumé, ri, dormi, lu. De l’avoir si bien fait, on m’a blâmée de l’avoir trop fait. Je me suis bagarrée avec les hommes pendant plus de soixante ans. Je les ai aimés, épousés, maudits, délaissés. Je les ai adorés et détestés, mais jamais je n’ai pu m’en passer… La chaleur des hommes qui m’a si bien enveloppée, ne fait que me rendre plus odieux ce grand froid qui avance. »

     

    Rien de mieux que cet extrait maintes fois repris pour résumer ce court premier roman de Simonetta Greggio. On suit pendant 153 p. une jeune femme qui part sur les traces de l’histoire de Fosca, la vieille dame indigne qui l’a adoptée, un soir à Venise. Fosca qui l’a initiée à la vie et à ses plaisirs, qui a répondu à son besoin de tendresse et d’amitié, si nécessaires à l’être humain. Fosca à la vie si bien remplie par l’amour. Car La douceur des hommes est avant tout un roman qui parle d’amour, de désir, de rencontre des corps, de découverte de soi : Fosca a appris à se connaître, à se donner à ceux qu’elle a aimé. La douceur des hommes est aussi une douceur et une douleur de vivre. On découvrant Fosca, en la suivant, il vient comme une envie de vivre comme elle a vécu. Entièrement.

    Mais malgré le plaisir que j’ai eu à la lecture de ce roman, une chose m’a gêné : sa banalité. Je m’explique : Fosca parle beaucoup au fil de ces pages. Elle parle beaucoup et énonce sous une forme parfois choquante, parfois poétique, parfois touchante des choses que nous savons sur l’amour, la souffrance, l’amitié, le bonheur. Ces propos donnent des moments de lecture intenses, mais font de Fosca un personnage assez monolithique : celui de la vieille dame porteuse de la Sagesse et de la Vérité. Cela encore passerais sans peine grâce à la plume de Simonetta Greggio. Mais le mystère soigneusement entretenu jusqu’à la fin autour de ce Samuel dont Fosca refuse de parler n’abouti finalement qu’à la plus banale des histoires. Je n’en révèle pas plus, sinon que cette chute m’a déçue, même si ce sont les histoires les plus communes qui provoquent les plus grandes souffrances. Quand aux malheurs de la narratrice, je ne suis pas parvenue du tout à compatir : aucune empathie ni identification ! Les aventures de Constance ont donné pour moi des moments de creux.

     

    Bref, une jolie lecture, portée par le style agréable de l’auteur, mais une lecture sans passion.

     

    Quelques extraits pour la route :

     

    «  Aimez-les, vos amis, vos amours, aimez-les de toutes vos forces, mettez-y tout ce qu’il y a de plus beau en vous. »

     

    Et les avis de Stéphanie, Anne, Amanda, Karine, Emeraude, Caro[line], Clarabel, Cathulu, Florinette, Fashion, Bladelor...

    Simonetta Greggio, La douceur des hommes, Livre de Poche, 2007, 153 p.