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les cailles aux pétales de rose

  • Chocolat amer - Laura Esquivel

     

    Mama Elena vit dans sa ferme avec ses trois filles. Femme de tête, rigide et colérique, elle n'entend pas que Tita, la benjamine se marie. Son rôle est de veiller sur les vieux jours de sa mère, pas de roucouler avec son Pedro. Lequel épousera Rosaura, la seconde des filles pour rester proche de sa bien-aimée.

    Surveillée de près par sa mère, Tita trouve refuge dans cette cuisine qui a toujours été pour elle un abri et laisse libre cours à ses dons pour l'art culinaire. Car elle a un talent rare, une malédiction presque: elle communique ses sentiments et états d'âme à ce qu'elle cuisine.

    Amusant comme souvent, l'amour et la bonne chère s'allient quand il est question de passion: les plaisirs de la chair et de la chère! D'accord, elle était facile! Néanmoins, s'agissant de Chocolat amer, la démonstration n'est pas difficile à apporter. Il s'inscrit dans la lignée de ces romans culinaro-amoureux où tout explose: l'amour, le désespoir, la faim, la colère, la gamme entière des sentiments humains dont les conséquences frôlent parfois l'apocalypse.

     Laura Esquivel raconte sur un quart de siècle l'histoire de Tita et de sa famille: de Rosaura la jalouse, de Mama Elena la tyrannique, de la vieille Nacha la cuisinière, de Gertude la rebelle. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle sait conter. Raconter aussi, mais conter surtout: on est presque dans un de ces contes de fée qui nous on bercés avec la méchante belle-mère, le prince sur son cheval, la princesse ménagère, etc. Les rebondissements s'enchaînent sans temps mort, la magie intervient au détour d'une page. Je n'entend pas par là une bonne fée avec sa baguette magique, plutôt les croyances populaires mexicaines, matinées de foi chrétienne. Mais le fait est là, on est en plein dans le réalisme magique et dès le point de départ. Après tout, Tita pleurait déjà dans le ventre de sa mère à cause des oignons, et elle a la capacité de faire passer dans ce qu'elle cuisine ses sentiments, au point de rendre malade les convives de la noce de sa soeur.

    Mon seul regret est, qu'à mon avis, Laura Esquivel n'a pas exploité la richesse de son histoire: ce lien à la nourriture, la transgression des interdits, le passage à l'âge adulte,... C'est un roman agréable à lire, mais rapide, bien trop rapide. Parfois un peu lassant tant les événements s'enchaînent sans laisser de répit un peu comme dans un vaudeville et avec des ellipses parfois déstabilisantes. J'en garderai quand même un très bon souvenir et des papilles curieuses de goûter à une cuisine mexicaine bien plus riche que les traditionnels nachos et tortillas!

     

    Dda sur le Biblioblog, Esmeralda, Leiloona,... 

    Pour découvrir l'art culinaire mexicain, ce blog à explorer!

    PS: 0 pointé à la couverture de la version poche par contre!

    PPS: Chocolat amer a été adapté au cinéma sous le titre Les épices de la passion

    Esquivel, Laura, Chocolat amer, Folio, 2009, 3.5/5