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gente canine

  • Malavita

     
    benacquistatonino_malavita.jpg« Une famille apparemment comme les autres. Une chose est sûre, s’ils emménagent dans votre quartier, fuyez sans vous retourner. »
     
    Fred, Maggie, Belle et Warren ne sont pas vraiment Fred, Maggie, Belle et Warren. Et s’ils viennent s’installer au bout du monde à Cholong-sur-Avre, ce n’est pas pour leur amour du terroir normand, loin de là. Car la famille Blake est sous la protection du plan Witsec, le plan de protection des témoins. Fred Blake n’est autre qu’un repenti, un parrain qui s’est mis à table et s’est mis à dos toutes les mafias d’Amérique du Nord. A tel point qu’il lui a fallu s’exiler avec sa famille en Europe.
    Mais tout n’est pas si simple : il faut gérer la crise d’adolescence des petits, les crises de nerfs de Maggie et sa crise humanitaire. Le pire étant sans doute ce naturel du mafioso qui revient au galop chez Fred, lui faisant réaliser les coups les plus tordus. Le pire étant surtout que par une série de hasards, voilà notre famille de repentis repérée par la mafia, transformant du même coup Cholong en succursale du far west.
     
    Je ne connaissais pas du tout Tonino Benacquista, mais après moult concerts de louange, Malavita me tombant sous la main, je me suis décidée ! Et grand bien m’en a pris ! Car Malavita, la « mauvaise vie », la vie de la mafia et des repentis vue par M. Benacquista, c’est drôle ! Bourré de clichés, de répliques entre acidité et truculence, des coups de théâtre, de coups bas et de coups tordus ! Les personnages ne s’épargnent rien et n’épargnent rien aux autres. La rivalité de Fred avec le flic qui l’a fait tombé et qui maintenant le protège est un sommet !
    En plus de tout ça, Benacquista offre un tableau intéressant du monde des mafieux, des rapports humains et de la nature humaine.
    Je regrette quand même quelques longueurs : au bout d’un moment, j’ai eu le sentiment que la famille Blake s’enlisait un peu. Qui dans sa confession, qui dans ses activités associatives, qui dans sa vie de collégien. Des longueurs qui se terminent avec brutalité. La fin est un tantinet trop rapide. Mais sinon, que du bonheur !
    En plus, il semblerait que ce soit le moins bon des romans de Benacquista ! En ai-je de la chance d’avoir commencé par celui-ci !
     
    «  - Si on m’avait dit un jour que je vivrais dans le pays de la crème fraîche, dit Richard.
    -         C’est pas que c’est pas bon, j’ai rien contre, mais notre estomac n’est pas habitué, reprit son collègue.
    -         Hier, au restaurant, ils en ont mis dans la soupe, et puis sur l’escalope, et pour finir sur la tarte au pommes.
    -         Sans parler du beurre.
    -         Le beurre ! Mannaggia la miseria ! S’exclama Vincent.
    -         Le beurre, c’est pas naturel, Maggie.
    -         Qu’est ce que vous voulez dire ?
    -         L’organisme humain n’a pas été conçu pour affronter un corps gras de ce calibre. Rien que d’imaginer ça sur les parois de mon estomac, j’en ai des suées.
    -         Goûtez à cette mozzarella au lieu de dire des bêtises. »


     
     
    L'avis d'Allie.
     

    Tonino Benacquista, Malavita, Gallimard, 2004, 314 p.