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du côté des rêves

  • Au plus profond du monde des rêves

     

    Il était une jeune fille qui souhaita bonne nuit à sa famille. Et qui ne se réveilla pas. Partie au plus profond d’un rêve.

    Là où les rêves se créent, dans un konbini où les livreurs de rêves viennent faire leur course, en compagnie du patron et de Satoru, elle va vivre le temps des rêves.

     

    J’ai eu un peu de mal à démarrer la lecture de ce seinen. Le dessin un peu fouillis, un peu rond et un peu pointu, un scénario abracadabrant m’ont un peu refroidie. Une petite fatigue aussi, admettons le. Et puis la magie a opéré. On retrouve dans ce manga l’ambiance du Voyage de Chihiro dans ce manga. L’héroïne se retrouve dans un lieu hors du temps et de l’espace. Un endroit plein de mystère et de poésie où passent ceux qui sont endormis, ou morts quand ils ont trop de regrets pour entrer sereinement dans la mort. Pourtant, elle n’est pas morte. Pas physiquement. Mais doutant de ses sentiments, de son être, elle s’est petit à petit effacée. Elle s’est adaptée à ceux qui l’entouraient au point de disparaître.

    Elle va trouver au pays des rêve ce dont elle a besoin : un espace pour s’exprimer, pour aimer, pour jouer, pour se trouver enfin. Et c’est un bel endroit que cette épicerie. Tenue par un chien qui porte un bonnet, elle est emplie de marchandises mais aussi de bouteilles et de canettes où sont conservés les sentiments de ceux qui sont passés par là pour s’en libérer. Une dimension triste, presque philosophique contrebalancée par un humour omniprésent : le Bon Dieu attaque des paquets de biscuits qu’il laisse ouverts dans les rayons, les autres patrons sont autant d’animaux vêtus de tabliers et costumes… Le trait assez étrange transcrit à merveille les sentiments des personnages, la couverture superbe et colorisée dans des teintes douces rend justice au contenu.

    C’est beau, c’est doux et tendre : cet univers entre deux monde devient une scène où l’humain trouve à s’exprimer dans tous ses aspects. On en sort le cœur léger et l’âme sereine, avec le sentiment d’avoir fait un beau voyage.

     
    Hisae Iwaoka, Yumenosoko, Au plus profond des rêves, Kana, 2007, 186 p.