Dans un bar qu'elle fréquente de temps en temps, Tsukiko retrouve par hasard son professeur de japonais du lycée. La célibataire endurcie et le veuf solitaire vont se croiser, se rencontrer, et de fil en aiguille, une relation étrange et douce va se nouer entre eux.
Les années douces n'est pas à proprement parler un roman. C'est par petites touches, en 22 tranches de vie qu'Hiromi Kawakami raconte les retrouvailles, les discussions, les disputes, les bouderies et la vie si banale et pourtant unique de ses deux personnages. De fait, il ne se passe pas grand chose: une balade en montagne à la recherche de champignons, un saké siroté à deux en picorant les mêmes petits plats, des réflexions sur la meilleure manière de verser la bière, une exposition de théières de voyage, un pique-nique sous les cerisiers en fleur, un amour qui naît... Juste les petites choses de la vie quotidienne et une jolie réflexion sur la solitude et l'amour. Tsukiko est célibataire, solitaire et s'en trouve bien. Le Maître ne semble pas souffrir de sa vie isolée. Mais petit à petit, ils vont permettre à l'autre d'entrer dans leur petit monde, au risque de souffrir, au risque de la perte. Parce que la vie est plus belle quand on partage, malgré l'agaçement et les chamailleries. L'air de rien, avec son écriture fine, poétique et pudique, Hiromi Kawakami instille la douceur, la mélancolie, le bonheur, et on prend plaisir à suivre le chemin de Tsukiko et de son amour.
On aperçoit au détour d'une phrase, d'une situation le Japon contemporain, toile de fond toujours dépaysante et fascinante. Et comme pour ajouter au charme de l'ensemble, nos deux héros passent un temps certain à boire et manger des choses qui ont l'air absolument délicieuses: tofu chaud et froid, soupes miso et autres gourmandises émaillent les pages et donnent une furieuse envie de s'en aller faire un tour du côté de la cuisine japonaise.
Un des romans préférés de Yueyin, l'avis de Katell, de Papillon, ...
Hiromi Kawakami, Les années douces, Picquier, 2005, 283 p., 4/5
Commentaires
il ne se passe presque rien et pourtant quel bonheur !
Après l'avoir noté chez Katell, je surligne donc. Très envie de ce type de lecture en ce moment.
Ah, moi qui ait envie de littérature japonaise ence moment, je note !
Il était sélectionné pour mon challenge 2008... mais, comme plusieurs autres, je ne l'ai jamais trouvé alors j'ai laissé tomber le challenge ;)) (Je sais, me fallait une raison!!) Quand je tomberai dessus, pourquoi pas!
Je l'ai beaucoup aimé celui-ci, découvert grâce à un défunt challenge et à yueyin.
pas de doute, il va directement s'inscrire dans ma LAL celui-là !!!
@ Cathulu: le bonheur dans la douceur et les petits riens, et un talent fou pour le dire! C'est une belle découverte!
@ Emmyne: le genre de lecture qui fait du bien au moral!
@ Freude: un bon moyen de découvrir le pan contemporain de la littérature japonaise en effet!
@ Karine:): tu finiras par mettre la main dessus va!
@ Fashion: un défunt challenge! ;-) Vraiment?
@ Isa: pôvre LAL! :-))
Moi aussi j'ai trouvé qu'il donnait faim de mets bizarres et exotiques (et soif d'ailleurs) :-)))
Merci pour ton très beau billet qui m'a convaincue de lire ce roman !
@ Yueyin: sacrément soif même! Quelle descente ils ont!
@ Sybilline: j'espère qu'il te plaira!